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 [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie

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Annabeth
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Annabeth
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(#) [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptySam 5 Mai - 12:29

La guerre est terminée depuis quelques jours et nous nous remettons de nos blessures, doucement, chacun sur ses terres. Priam étant blessé, je me suis permise de retourner en terres Askhadis rendre une visite à mes alliés. Besoin de petites mains, je les ai aidé à reconstruire et à effacer les traces de cet incident, qui malgré tout restera gravé dans les mémoires.

Après cela, j'ai décidé de reprendre les routes mais cette fois ci en direction de Moroni. Me voila donc sur ma brave monture, galopant à travers les vastes plaines, seule en train de penser et d'imaginer le futur. Oui, j'imagine toutes les possibilités qui s'offrent à nous dans un avenir proche, mais aussi lointain. L'attaque le jour de la fête de l'Alliance n'était à mon avis, qu'un début. Si j'avais été à leur place, j'attaquerai en mangeant du terrain petit à petit, attaquer lorsque tout le monde était regroupé été une grave erreur. Mais tant mieux qu'ils l'est faite, nous les avons vaincu et ils ne reviendront pas de si tôt. Mais je sais qu'ils reviendront.

Parfois je me demande ce qu'il a au delà des frontières de Kelowna, ou d'Orkta et de Sengoli. Le monde ne s'arrête pas après ces terres, il y a forcément d'autres gens qui ont survécu ! On pourrait peut être en faire des alliés... à moins que.... ceux ci aussi ne vivent que pour la guerre... Faut il prendre le risque de s'y aventurer ? Le jeu en vaut il la chandelle ? Finalement non. Je préfère ne pas prendre le risque, enfin si j'étais chef et qu'on me demandait mon avis, voila ce que je répondrai.

Bon, j'ai tout de même 3 jours de voyage à cheval, alors je ménage ma monture et choisis une allure moyenne qui lui permet de ne pas trop se fatiguer. Je m'arrête de temps en temps pour faire pipi mais aussi pour donner un peu d'eau à mon compagnon de route. C'est une belle bête, un beau mâle en pleine force de l'âge qui parfois tente de se rebeller contre moi. Mais j'ai appris par le passé, qu'il ne fallait jamais montrer de doute avec cet animal, que même s'il pèse plus que moi, si je lui montre que j'ai le pouvoir alors il m'obéira. Qui m'a appris tout cela ? Et bien c'est ma vieille amie Niallàn, à qui je vais rendre visite en Sengoli. Elle parle aux chevaux et aux oiseaux, c'est juste fantastique ! Elle m'impressionne cette fille ! Moi je ne sais parler qu'avec une arme, je suis faite pour tuer c'est évident, mais elle, comme mon amie Hécate que j'ai retrouvé il y a peu, elle peut empêcher la mort de prendre des vies. J'éprouve énormément de respect pour ces gens là, je prie les Dieux pour ne jamais en tuer un, même s'il est de la dissidence.

Il ne me reste plus qu'une journée de voyage et j'ai hâte d'arriver. J'ai mal aux fesses, j'ai envie de manger quelque chose de bon, de boire autre chose que de l'eau sans gout, et de prendre une douche ! Je crève de chaud ces terres me sont quasi inconnues et je ne suis pas rassurée de trainer ici toute seule. Vivement que j'arrive. En tout cas, on voit bien que je suis bientôt arrivée, car lorsque je lève les yeux au ciel, je peux apercevoir un grand nombre d'oiseaux, symbole de ce pays. Ils sont beaux, j'aimerai en avoir des comme ça par chez moi, mais je n'ai que des mouettes alcooliques qui avalent tout ce qu'on leur donne.

Je suis tirée de mes rêveries par un bruit étrange. Une sorte de grognement, comme un chien, ou devrais je dire un coyote. Par ici on en trouve pas mal, mais en général ils n'attaquent pas les grosses proies, préférant s'en prendre aux rongeurs par exemple. Alors quand je vois sortir de nul part devant moi une de ces bêtes, je ne panique pas. Je stoppe mon canasson, et fixe l'animal. C'est bizarre qu'il soit seul... Ah non, mince, ils sont plusieurs en fait. L'avantage, c'est qu'ils attaquent de face, c'est le genre à griffer et mordre le visage pour affaiblir leur proie. Je ne sais pas ce que je dois faire : rester sur mon cheval, descendre, les attaquer ou pas ? Ils ne m'ont pas l'air très commodes quand même, ca ne m'annonce rien de bon. Mais pourquoi ils s'en prennent à moi ?

Je décide de descendre et de prendre mon bâton de combat, une arme qui me sert à me défendre sans tuer. Je me place devant ma monture pour la défendre et doucement je me prépare. Mais j'ai à peine le temps de le faire que j'ai déjà un coyote qui me bondit dessus. Puis deux, puis trois ! Tout se passe très vite, j'en touche à plusieurs reprises au niveau des flancs pour les envoyer valdinguer, les repousse à coup de pied et quand j'entends mon compagnon de voyage hennir et donner des coups de sabots, je sens une montée d'adrénaline en plus me parcourir. Je me précipite vers lui, lâche mon bâton et attrape avec mes deux mains, le col de l'animal. Un pivot pour me donner de l'élan et je balance la pauvre bête de toutes mes forces. Elle atterrit en vrac dans un petit couinement. Je reprends mon bâton et leur ordonne de s'en aller en faisant de grands gestes pour les effrayer. Les coyotes s'en retournent. J'ai gagné.

Mon cheval semble calmé mais en revenant vers lui, je vois qu'il a été blessé. Je caresse sa robe grise foncée qui ressemble à une souris, doucement, en cherchant d'autres blessures qui pourraient être plus graves. Je donne de petites tapes sur son encolure, lui, frotte son nez contre moi. Bon, je suis bientôt arrivée, il va tenir le coup jusque là, il le doit. Je grimpe sur son dos et le lance à une allume plutôt rapide pour arriver le plus vite possible. Je ne veux pas que les blessures s'infectent ou prennent des saletés je dois donc me dépêcher. Des morsures et des griffures, ce n'est jamais bon.

A l'entrée de la ville, je ne perds pas de temps. Je me présente même si depuis près de 4 ans je suis connue comme la garde du corps de Priam. En général, on fait plus attention au chef de clan, à son chef de guerre et toutes ses " maîtresses ". Je passe très souvent inaperçue mais quand même, après autant d'années, je commence à marquer les esprits avec mes yeux bizarres et ma cicatrice sur le visage.

" Bonjour. Je viens voir Niallàn, la guérisseuse de chevaux. Dites lui que c'est de la part de Annabeth, garde du corps de Priam, du clan Pankara. "

Je suis à terre, ils me font patienter pendant que quelqu'un va la chercher. Si vous saviez comme j'ai hâte de la revoir, depuis la guerre de la fête de l'Alliance je suis un peu inquiète. En attendant mon amie, je ressens une douleur sur mon bras. Aie, je constate alors que moi aussi j'ai été blessée, rien de grave, juste une belle morsure. Oui bon ok, ce n'est pas une simple égratignure mais je m'inquiète plus pour Izmir et quand Niallàn en aura terminé avec lui, elle s'occupera de moi après.   
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyMar 8 Mai - 22:51

Début Deàrrsadh 150

Parfois, Niallàn se demandait quelles étaient les raisons qui l’avaient poussée à s’installer à Moroni. Ses parents avaient en toute logique renoncé à revenir dans la ville qui leur avait causé tant de malheurs. Moroni, malgré sa beauté, sa familiarité, ce sentiment d’appartenance fort, respirait la souffrance. Jamais plus Ingvald et Lexia ne remettrait les pieds dans cette cité, ils se l’étaient juré. Niallàn ne se souvenait plus de sa vie d’avant le départ pour Galene. Elle n’avait que six ans à l’époque. Elle ne comprenait pas tout. Et du reste, elle s’en moquait. Aujourd’hui, pourtant, il lui arrivait de regretter cette absence de souvenirs. Elle aurait voulu honorer la mémoire de son frère et de sa sœur mais, hélas, elle ne parvenait pas même à se remémorer leur visage, ni leur voix et encore moins leur ragoût préféré. Il y avait pire cruauté que de tuer des innocents… Il y avait le fait de les oublier.

Niallàn aimait Moroni. Contre toute attente, elle ne préférait pas Galene ni les autres villes visitées au cours de son apprentissage, pas même la Citadelle. A la vérité, aucune cité n’avait sa préférence. Mais Moroni occupait une place particulière dans son cœur. Ce n’était pas seulement son lieu de naissance, ni non plus seulement un lieu de devoir mémoriel à l’égard de sa fratrie massacrée… Il s’agissait surtout d’un chez soi, au moins temporaire. La jeune Sengoli avait conservé le goût de l’itinérance et de l’aventure, une chose qu’Eurydice avait su cultivé durant sa formation. Elle s’était donc installée à la capitale de son Clan de naissance, sur le lieu de ses origines, comme s’il s’agissait d’un retour aux sources, d’un pèlerinage. Peut-être également un moyen de se pardonner à elle-même des choses qu’elle était bien incapable de comprendre à l’heure actuelle. C’était surtout une halte, plus ou moins longue, avant de reprendre la route. Lorsqu’elle jugerait le temps venu, Niallàn repartirait en errance. Elle saurait reprendre son envol, une fois ses plaies guéries.

Des coups frénétiques toqués à sa porte manquèrent la faire sursauter. Niallàn s’éloigna de la fenêtre, où elle s’était perdue dans la contemplation de l’effervescente activité de la cité. Ingwë croassa depuis son perchoir. Les coups redoublèrent d’intensité. Sans doute un client. Ou un garde trop zélé. Ingwë pesta de plus belle. La Sengoli lui jeta un regard noir avant de se diriger en traînant les pieds vers la porte.

- C’est bon, j’arrive !

Devant la porte patientait effectivement un jeune homme de la garde de Moroni. Donc ce serait la seconde option.

- C’est pour quoi ?
- Vous devez me suivre aux portes de la cité. La garde du corps de Priam, chef des Pankara, vous y attend.

L’étonnement ne dura pas longtemps. En un rien de temps, Niallàn rassemblait ses affaires, verrouillait sa porte et partait à la suite du garde. La joie remplaçait peu à peu la mélancolie dans son cœur. Elle allait revoir son amie d’enfance ! Certes, elle l’avait revue il y a peu, quelques jours à peine mais chaque occasion était trop belle pour être écartée ou ne pas susciter de l’enthousiasme. Niallàn pressa le pas.

- Annabeth ! Ça fait plaisir de te revoir si tôt !

Elle courut se jeter dans ses bras. Les démonstrations d’affection, chez la soigneuse d’animaux, n’étaient pas prohibées, bien au contraire. Mais rares étaient les gens qui pouvaient y prétendre. Niallàn était ainsi : extrême dans ses sentiments quoiqu’il arrive. En serrant son amie contre elle, la Sengoli sentit néanmoins une résistance. Sous la sueur et la poussière, elle reconnut la vague odeur doucereuse et métallique du sang séché. Elle avait appris très tôt à l’identifier. C’était essentiel dans son métier. Niallàn s’écarta d’Annabeth pour l’examiner d’un rapide coup d’œil de bas en haut.

- Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

Fronçant les sourcils, prête à demi s’amuser aux dépends de la jeune femme comme de la sermonner, elle porta son attention sur le cheval. Aussitôt, elle écarquilla des yeux catastrophés et se précipita vers la monture. Elle flatta doucement l’encolure de l'animal, le laissa renifler sa main avant de lui caresser la joue aussi calmement, aussi naturellement que si elle l’avait connu toute sa vie. Les traces de griffures firent échos à la marque de morsure encore fraîche sur le bras d’Annabeth.

- Toi, tu as eu des ennuis en chemin…


Dernière édition par Niallàn le Dim 26 Aoû - 15:27, édité 2 fois
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Annabeth
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyJeu 10 Mai - 11:51

J'attends, que puis je faire d'autre. Le garde me regarde avec un sourire, comme s'il attendait que je fasse la causette, à moins qu'il ne se moque de mes blessures et de mon apparences déplorable. Dans tous les cas, peu importe, je ne lui parlerai pas. Et si c'est une technique de drague il est vraiment pas doué. J'en profite pour caresser mon cheval et le rassurer. Il doit souffrir je suppose mais c'est un guerrier dans l'âme alors il ne dit rien.

J'entends mon prénom, crié par une voix de femme. Je me retourne et PAF ! Un poids se jette sur moi en enroulant ses bras autour de mon cou. Je reconnais l'odeur de ses cheveux blonds et surtout sa manière de faire, c'est Niallàn ! J'enroule à mon tour mes bras autour d'elle et la serre fort contre moi. Je suis contente de voir qu'elle va bien après ce qui s'est passé. Et entre nous, les élans de ce genre, j'adore mais je n'ai personne avec qui le faire, sauf elle ! Je me vois mal le faire avec Priam... enfin si je me vois très bien le faire, même plus d'ailleurs mais c'est surtout que lui, préfère le faire avec d'autres ! Sans le vouloir, cette étreinte me lance une douleur dans le bras, plus vive que je ne l'aurai voulue. Mon amie recule et me scrute de haut en bas.

- Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

Ah ben ça, encore quelque chose d'imprévu comme d'habitude de toutes manières ! Ca n'arrive qu'à moi. J'allais lui répondre quand elle se jette sur ma monture encore plus inquiète. Je n'aime pas quand elle fronce les sourcils de cette manière, c'est souvent mauvais signe.  

- Toi, tu as eu des ennuis en chemin…

" Et bien oui... d'ailleurs, je ne pensais pas que les coyotes attaquaient les Hommes... surtout aussi proche de la ville... c'est bizarre quand même.... "

Je suis persuadée que quelque chose les a poussé à venir chasser dans les parages. Soit il n'y a plus de nourriture à chasser sur leur territoire, soit un prédateur plus gros a volé leurs terres pour y faire son nid. Parfois, l'activité humaine peut forcer les animaux à changer leurs habitudes, mais je me demande quand même ce qui les a poussé à m'attaquer moi.

" Je te présente Izmir, mon nouveau fidèle compagnon. Il est un peu caractériel, mais il est adorable. Il s'est bien battu et n'a pas fuit le combat. "

Il se laisse caresser sans problème lorsque Niallàn s'approche de lui pour flatter son encolure. De toutes manières, aucun cheval ne dit non quand c'est elle qui s'approche, comme s'ils pouvaient sentir qu'elle est là pour eux. Cette fille, je vous le dis, communique avec eux.

" Bon allé, j'espère que tu m'as fait un bain chaud et que tu m'as préparé un bon repas ! Je n'ai pas mangé de viande depuis un moment ! "

Je lui offre un large sourire, d'une oreille à une autre, avant de m'engager dans le village. Non en effet, je ne sais pas ou je vais, mais j'y vais ! J'ai vu mon amie quelques jours auparavant à la fête désastreuse de l'Alliance et pourtant, je suis heureuse de la voir comme ci cela faisait des mois que je ne l'avais pas vu ! Elle m'a manqué avec sa longue chevelure blonde, ses yeux cernés de noir, son sourire plein de lumière... Pourquoi a t elle quitté Galène !
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyLun 14 Mai - 16:21

Avec ses lumineux yeux vairons, la cicatrice zébrant son visage, son franc parlé, Annabeth ne ressemblait à nulle autre. Il était rare de croiser des gens comme elle, quelqu’un qui était exactement ce dont elle avait l’air, une femme forte et indépendante, au cœur bon et qui ne dissimulait pas ses pensées, au risque d’être regardée de travers. Niallàn s’était souvent félicitée d’avoir une amie pareille. La retrouver, c’était comme rentrer chez soi après un long voyage fatigant. Curieux, de la part d’une créature comme Niallàn qui ne se sentait à sa place nulle part et partout à la fois.

- Des coyotes… Oui il y en a de plus en plus dans le coin...

Le froncement de sourcils de Niallàn s’accentua. Ces canidés sauvages se permettaient de rôder plus en plus près des habitations ces derniers temps. Des rumeurs inquiétantes circulaient en ville. Il n’y avait pas encore eu de communiqué officiel de la part du pouvoir en place, aussi la jeune femme refusait de porter trop de crédit aux ragots. Cependant, il devenait de plus en plus difficile d’ignorer les faits. De multiples petits détails, des événements qui se recoupaient dans les différentes rumeurs, tendaient à prouver l’existence de sans-clans, de rôdeurs et de bannis sans foi ni loi qui se manifestaient aux frontières de Sengoli.

- Il est beau, dit-elle en caressant l’encolure d’Izmir. De quelle origine est-il ? Je suppose que ce sont aussi les coyotes qui l’ont griffé ? C’est superficiel mais il faut à tout prix empêcher un empoisonnement du sang.

Niallàn aurait aimé posséder sa propre monture. Cela simplifierait ses déplacements. Et elle aimait s’entourer de plein d’animaux. Elle se sentait à son aise parmi eux, souvent bien davantage qu’au milieu d’autres êtres humains. Son professionnalisme avait rapidement pris le pas sur ses rêveries. Son sérieux vola néanmoins en éclat à la déclaration d’Annabeth.

- Tu ne manques pas d’air ! répliqua une Niallàn hilare. Tu ne m’avais pas prévenue de ton arrivée, friponne ! Estime-toi heureuse que j’aie été dans les parages à ton passage à Moroni. D’ailleurs, tu restes longtemps ?

Sans prendre la peine de le masquer, l’espoir vibrait dans sa voix. Les récents événements lui avaient fait reconsidérer la valeur d’une vie, le fait d’être entouré de l’affection de ses proches. L’idée de revoir ses parents bientôt lui traversa l’esprit mais elle n’avait pas envie de voyager toute seule jusqu’en Pankara. Pas si tôt après le désastre de la fête de l’Alliance. Les griffes de la mort avait manqué leur but mais elle en portait encore la marque dans son âme. Dans ses cauchemars, elle se souvenait de l’odeur rance du guerrier de la Dissidence qui avait failli la tuer. Elle secoua la tête, chassant les ombres de ses pensées et retourna un grand sourire à son amie d’enfance.

- Attend ! Tu ne sais même pas où tu vas ! Je vais t’emmener chez moi et là, on soignera ce bras et ces griffures. Peut-être même que tu auras droit à un bon thé bien chaud et quelque chose à grignoter !

Elle laissa Annabeth reprendre la longe du cheval puis glissa son bras sous celui valide de son amie pour l’entraîner dans les rues de Moroni.
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Annabeth
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyVen 18 Mai - 14:22

Je prends les rênes d'Izmir et l'entraîne à me suivre. Ce qui est bien avec ce brave compagnon, c'est que même s'il est têtu et parfois rebelle, j'ai l'impression que lui et moi nous sommes déjà lié. En même temps je passe beaucoup de temps à le chouchouter et à lui montrer toute l'affection que j'ai pour lui au point que même si je le lâche dans la nature, il ne s'éloigne jamais vraiment de moi.

" Je l'ai acheté lors d'un voyage à la citadelle, j'ai craqué quand nos regards se sont croisés. Les vendeurs étaient supers contents de s'en débarrasser parce qu'il a un caractère de cochon. Mais moi je l'aime bien mon cochon. Il s'est même défendu face aux coyotes au lieu de fuir. "

Je suis mon amie à travers les ruelles de Moroni admirant son large sourire dessiné sur ses lèvres. J'adore ses cheveux blonds, longs, qu'elle coiffe comme elle le souhaite, parfois en natte, parfois en queue de cheval ou parfois les deux aussi. A mes yeux, c'est une fille simple, qui accepte de me pendre comme je suis et qui n'émet aucun jugement sans preuve. Je me souviens encore la première fois quand elle a soigné notre cheval dans le désert... Si jeune, elle paraissait déjà si sérieuse.

" Je vais rester le temps que j'ai envie, ou plutôt, jusqu'à ce que tu me vires de chez toi avec un coup de pied aux fesses ! Ou alors, quand il n'y aura plus de thé à boire... "

Le thé, vous savez ce que c'est ? Et bien en fait, ce sont des feuilles que l'on fait infuser dans de l'eau bouillante. Autant vous dire qu'à Pankara, des feuilles d'arbre on en boit pas beaucoup. Mais ici, on trouve tellement de variété différentes de plantes et d'arbres, que les habitants sont parvenus à parfumer l'eau qu'on boit. Quand j'étais à Shisayo, on en buvait énormément pour aider le corps à supporter la chaleur. Combattre le chaud par la chaud. On achetait énormément de feuilles séchées qu'on buvait petit à petit. Ca va me faire du bien tien, ca va changer du rhum qu'on me propose en permanence sur mes plages Pankara.

Quelques minute plus tard, Niallàn s'arrête devant une petite maison forte mignonnette. J'ai tellement hâte d'entrer pour me poser sur quelque chose de plus confortable que ma selle de fortune... Je commence déjà à soulager Izmir de tout le barda qu'il porte sur son dos.

" Bon, faudra aussi me dire comme ça se passe ici depuis l'attaque de l'Alliance. Vous vous en remettez ? "
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptySam 26 Mai - 23:00

Niallàn acquiesça au récit de son amie. Elle imaginait sans peine la diversité des marchés de la Citadelle, pour les avoir déjà vus à plusieurs reprises. On y trouvait véritablement de tout, venant des quatre coins des territoires connus et c’était un plaisir que de découvrir ces couleurs et ces parfums qu’on ne voyait nulle part ailleurs. Il y avait de la beauté en ce monde. La bêtise humaine la gâchait par des guerres et d’incessantes querelles. On se tuait pour des idées, des concepts si abstraits qu’ils en devenaient abscons. L’humain était le seul être vivant connu qui se batte pour des choses immatérielles. C’était à la fois empreint d’une forme de beauté irréelle autant que d’une stupidité incroyable.

- Je suis contente pour toi. Vous vous êtes bien trouvés, tous les deux, fit-elle en caressant la joue de l’étalon, tout en coulant un regard mi attendri mi amusé à Annabeth. On trouve vraiment de tout à la Citadelle !

Voilà une des raisons qui poussaient Niallàn à croire en les bienfaits de l’Alliance. On avait davantage à gagner en partageant les richesses de ce monde plutôt qu’en pillant les ressources des uns et des autres dans le désordre le plus complet. Parfois, elle se demandait à quoi ressemblerait Moroni si l’usurpateur Sendakan n’avait pas été tué ; et cette pensée l’emplissait d’effroi. D’autres fois, elle songeait au « monde d’avant » et essayait de l’imaginer. Si un jour on découvrait à quoi avait ressemblé leur monde avant tout ne disparaisse, elle pourrait confronter sa vision fantasmée à la réalité. Elle craignait d’être déçue, car les humains, qu’ils soient d’hier ou d’aujourd’hui, gardaient le même goût pour la violence.

Niallàn éclata de rire. Elle raffermit un instant sa prise sur le bras d’Annabeth, éprouvant sa chaleur, sa réalité, tout contre la sienne. L’ancienne Shisayo restait toujours fidèle à elle-même. Elle ne doutait pas que chacun de ses mots recelaient une part de vérité sous le vernis de la plaisanterie. Elle ne s’en offusquait pas, bien au contraire. Annabeth possédait un cœur plus fougueux que l’océan. La soigneuse l’avait toujours connue ainsi. Malgré le temps, malgré la distance, certaines choses ne changeaient pas.

- Ne me tente pas ! la menaça-t-elle en étirant un demi-sourire. Il y a tout ce qu’il faut chez moi. Je te garantis que nous ne manquerons ni de thé, ni de nourriture, ni de rien d’autre !

Le trio parvint à une petite maison d’architecture simple et typique de Moroni. Il n’y avait qu’un étage, uniquement constitué d’un grenier encombré, où s’entassaient ses souvenirs et sa collection d’objets fragmentaires issus du « monde d’avant ». Parfois, la soigneuse aimait à quitter sa chambre pour dormir dans ce grenier. Les pièces à vivre se trouvaient toutes au rez-de-chaussée. Une petite cour se trouvait à l’arrière, coincée entre les autres bâtiments du quartier, où poussaient des plantes médicinales. On pouvait toutefois y accéder par un porche étroit sur le côté de la bâtisse. Niallàn l’indique à son amie pour y attacher Izmir à l’abri. Elles entrèrent dans un décor relativement spartiate mais confortable.

- Mets-toi à l’aise. Je vais chauffer de l’eau pour le thé. Ça va te changer du rhum !

Le cœur battant à tout rompre, la jeune Sengoli s’activa devant le feu de l’âtre pour en rallumer quelques braises. La chaleur des flammes redonna un peu de couleurs à ses joues devenues blêmes. Elle n’avait pas ignoré la question d’Annabeth. Elle ne comptait pas l’éluder non plus. En vérité, elle ne savait pas comment y répondre sans trahir son émotion. Elle avait conscience que la question faisait référence à l’entière nation sengoli. Mais elle craignait de se laisser submerger par ce mélange de haine et d’angoisse qui lui empoisonnait l’âme depuis l’attaque. Elle ferma les yeux, prit une profonde inspiration puis lâcha d’une voix neutre légèrement tremblante :

- On s’en remet doucement. Les Sengolis sont des gens habitués à survivre en toutes circonstances. Nous sommes coriaces. Les guerriers ont subis des pertes mais, plus important encore, notre chef est en vie. Il y a des rumeurs qui circulent… Un brin inquiétantes. On aurait voulu tuer Skylar par traitrise durant l’attaque de la Dissidence. Et ce ne serait pas le fait d’un Kelownien… Mais rien n’a encore été dit officiellement.

Niallàn se retourna pour attraper un pot de feuilles séchées, sur une étagère, accordant un sourire fragile à Annabeth. Elle était incapable, à l’heure actuelle, d’en dire plus. C’était encore trop confus dans son esprit.

- Je te remercie de t’inquiéter pour moi.

Elle mit les feuilles à infuser dans l’eau en train de chauffer puis vint s’asseoir à côté de son amie, de façon à pouvoir examiner la marque de morsure d’un œil critique. Elle lista mentalement les ingrédients et les solutions qui se présentaient à elle face à cette morsure de coyote.

- Et toi, comment vas-tu ? Je ne t’ai pas revue après la fin de la trêve. J’ai à peine eu le temps de te dire au-revoir. Comment va Pankara ? Et Priam ? Des nouvelles de la Citadelle ?
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Annabeth
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyLun 28 Mai - 21:10

A peine entrées, que ma belle blonde part faire chauffer de l'eau pour du thé. Elle a raison quand elle dit que cela me changera du rhum et pour être franche, je dois être une des rares membres de la caste des guerriers à boire autant d'eau ! Mais le rhum à trop forte dose est mauvais pour la santé, j'en suis sûre ! Déjà, on voit flou après quelques verres, tout va au ralentit, ca fait vomir, tous nos sens sont brouillés et le lendemain c'est mal de crâne assuré ! Comment pouvons nous dire que le rhum est bon pour la santé après tout ça ? ! Je suis peut être une guerrière, une des meilleures de Pankara (merci Priam) d'ailleurs, mais j'aime l'eau, les thés et les fruits pressés.

Je sens Niallàn un peu crispée au moment ou elle s'affaire devant le feu. J'ai peut être dis quelque chose qu'il ne fallait pas ? Ou bien fait un truc de mauvais ? J'ai sali en entrant ? J'ai taché de mon sang un tissu ou autre ? Ou bien est ce parce que je suis devant Ingwë pour lui donner des caresses ? Au moment ou ses lèvres s'ouvrent pour me parler, j'entends un léger tremblement qu'elle tente de contrôler. Mon regard se pose directement sur elle en un éclair pour observer ses gestes. Ils ne trahissant rien, seule sa voix est différente de tout à l'heure.

- On s’en remet doucement. Les Sengolis sont des gens habitués à survivre en toutes circonstances. Nous sommes coriaces. Elle dit vrai, ils ont vu des choses bien difficiles au temps de l'ancien chef. Les guerriers ont subis des pertes mais, plus important encore, notre chef est en vie. Oui, Skylar, celle qui souhaite offrir une meilleure vie à son peuple est en vie. Moi je l'aime bien cette femme. Elle semble si froide d'apparence et dure, mais je pense qu'il ne s'agit que d'un masque. Il y a des rumeurs qui circulent… Un brin inquiétantes. Oula, ca devient sérieux tout d'un coup. On aurait voulu tuer Skylar par traitrise durant l’attaque de la Dissidence. Et ce ne serait pas le fait d’un Kelownien… Mais rien n’a encore été dit officiellement. Hum alors les chuchotements que j'ai entendu ce jour là disaient vrai ? Je ne veux pas que Niallàn s'inquiète, je ne veux pas qu'elle soit en danger, je ne veux pas qu'il lui arrive malheur. Elle m'adresse un fin sourire, comme pour me rassurer sur son état, mais je vois bien qu'elle est perturbée par la situation en Sengoli.

Elle met les feuilles dans l'eau, alors je cesse de m'occuper du corbeau et viens m'assoir. Elle me rejoint enfin et pose son regard expert sur mon bras, que je lui tends sans broncher.

" Tout va bien à Pankara. Priam se remet de sa blessure mais il n'écoute jamais les guérisseurs alors il fait n'importe quoi. Mais il va bien. Il m'a dit que Karrah se remettait bien aussi, qu'elle prenait beaucoup de repos. La pauvre doit se sentir mal. Je pense qu'elle souhaite vraiment changer les choses. Et concernant la citadelle, je suppose que ca va aussi. "

Je marque une petit pause avant de reprendre avec une voix plus douce.

" Tu sais Niallàn, on trouve des traîtres partout. Personne n'est à l'abri. Si jamais une révolte naît ici, je te demande de tout faire pour rester en vie. Tu as des dons de guérisseur, ca peut te sauver la vie. " Je passe une main dans sa nuque et tire doucement son visage vers le mien et colle mon front contre le sien. " Si cela arrive, je viendrai te chercher. En attendant, croyons en Skylar et en l'Alliance."

Si jamais il venait à lui arriver quelque chose, j'en serai profondément atteinte. Je n'ai pas beaucoup d'ami, seulement 2 ou 3. Hécate, plus connue sous le nom de Skel et Niallàn. Etrangement, elles se ressemblent toutes les deux, elles soignent, sont disponibles pour les autres, sont attentives, généreuses et en même temps elles pourraient crever des yeux avec un brin d'herbe si on venait à trop les ennuyer ! Je les adore ces deux là !

Je décolle mon front et lui offre un large sourire avant de reprendre un nouveau sujet.

" Alors, c'est grave docteur ? Parce que ca pique quand meme ! "
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyJeu 31 Mai - 15:52

Ingwë vint se poser sur la table, tout près des deux jeunes femmes. Il les fixa en penchant la tête de côté, d’un œil noir et brillant de jalousie, ayant été autant délaissé par Annabeth qui lui caressait les plumes quelques minutes plus tôt que par sa propre maîtresse. Niallàn ne lui accorda pas un regard, trop occupée à détailler la marque de morsure. Elle prêta en revanche une oreille attentive au récit d’Annabeth. Son amie la rassura sur à peu près tous les sujets. Niallàn sentit son rythme cardiaque s’apaiser légèrement. Un froncement de sourcils marquait un pli dur sur son visage concentré, sans qu’on sache qu’il était dû aux explications de la Pankara ou à la plaie qui cicatrisait mal sur le bras de celle-ci.

Peut-être était-elle naïve, ou même idiote, de se laisser ainsi envahir par la colère et le ressentiment. La Dissidence ne représentait qu’une partie du peuple kelownien. Karrah ne voulait pas d’une guerre contre l’Alliance, elle l’avait prouvé ; et sa propre rencontre avec Losran, des mois auparavant, avait suffis à la convaincre que tous les Kelowniens n’étaient pas des barbares. En tant que Sengoli, issue d’un clan longtemps porté sur la guerre, ayant subis la tyrannie d’un être méprisable et cruel, elle aurait dû conserver du recul sur la situation. Car elle avait déjà vu les ravages d’une mauvaise gestion politique. Cependant, même si elle était née à Moroni, avait réappris rapidement les us et coutumes de son clan de naissance, elle n’avait rien connu personnellement du règne de Sendakan. Elle perdait en lucidité dans son jugement. Mais elle ne pouvait rien y faire. Sa rancœur se portait à l’ensemble des Kelowniens depuis l’attaque. Même si la majorité d’entre eux était pro-Alliance, ils feraient mieux de résoudre leurs propres problèmes avant de les faire partager aux autres clans. Tout était de leur faute.

Niallàn serra les dents et ne laissa rien filtrer de ses sentiments. Elle s’apprêtait à se lever pour enlever le thé du feu quand Annabeth saisit son visage entre ses mains. Ses paroles l’enveloppèrent toute entière, alors qu’elle fermait les yeux et posait son front contre celui de son amie. Leur souffle s’accorda d’une même cadence. Plus que le message d’espoir qu’elle souhaitait lui transmettre, Niallàn reçut ces mots comme un ordre impérieux, celui de rester en vie. Annabeth s’inquiétait pour elle et c’était légitime. La jeune soigneuse savait se défendre mais elle n’avait rien d’une guerrière expérimentée. De plus, elle avait tendance à s’attirer des ennuis à cause de son fort caractère. Quelque chose qu’Eurydice n’avait jamais pu assagir chez elle – bien au contraire.
Qu’Annabeth s’inquiète autant pour elle la touchait au cœur. Niallàn réprima un brusque sanglot. Une digue se brisa en elle. Ses mains posées sur les épaules de son amie, elle s’y accrocha un instant, presque à s’en mal, telle une naufragée. Elle avait eu si peur… Pour ses amis, pour le clan, pour l’Alliance, pour sa propre vie. Tellement de peur, depuis ce jour-là. Elle pouvait le reconnaître maintenant.

- Je resterai en vie. Je ferai tout ce qu’il faut pour survivre et je compte sur toi pour en faire autant. Je te le promets.

Lorsqu’Annabeth relâcha sa prise, Niallàn se redressa du même mouvement. Un poids venait de quitter son cœur. Elle sourit, d’un vrai sourire cette fois. Elle sortit des gobelets de terre cuite, y versa le thé, prit un peu de matériel et revint avec le tout à la table.

- Bois un peu, ça te fera du bien. Attention, c’est très chaud ! Et ne bouge pas, s’il te plait.

Niallàn s’affaira à nettoyer la plaie pour commencer. Armée d’un linge propre et humide, elle enleva poussière, sang et saletés du bras de son amie.

- Ce n’est pas grave, en soi. Ça pique parce que la blessure n’est pas propre du tout. Mais si tu ressens encore la douleur, des heures après que le coyote t’aie mordue, c’est bon signe. Ton bras est toujours fonctionnel.

Tandis qu’elle appliquait un onguent sur les lèvres de la plaie, ses pensées partirent en vagabondage. Annabeth l’étonnait chaque jour davantage, depuis leur première rencontre dans le désert. Forte en gueule comme en muscles, pour cacher un cœur grand comme la mer, il n’y en avait pas deux comme elle. Et la Sengoli ne pensait pas seulement à son physique atypique pour la décrire ainsi. C’était ses cicatrices, son mental d’acier, qui sublimaient la personnalité de la guerrière. Aux yeux de Niallàn, même si son opinion était loin d’être objective, Annabeth était belle, extraordinaire, unique. Un être vivant comme on rencontrait rarement. Sans la regarder, toujours affairée sur la blessure, Niallàn assena :

- Ne te mets pas inutilement en danger, toi non plus. Le monde devient plus chaotique de jour en jour. Tu as intérêt à rester en vie, friponne, ou je te jure que tu auras à faire à moi.

Niallàn noua un linge propre autour du bras d’Annabeth. Puis elle se leva et planta ses prunelles d’ambres dans celles, d’azur et de jade, de la garde du corps, un léger sourire mutin aux lèvres.

- Voilà ! Veille à reposer ton bras, change le linge régulièrement jusqu’à ce que ça cicatrice correctement. Sinon n’hésite pas à aller voir un guérisseur. Et un vrai, cette fois ! Je te rappelle que je soigne mieux les animaux que les humains. Bien ! Allons voir Izmir !
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyVen 1 Juin - 18:26

Niallàn me rassure, je crois ce qu'elle me dit alors je sais qu'elle fera tout pour rester en vie. Et en ce qui me concerne, bien sûr que j'en ferai de même ! Morte, je ne servirais à rien voyons ! Je me contente de lui sourire en attrapant mon thé bien chaud. Lorsqu'elle examine ma plaie, le nez collé dessus, elle s'applique à retirer tous les petits cailloux, les grains de poussière, des trucs et des machins que je suis incapable de voir. Puis, elle dépose un baume.... à moins que ce soit un onguent.... enfin bref, un truc un peu pâteux tout autour de ma plaie et là, je commence à glousser. Elle me fait des chatouilles tellement elle est délicate ! Je n'ai pas l'habitude de ça alors ca fait des guiliguilis. Cest ridicule je sais. Quand elle enroule le linge propre pour protéger ma blessure , elle se met à me menacer ! Non mais dis dont ! Je rêve ! Je ne vais pas me laisser faire comme ça !

" Je suis bien obligée de rester en vie, sinon tu vas t'ennuyer de moi, de mes histoires fantasques et de mes bobos ! "

Oui, c'est ainsi que je me fâche contre elle... on a tous une faiblesse hein, et bien moi, ce sont mes proches ! Là, elle me sourit en fixant mon regard et je crois que je la désespère... Mais tant qu'elle n'a pas froncé ses sourcils et serré sa mâchoire, je ne risque rien.

- Voilà ! Veille à reposer ton bras, change le linge régulièrement jusqu’à ce que ça cicatrice correctement. Sinon n’hésite pas à aller voir un guérisseur. Et un vrai, cette fois ! Je te rappelle que je soigne mieux les animaux que les humains. Bien ! Allons voir Izmir !

- Animaux ou être humain, c'est un peu la même chose. On est juste plus idiot... mais promis, j'irai voir un guérisseur d'humain si ca ne se guérit pas bien.

Oui c'est vrai, les animaux sont quand même plus intelligents que nous au point de parvenir à vivre en harmonie les uns avec les autres, tandis que nous, on passe notre temps à se faire la guerre au lieu de profiter de la vie. Franchement... Je me redresse en même temps qu'elle en avalant quelques petites gorgée du thé, qui au passage, me réchauffe tout le corps. A l'extérieur, nous retrouvons Izmir qui est en train de se prélasser paisiblement, sans stresse, sans pression.... Ce cheval est jeune et complètement fou. On dirait qu'il ne se soucis jamais de son état, un peu comme moi en fait. Quand je l'appelle, il lève la tête, dresse ses oreilles, se retourne et là, il me snob.... MON CHEVAL SE FOUT DE MOI ! C'est une tête de mule ! C'est une bourrique !

" Oh le sauvage ! Je te rappelle qui passe son temps à te faire des papouilles ! "

Cependant, il s'avance vers Niallàn d'un pas serein et penche la tête quand elle s'approche de lui. Il réclame des caresses de sa part.

" Mais quel traitre celui là ! Je rêve ! Faut pas lui faire confiance en fait, c'est un opportuniste et un manipulateur ! "

Je pense qu'il comprend ce qu'il fait, qu'il le fait exprès, qu'il n'est pas seulement un animal mais qu'il est doté d'une intelligence qu'on ne soupçonne pas. Pour moi, les animaux ont une conscience et surtout les espèces qui nous côtoient au quotidien. Comme ce cheval par exemple...  
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyLun 25 Juin - 16:54

Niallàn souriait en gagnant le porche où elle avait attachée Izmir. Les remontrances factices d’Annabeth provoquaient toujours son hilarité, quoiqu’il arrive. Cela faisait partie des constances dans leur relation. Apparemment, sa monture possédait un caractère tout aussi affirmé. L’animal se prélassait à l’ombre du porche, secouant doucement sa crinière pour chasser les mouches. Il dressa les oreilles dans la direction des deux jeunes femmes. Contre toute attente, il ne fit pas un geste vers sa maîtresse mais préféra derechef se diriger vers la soigneuse. Soit il avait beaucoup d’humour, soit il espérait davantage de caresses et de nourriture de la part d’une étrangère attendrie. Niallàn rit en s’approchant.

- Oh oui, quel traître, en effet !

Elle flatta le museau et l’encolure d’Izmir, appliquant la méthode que son mentor appelait volontiers « le toucher apaisant » et dirigea son regard vers les traces de griffures sur ses flancs.

- Il ne recherche que l’affection, le calme… Et va sans doute réclamer un peu de nourriture. Je dois avoir encore un peu de foin dans un coin. J’irais lui en donner. Vous pouvez passer la nuit ici, tous les deux.

Niallàn releva les yeux sur Annabeth. L’espoir vibrait dans sa voix. Sa tirade ressemblait à une prière muette. Elle ne voulait pas voir son amie repartir aussi vite. Elle savait que celle-ci était venue expressément la revoir suite à l’attaque sur l’Alliance et que donc, conformément à ses habitudes, elle comptait rester dans le coin un bon moment pour épuiser les réserves de patience – et de thé – de la Sengoli. Elle espérait qu’en ne passant pas la nuit seule, chez elle, les cauchemars ne reviendraient pas la hanter.

- Ces traces de griffures sont superficielles. Bien moins graves que ta blessure. Je vais nettoyer tout ça.
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyDim 8 Juil - 18:23

Toujours aussi douce et patiente cette femme. Elle caresse Izmir, le calme, l'apaise comme le fait avec moi avant de regarder de plus près les griffures qui parcours son pelage. Rien de grave visiblement et tant mieux, je préfère prendre les coups à sa place, je guéris bien en général et je supporte plutôt bien la douleur. En plus, je suis capable de mesurer ma douleur et tout, alors qu'un cheval... il ne peut pas nous dire en fait.. c'est compliqué alors vaut mieux que ca soit moi.

" Si tu lui donnes à manger, il ne voudra plus repartir non plus. Tu es sure de vouloir le faire ? "

Elle sait que je plaisante, qu'elle peut lui donner ce qu'elle veut parce que je lui fais entièrement confiance. Mais histoire de tirer les traits de son visage en sourire, je fais ma blague pourrie quand même. Elle a les dents blanches, impeccablement bien alignées, à part peut etre un minuscule défaut mais, ca la rend encore plus naturelle à mes yeux. Je peux vous assurez que si j'avais été un homme, je me serai mariée avec elle ! A moins qu'elle me trouve trop lourd... chiant.... bagarreur... intenable... Casse cou.... Moche... Une chose est sure, je l'aurai aimé et protégé comme il se doit, comme personne ne le fera probablement jamais d'ailleurs. Si seulement elle venait vivre à Pankara, je pourrais lui assurer une vie paisible. Je m'approche d'elle et tends mes bras. Je les enroule autour de son cou.

" Oui on va rester là tous les deux ! Tu ne seras pas seule ce soir ne t'inquiète pas ! "

Du fait que je sois une femme, Niallàn est comme une soeur pour moi et je ferai tout ce qu'elle me demande si cela peut l'aider ou juste lui faire plaisir. Bon, il faut dire en vrai que je suis venue ici pour lui rendre visite et que franchement cela m’ennuierai beaucoup de repartir tout de suite pour plusieurs jours de route. Un toit, un bain, un bon repas me ferait le plus grand bien.

" Je ferai tout ce que tu me demandes, tu le sais bien. On peut même aller boire un verre chez le tavernier du coin. J'espère jusque qu'ils sont sympas ici. "

A Pankara, le tavernier est comme de la famille, en fait, Pankara est ma famille donc bon, mauvais exemple. Autre chose qu'il ne faut pas oublier, je reste la garde du corps de Priam, et si au détour d'un voyage comme celui la je peux apprendre quelques petites choses, entendre des rumeurs qui pourraient avoir des conséquences sur Pankara, autant en profiter. Ce n'est pas de l'espionnage, juste des précautions.
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyMar 24 Juil - 18:42

Sans quitter Izmir des yeux ni cesser de lui caresser le museau, Niallàn sourit. Tant et si bien qu'un éclat de rire lui échappa.

- Mais c'est le but ! S'il ne repart pas d'ici, toi non plus, répliqua la soigneuse en esquissant un sourire retors.

Le piège de l'effroyable sorcière se refermait sur la malheureuse Annabeth, victime de sa propre malice et d'une affection entièrement partagée. Elle avait voulu ce guet-apens. Et Niallàn n'allait certainement pas s'opposer à sa volonté. Compte tenu des circonstances - et malgré sa fierté qui lui refusait toute faiblesse -, l'idée de ne pas dormir seule, dans sa petite maison perdue au milieu de la grande ville, les sens aux aguets, interprétant chaque grincement du bois, chaque sifflement de vent aux fenêtres, pour enfin fermer les yeux d'épuisement et servir de festin aux cauchemars... Cette idée-là l'enchantait, bien plus qu'elle ne l'avouerait. La terreur sourde et paralysante, ressentie lors de l'attaque en Askhadi, la laissait encore pantoise. Elle s'était crue plus forte que la peur de mourir. Terrible erreur.

Et s'il existait quelqu'un en ce monde chaotique qui soit capable de la protéger, c'était bien Annabeth. Dans un esprit encore naïf, elle représentait un rempart inébranlanble, que cela soit contre des songes malins ou contre la trop réelle cruauté des humains. La Pankara apparaissait inébranlable, invincible, bien que faillible.

- Je te kidnappe pour aussi longtemps que tu le voudras ! Et je pourrai bichonner ce beau prince des plaines tout mon soûl...

Niallàn ferma les yeux, colla brièvement son front contre la joue de l'animal, laissant celui-ci lui renifler les cheveux au point d'en attraper quelques mèches volages. Niallàn rit de nouveau, attendrie. Ce bougre d'étalon ressemblait beaucoup à sa maîtresse. Ils faisaient la paire ! Repoussant doucement l'équidé qui s'avérait être un ventre sur pattes, elle inspecta une dernière fois d'un œil critique les marques de griffes sur ses flancs.

- Oui, je sais, tu as faim ! Ça va venir. Laisse-moi d'abord nettoyer ta plaie.

Une fois qu'elle eut fini de laver le pelage d'Izmir autour de ses blessures et qu'elle y appliqua un onguent protecteur, elle entreprit de lui apporter un reste de foin. Il ne se fit pas prier pour commencer son repas.

- Il y a bien quelques tavernes sympas dans les environs. Tu sais, en Pankara ou ici, elles se ressemblent toutes, ajouta-t-elle en haussant des épaules à l'attention de son amie. Évite de parler politique et religion trop fort et ça ira. Les Sengolis ont le sang chaud, en général.

Et pas des moindres... Niallàn était bien placée pour le savoir. Sans qu'elle ne s'en aperçoive, elle participait activement à cette réputation. Non pas qu'elle le veuille : il s'agissait souvent d'un acte involontaire. Elle était une fille du feu et de l'eau, une itinérante dans l'âme qui apprenait au jour le jour à vivre en société, elle qui gardait toujours un pied dans la nature libre et sauvage. Créature paradoxale, comme tant d'autres de ses pairs, il arrivait cependant fréquemment que Niallàn succombe à ses mauvais penchants, ceux d'une animalité jamais totalement révolue, qui aimait s'insurger contre tout et n'importe quoi, pour peu que cela en vaille la peine.

- Je vais pouvoir te montrer un peu la cité ! Certes, tu me diras que ça ne vaut pas Galene et je te comprend. Mais Moroni a une belle âme et j'espère bien te faire tomber sous son charme. Par contre, tu vas devoir te rendre utile, renchérit la Sengoli tandis que son précédent sourire rusé revenait ourler ses lèvres. Il faut me payer pour mes services. Tu m'aideras à cuisiner le repas de ce soir ! Marché conclu ?
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyDim 12 Aoû - 17:47

Mon imbécile de cheval est pansé avec le plus grand soin de Niallàn et en plus de cela, il va se remplir le bide comme une vache ! A mon tour de me faire plaisir ! Allons gaiement vers la taverne ! Et si certains ont le sang chaud, qu'ils viennent se frotter à moi, je vais leur montrer qui a le sang chaud ici. Non mais oh. Je parle de ce que je veux moi... oui mais non... si Niallàn se prend un coup par malheur, ou si elle a des ennuis à cause de moi, soit je vais voir rouge, soit je m'en voudrais, et dans les deux cas, ce n'est pas bon. Je vais me tenir à carreau, pour elle.

" Bonne idée,fais moi visiter la magnifique ville ou tu vis pour le moment, on sait tous que tu reviendras en Pankara tôt ou tard... "

Je glisse un regard sur le côté, sourire en coin, comme pour la taquiner un peu. Encore. Toujours. Je me penche vers elle, l'attrape par le bras et commence à marcher dans les ruelles de Moroni.

" Allé, viens par là et fais moi visiter tout ça ! "

Je ne sais pas ou je vais, j'avance, tout droit, les yeux qui partent à droite, à gauche, en haut, en bas pour ne rien rater. Par chez moi, tout est plutôt...plat. Je veux dire que le bord de mer est riche en plages, en crique, quelques falaises, dunes de sables... mais Sengoli c'est tout l'inverse. Il y a de l'eau non loin, mais cela n'a rien à voir. Ici, les montagnes dominent, tout est haut, tout est immense. Et même le vent est différent. Chez moi il a l'odeur de la mer, ici euh... l'odeur de.... frais. Ou froid. Je ne sais pas comment expliquer en fait. Les maisons sont construites autrement aussi, un peu comme les gens. Enfin, ils sont construis pareils, mais pas habillés de la même manière. En fait, ici c'est vraiment le bout du monde. Pour le moment du moins, car si les rumeurs sont vraies, alors il y a des âmes qui vivent derrières les frontières et le bout du monde est donc bien encore après.

" Au fait, pour faire la cuisine ce soir c'est d'accord. J'ai de quoi nous faire plaisir sur moi, alors si tu veux manger quelque chose de spécial, c'est l'occasion. "

Etre à la place que je suis me permets d'avoir quelques privilèges plutôt intéressants. Je n'en profite pas beaucoup, je préfère vivre simplement. Mais si de temps en temps je peux me servir de ça pour le partager avec mes proches, alors là, je n'hésite plus non. D'ailleurs, elle ne le sait pas encore, mais je ne suis pas venue les mains vides, ce n'est pas grand chose, mais j'espère que cela lui fera plaisir. Elle aura sa surprise au moment du repas. Comme ça, si elle a un coup de mou, elle pourra s'en servir pour se rassurer.  

Au loin, je crois apercevoir ce qui ressemble à une taverne. Elle me paraît glauque, sombre, peu accueillante.

" C'est une taverne ça ? "

Ca se voit que je suis peu rassurée ?

Spoiler:
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyMer 22 Aoû - 15:24

Moroni était une ville de pierres, grise et austère, encerclée par les montagnes, avec l’immensité du ciel pour seul horizon pérenne. Il était aisé de croire que cette cité rocailleuse, hérissée de remparts, de hautes bâtisses plongeant ses rues dans une pénombre perpétuelle, ne pouvait pas être accueillante. Pourtant, ici volaient librement les oiseaux et les pensées. Sur leurs ailes majestueuses ou parées de couleurs vivaces s’égaraient les rêves de tout un peuple. Ici se trouvait le bout de la terre à bien des égards. Le bout du monde connu, ce monde fédéré par l’Alliance qui mûrissait patiemment. Niallàn ne conservait aucun souvenir de son enfance dans cette ville. Cependant, lorsqu’elle en arpentait les rues, elle se sentait redevenir une Sengoli, comme si elle n’était jamais partie.

C’était parfois difficile à expliquer. En particulier à ses parents. Ingvald et Lexia avaient abandonné toute idée de revenir sur les terres de leur clan. Même s’ils pensaient encore avec nostalgie aux premières neiges au sommet des montagnes et à l’odeur du bois fraîchement coupé près des lacs, jamais ils ne reviendraient dans le clan qui avait fait leur malheur. Niallàn ne saurait leur en vouloir. Elle regrettait en revanche qu’ils n’acceptent pas de meilleure façon sa décision de s’y installer. Annabeth non plus ne la comprenait pas… Le cœur serré, Niallàn ne répondit rien à sa taquinerie, familière depuis le temps et elles continuèrent leur route.

En marchand bras dessus bras dessous avec Annabeth, la soigneuse redécouvrait sa ville natale d’un œil neuf. Son désir de repartir sur les routes s’estompait comme elle contemplait Moroni au fil de leur traversée hasardeuse. Elle décrivait telle forge, telle échoppe, tel vieux bâtiment du temps des premiers habitants, tel oiseau rare aperçu sur le marché, avec moult détails et oubliait peu à peu qu’elle-même n’était plus vraiment une Sengoli. Elle était une fille de l’itinérance, de l’exil et, tôt ou tard, elle devrait reprendre la route, là où ses pas la porteraient. Une partie de son cœur appartiendrait toujours à deux lieux magiques, Galene et Moroni. Jamais, pourtant, elle ne s’y sentirait à sa place. Elle en demeurait persuadée.

- Parfait ! Je ne sais pas ce que tu as rapporté et je ne veux pas le savoir pour l’instant ! J’aime les surprises. Mais je me méfie un peu quand même… Ne me dis que tu as apporté encore de cet alcool de riz dont soi-disant du tires la recette de tes aïeux de Shisayo ? Je me souviens encore de la gueule de bois qu’on a eu ce jour-là ! Je n’ai pas quitté ma chambre pendant deux jours !

Annabeth n’avait pas son pareil pour dénicher des petites merveilles aux cours de ses voyages et sur les marchés de Pankara. Niallàn plaisantait, évidemment : il suffisait de voir son sourire retors pour deviner le fond de ses pensées. Elle aimait chacun des trouvailles de son amie. Découvrir une nouveauté chaque jour faisait partie de ses principes de vie.

- Oui, c’est une taverne ! renchérit Niallàn en donnant un léger coup de coude à la guerrière. Aurais-tu peur ? Suis-moi, poule mouillée. Tu verras : c’est bien plus sympa à l‘intérieur qu’à l’extérieur !

Prenant la tête du duo, la jeune soigneuse pénétra dans ladite taverne, si bien nommée Le Poney & le Faucon. Quelques bougies, quelques lampes éclaboussaient la salle commune de flaques de lumière, là où le soleil ne parvenait pas à se diffuser par les fenêtres basses. La pièce ne paraissait pas sale au point d’en être déplaisante mais il y régnait une atmosphère feutrée, comme le calme avant la tempête. Il y avait peu de clients à cette heure. On ne remarqua guère la grande blonde aux yeux cernés de khôl. En revanche, quelques regards s’attardèrent sur la femme qui la suivait. Elle respirait l’étrangeté. Tandis qu’elle se dirigeait vers le comptoir, Niallàn se surprit à prier pour que la grande-gueule d’Annabeth ne lui attire pas d’ennuis. Elle ne voulait pas que son amie garde un mauvais souvenir de Moroni.

Un comble quand toi-même, tu ne te fais pas prier pour provoquer plus fort que toi…

Elle chassa cette petite voix sournoise de son esprit. Derrière le comptoir, le tavernier la jaugeait d’un œil curieux. Niallàn préféra se tourner vers Annabeth :

- Que veux-toi boire ? On fait un bon vin par ici. Sinon, je peux te proposer une bière. Ça plait toujours, la bière ! Ensuite, j’aimerais t’emmener voir le grand lac, près d’ici. Ce n’est pas la mer mais c’est très beau. Et tu vas me faire le plaisir de te reposer !

Niallàn ne reconnaissait aucun visage pour l'instant parmi les clients. Elle surprit des regards plus que curieux et mit cela sur le compte de la monotonie qui régnait en ce moment en ville - à tel point qu'une mouche écrasée devenait intéressante. Elle se prit à espérer qu'Annabeth finisse par trouver la ville et ses habitants sympathiques.
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyMer 5 Sep - 10:25

Ah oui, c'est une taverne. Espérons que Niallàn dise vrai et qu'elle soit plus chaleureuse à l'intérieur qu'à l'extérieur parce que franchement, ca donne pas envie. Je lui jette un regard en coin accompagné d'un sourire lorsqu'elle me provoque en m'insultant de poule mouillée. Elle sait très bien qui je suis, elle me titille là ou il faut la maline !

Juste derrière elle, je pénètre à mon tour dans la dite taverne. Dedans il fait sombre, les bougies donnant un air tamisé, une ambiance secrète et intime. C'est vraiment étrange comme sensation, parce qu'en Pankara, c'est tout l'inverse : lumineux, l'odeur du sel, bruyant (surtout quand Priam est là) et une douce chaleur. La pierre donne un style très rustique ici, mais authentique. C'est pas trop mal. Ce qui me dérange le plus, se sont les regards posés sur moi. Est ce mon visage balafré, mon accoutrement, ce que je dégage ? Non parce que si jamais il y a un problème on peut régler ça dehors avec les poings je suis prête !

- Que veux-toi boire ? On fait un bon vin par ici. Sinon, je peux te proposer une bière. Ça plait toujours, la bière ! Ensuite, j’aimerais t’emmener voir le grand lac, près d’ici. Ce n’est pas la mer mais c’est très beau. Et tu vas me faire le plaisir de te reposer !

Mon amie me sort de mon délire en me proposant de boire quelque chose. Je dois garder mon calme, je ne dois pas céder, je ne dois pas me laisser emporter par la provocation et ces regards posés sur moi. Je suis une étrangère pour eux, je suppose que leur réaction est normale. Mon attention se reporte donc sur Niallàn, à qui je souris naturellement.

" Euh... quoi ? Tu disais ? vin ou bière c'est ça ? Euh... fais moi goûter quelque chose qui vient de chez toi. Je t'ai bien fait avaler mon alcool de riz après tout..."

Je reviens sur ça mais c'est vrai que cet alcool est franchement super mega fort. Il lave la tuyauterie du début à la fin comme on dit. Au début, c'était pas facile de l'avaler, mais après quelques verres ca passait tout seul. Il m'avait bien collé aussi ce truc. Oh les vieux souvenirs ! Je m'étais retenue de vomir.... on avait bien rit quand même.

PAF ! Mon verre claque sur le comptoir et me fait sursauter en même temps.

" Ah merci Niallàn. Les gens sont supers accueillants ici hein... ils sont aussi souriant et chaleureux que la pierre de leur maison... "

Oui fallait que je le dise, c'est passé dans ma tête.
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyLun 24 Sep - 16:04

Niallàn choisit la bière plutôt que le vin. Elle se méfiait des boissons trop alcoolisées car l'ivresse avait tôt fait de rendre les gens complètement fous, ou de ruiner tout professionnalisme. Elle-même buvait peu. Mais elle gardait quand même un bon souvenir de cette bière brune, amère et parfumée, que son père lui avait fait goûter du bout de lèvres dans son enfance, avant de rire en voyant sa grimace d'enfant déçue. La bière de Moroni lui avait manqué. Peut-être parce qu'elle constituait l'une des rares choses dont elle pouvait se rappeler de son enfance passée ici.

Le tavernier déposa bruquement les verres devant lesdeux jeunes femmes, sur le comptoir, tout en les lorgnant d'un oeil morne. Niallàn le savait d'humeur taciturne et morose au quotidien mais c'était un homme au cœur bon. Elle ne pouvait pas en dire autant des autres clients. Elle éprouvait peu fréquemment de la peur en venant dans les tavernes, en règle générale. Elle était une femme qui savait se défendre et facilement identifiable comme étant une Sengoli. De plus, une soigneuse se révélait toujours bien plus utile en bon état. Mais aujourd'hui, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un soupçon de crainte, sans trop savoir pourquoi.

- Tiens, goûte-moi ça, encouragea-t-elle son amie, sitôt qu'elle eut remercié le tenancier.

Niallàn fit tournoyer un instant sa bière, observant son écume d'un œil appréciateur. Elle ne savait pas réellement si elle aimait la bière. Mais elle lui permettait de se raccrocher à un pan de son existence qui lui avait été arraché.

- Les gens sont un peu à cran, c'est tout, s'empressa-t-elle de répondre à Annabeth avec une sévérité qu'elle était loin de ressentir.

Elle jeta rapidement un coup d’œil circulaire à la salle et eut le soulagement de constater qu'on ne semblait pas tenir rigueur à la Pankara pour son impolitesse... Pour l'instant. Elle était une étrangère ignorante, après tout. Elle était excusée. Niallàn connaissait assez les soudards de Moroni pour savoir qu'ils sortaient davantage à la nuit tombée pour créer des problèmes. C'était eux – et les criminels de bas étage – qui créaient le plus de problèmes. Le reste du temps, les Sengolis se montraient aussi accueillants que des portes de prison, sauf quand on gagnait enfin leur confiance. La soigneuse eut un sourire hésitant pour son amie.

- Les Sengolis sont des ours mal léchés pour quiconque n'est pas du Clan. Mais dès que tu gagnes leur amitié, ils deviennent aussi doux que des agneaux !

Il y eut un reniflement sonore du côté du tavernier qui nettoyait son comptoir. L'homme ne semblait guère convaincu par l'énormité proférée par la soigneuse. Niallàn entreprit de l'ignorer.

- C'est très différent de Pankara, je sais. J'espère quand même que tu te plairas ici, tout le temps que durera ton séjour. Ne condamnes pas Sengoli juste sur un coup d’œil dans un bar, s'il te plait.
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyJeu 25 Oct - 0:21

J'avale une gorgée du breuvage magique de Moroni. C'est plutôt bon en fait, je suis surprise par cette bière légèrement amer mais à la fois sucré en fin de saveur. C'est un drôle de mélange, mais il fonctionne bien.

Quand ma jeune compagne me parle de ses pairs mal léchés, je ne peux m'empêcher de sourire en coin parce qu'il est évident que oui, l'accueil à Moroni n'est pas des plus agréable. Mais finalement, comme elle le dit, ils sont tous un peu à cran. Je me remets le contexte en tête : attaque durant l'Alliance, Skylar qui aurait des ennemis dans son propre clan et les frontières qui ne seraient plus aussi sûre qu'avant. Je pense qu'à leur place je ne serai pas forcément agréable non plus avec les étrangers.

" Pour tes beaux yeux, je ne condamne pas ta capitale pour si peu. Je lui laisse une chance de me séduire malgré la froideur de ses murs et de ses habitants. Et puis vu les événements actuels, je peux même comprendre leur inquiétude et leur mauvaise humeur. "

J'avale deux, trois grosses gorgée de ma bière en n'oubliant pas de jeter un regard en coin au tavernier. Son reniflement, même si je ne l'ai pas relevé, je l'ai bien entendu. Et s'il veut régler ca dehors en bonne et due forme, ce n'est absolument pas un problème pour moi. Ca risque juste de poser soucis à mon amoe Niallàn. Et ça, je ne me le pardonnerai pas.

" Bon, après ça, il me semble que je dois préparer le diner en te chantant une petite chanson gaiement ! "

Tant qu'à faire, autant faire les choses bien ! Un peu de joie ne fera jamais de mal, même dans des circonstances quelque peu troublées. Et puis nous sommes toujours mieux "chez soi" entre amies qu'avec des inconnues dans un trou. Oui bon j'exagère un peu en disant que nous sommes dans un trou... c'est la pierre qui donne cet effet. Mais en réalité, les lumières chaudes des bougies donnent une impression de douce chaleur et presque de confort. Mais ça, je me le garde bien pour le moment.
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyVen 9 Nov - 12:57

Oui, Moroni manquait parfois de lumière, de joie, de chaleur. Une partie de Niallàn fut faite à son image. Pankara pouvait se targuer d'être toute aussi sauvage car elle possédait la mer pour égailler son climat et son humeur au gré des marées. Mais c'était un pays plus accueillant, à bien des égards ; le soleil pointant au-delà d'un horizon sans fin promettait mille périls, mille promesses, à quiconque y perdait son regard, son cœur et ses rêves. De cela aussi, Niallàn avait été nourrie. Elle savait qu'Annabeth essayait de lui faire plaisir en ne cherchant pas la bagarre. Elle louait ses efforts, même si elle-même n'aurait sans doute pas été la dernière à se jeter dans la mêlée sur un cri de guerre. Elle devinait la crispation, la nervosité féline qui courait dans les membres de la garde du corps. Annabeth était réellement une guerrière. Excellente guerrière.

Les regards des clients et du tavernier glissaient régulièrement sur les deux jeunes femmes. Il aurait suffi d'une étincelle pour déclencher la pire querelle de taverne qu'on avait pas vu depuis longtemps. Pour faire plaisir à Annabeth, Niallàn aurait été prête à livrer n'importe quelle bataille. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle voulait lui montrer Moronie telle qu'elle-même voyait sa ville natale. Au fond, elle était la sœur qu'elle s'était choisie en Pankara. Serait-elle aussi une sœur en Sengoli malgré la distance ?

- Parfait ! Je compte bien là-dessus, s'exclama la soigneuse avant d'avaler une grande gorgée de bière. Et après manger, je t'emmènerai au lac. Tu verras ! C'est très beau.

Niallàn sentait que les mots qui lui brûlaient les lèvres tomberaient telles des pierres dans le cœur de son amie. Elle allait lui causer du mal et pour cette peine engendrée, elle savait qu'elle en souffrirait également. Comme elle regretterait aussi de se taire. Tôt ou tard, la vérité surgirait et elle n'aurait d'autre choix que d'avouer ce qu'elle essayait si ardemment, si lâchement, de cacher. Elle était fille des routes et de l'exil, avant d'être une Pankara. Avant d'être une Sengoli.

- Je voudrais également te demander un service, pendant ton séjour ici... Tu es une guerrière. Tu es faite pour le métier des armes alors que je suis faite pour guérir. Mais... Lors de l'attaque de la Dissidence, j'étais sûre de mourir. J'étais incapable de me défendre. Alors quelqu'un d'autre est mort pour que je puisse survivre.

Durant tout son discours à voix basse, Niallàn avait gardé les yeux baissés, sûre de ne pas vouloir lire de la pitié dans les yeux vairons de son amie. La détermination brillait dans ses propres prunelles. La peur, si familière, lui tordait le ventre. Ce n'était pas d'Annabeth, ni de la guerre qui se profilait à l'horizon : c'était d'elle-même. De ce qu'elle serait susceptible de faire. De la noirceur qui l'habitait et qui s'était révélée lors de la fête de l'Alliance.

Annabeth, je ne rentrerai pas vivre en Pankara.

- Je voudrais que tu m'apprennes à me battre.
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyLun 12 Nov - 0:40

Le lac ! Ah ! Mais quelle bonne idée ! Un petit bain rien que toutes les deux nous ferait du bien. J'imagine que l'eau doit être froide comparée à mon bel océan. Mais l'eau fraiche fait du bien au corps, et puis j'en ai vu des pires voyons. Et maintenant que j'y pense, je n'ai jamais vu de lac. J'ai pas mal voyagé mais j'ai toujours vu que des champs ou des montagnes, jamais une autre étendue d'eau. Je suis du coup curieuse de voir à quel genre de merveille du monde je vais assister. J'ai hâte !

Mon amie baisse son regard brusquement. On dirait qu'elle fuit mon regard. Mais pour quelle raison ? Ce ne me plait pas, ca n'annonce rien de bon en général ça.

- Je voudrais également te demander un service, pendant ton séjour ici... Ah, bien sur que je ferai tout ce que tu me demandes. Tu es une guerrière. Tu es faite pour le métier des armes alors que je suis faite pour guérir. Oui, c'est pour cela que l'on se complète. Moi devant sur le front, toi derrière pour me remettre sur pieds. Mais... Oula, j'aime pas ce mot. Lors de l'attaque de la Dissidence, j'étais sûre de mourir. J'étais incapable de me défendre. Alors quelqu'un d'autre est mort pour que je puisse survivre.

Faut que je la stoppe maintenant. Je sens qu'elle va me dire une bêtise. Elle va me sortir une monstruosité.

- Je voudrais que tu m'apprennes à me battre.

Ben voila, je m'en doutais. C'est NON. C'est NON, NON, et re NON ! Les guerriers meurent parce que c'est leur destin, c'est leur travail, c'est leur nature, c'est comme ça ! On ne les force pas à choisir ce chemin, c'est dans leur nature ! C'est triste tout ça, mais ça fait partie de leur destin Niallàn ! Tu ne peux pas me demander ça sérieusement ! Elle a faillit mourir et je n'étais pas là, heureusement que quelqu'un d'autre l'a sauvé pour moi, je m'en serai voulu. Mais ce guerrier l'a sauvé parce qu'il le voulait. Il est mort heureux en faisant ce pour quoi il était né. Oui ca me fait peur qu'elle puisse mourir parce qu'elle est sans défense, mais.... mais savoir se battre c'est ce mettre encore plus en danger, c'est.... NON ! Elle, elle est faite pour rendre la vie, pour empêcher la mort de nous prendre, pas pour la donner justement.

Je prends son menton entre mes doigts et la force à croiser mon regard. Je dois me calmer et lire en elle. Je crois bien qu'elle est sérieuse. Me demande t elle ça parce qu'elle a eu peur de mourir ? Parce qu'elle sent une guerre arriver ? Parce qu'elle veut changer de voie ? Elle me pond ça sans prévenir, c'est me prendre de court et je ne sais pas comment réagir.

" Non Niallàn. En restant derrière les lignes alliées, tu es en sécurité. Tu as plus de chance de survivre comme ça. Ne me demande pas ça, s'il te plait.... "

Si elle insiste, je me sentirai obligée de lui apprendre. Je la connais, soit elle change d'avis et je suis sauvée, soit elle est décidée et elle ira quérir l'aide de n'importe qui pour parvenir à ses fins. Et franchement, je préfère encore le faire moi même plutôt que de laisser un handicapé lui apprendre n'importe quoi n'importe comment. Je sais qu'au moins avec moi, elle aura des bases solides. C'est pas comme ci je faisais ça depuis mon enfance. Je ne sais pas qui lui a foutu cette idée dans la tête, mais si je le croise, je lui coupe la langue.

" Qui t'a donné cette idée ? "

Si elle vient vivre à Pankara avec moi, elle n'aura pas besoin d'apprendre à se battre, je serai toujours auprès d'elle. Je dois lui faire changer d'avis concernant cette nouvelle lubie.
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyLun 17 Déc - 0:02

Niallàn pouvait le sentir : l'orage grondait dans le regard d'Annabeth. La révolte courait dans les veines de la guerrière. Elle pouvait sentir l'électricité envahir l'air autour de leur table. Sa respiration s’alourdit, de même que sa prise autour de son verre. Elle avait fait mal à la Pankara et elle le regrettait déjà. Son menton prisonnier de la poigne d’Annabeth, elle ne pouvait pas espérer se libérer sans forcer. Elle ne savait sur laquelle de ces deux opales soudainement paralysantes, d’azur ou de sylve, elle devait fixer son attention pour en attendre un peu d’indulgence. Un frisson de colère agita son corps mais elle tint bon. Elle soutint le regard d’Annabeth, par défi autant que pour montrer sa sincérité.

- Ce n’est pas…

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase – laquelle n’avait pas grande importance. Elle ressentait presque de manière tangible le trouble qu’elle avait causé chez son amie. Annabeth la traitait comme une enfant. Elle lui refusait le droit de faire ses propres choix. Elle niait la part d’ombres qui sommeillait en la Sengoli – comme en chacun… Elle pouvait comprendre que ses paroles aient eu un effet particulièrement néfaste sur l’opinion qu’Annabeth se faisait d’elle. Mais elle ne se laisserait pas dicter sa conduite sous prétexte de devoir plaisir à quelqu’un qu’elle aimait. C’était un trop grand sacrifice. Elle avait manqué le faire par le passé. Si elle regrettait en partie son attitude, elle ne pouvait pas revenir en arrière.

- Personne ne m’a donné cette idée. Je suis assez grande pour y avoir réfléchi toute seule.

D’un geste de défi, d’amour-propre blessé, elle se dégagea enfin de l’étau des doigts de la garde du corps. Elle ignora du mieux qu’elle put le coup d’œil vaguement intrigué du tavernier qui se demandait s’il y allait enfin y avoir de l’animation dans son établissement aujourd’hui. Niallàn finit par lui jeter un regard noir, en espérant que cela suffise à le dissuader de s’intéresser de trop près à la conversation. Ce à quoi il répondit par un haussement d’épaules et retourna essuyer sa vaisselle.

- Je ne te demande pas de m’apprendre à tuer, reprit la soigneuse en tâchant de garder son sang-froid. Je te demande de m’apprendre à me défendre. Tu sais bien que je suis incapable d’ôter la vie.

Elle faisait du mieux qu’elle pouvait pour ne pas paraître trop revêche ni vexée. C’était très ardu. Niallàn devait lutter pour ne pas se gifler elle-même car, plus les minutes s’égrenaient, plus elle se faisait l’impression de se comporter en gamine capricieuse. Annabeth ne méritait pas ses sautes d’humeur. Pas plus que ces ténèbres grouillantes ne méritaient de dévorer l’âme de la Sengoli. Niallàn ne cédera pas à l’appel de la violence aussi facilement. Malgré la peur, malgré les doutes, elle se l’était jurée.

- Peux-tu faire ça pour moi ? S’il te plait ?

Elle eut honte de son mince filet de voix, aussi tremblant qu’un oisillon. Cependant, elle fut soulagée de constater que son élan furieux se soit étouffé sous la cendre du remords.

- Si tu ne veux pas, je comprendrais, ajouta Niallàn en raffermissant sa voix. Je veux seulement apprendre à gérer la peur, le stress et espérer, un petit peu, avoir le pouvoir de protéger quelqu’un comme toi, tu le fais. Je ne veux pas revivre ce qui s’est passé lors de l’attaque. Je me sentais tellement impuissante… Et puis je suis douée au tir à l’arc mais très nulle au corps à corps.

Une ébauche de sourire mi contrit mi malicieux éclot sur son visage.


Pardon pour le retard ; mois très chargé wee
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyJeu 27 Déc - 10:44

J'hésite. Je lui fais avaler mon verre entier, je lui fais avaler le torchon du tavernier, je lui file un coup de pied au cul, je lui fais manger des plumes de poulet, je lui coupe les cheveux.... quelle sentence sera la mieux pour lui faire regretter sa demande ? Elle se dégage de ma prise.... je lui parle comme si c'était encore une enfant alors que nous savons l'une comme l'autre que c'est faux. Il y a bien longtemps qu'elle a quitté l'âge de l'innocence mais parce qu'elle est plus jeune que moi, je me sens obligée de la protéger. Je le dis et je le répète, Niallàn donne la vie, la fougue qui l'habite, la force qui l'anime ne servent qu'à ça : apporter le réconfort et la vie. Elle ne se rend pas compte de ce qu'elle demande.

" Ah oui, tu es assez grande pour y avoir réfléchis seule ? "

Je vois bien qu'elle se retient, je la connais elle est aussi con que moi, aussi impulsive que moi et aussi têtue. La seule différence entre nous, c'est que moi je suis formée pour m'en servir d'arme alors qu'elle, a appris à contrôler tout ça et sait rester calme.

" Je ne te demande pas de m’apprendre à tuer. Je te demande de m’apprendre à me défendre. Tu sais bien que je suis incapable d’ôter la vie. "

C'est la goutte qui fait déborder le vase. Je finis d'un trait ma boisson. J'écoute tout juste ce qu'elle me dit, je sens à peine le goût de ce que je bois, les odeurs ont disparues, les sons.... la colère est en train de s'emparer de moi, ça va mal se passer....

Je repose bruyamment mon godet, m'essuie d'un revers de main, les yeux froncés, les muscles tendus, la tête déconnectée j'attrape fortement le poignet de mon amie. Tout se passe très vite. Je la tire à l'extérieur sous les yeux surpris des habitants, sans réellement me soucier de ce qu'ils pensent ou des conséquences que pourrait avoir mes actes. En quelques grandes enjambées nous sommes dehors. Je la "jette" devant moi comme une poupée de chiffon, avant de déposer à ses pieds une de mes épées.

" Alors comme ça tu veux apprendre à te battre sans tuer Niallàn ? Et comment tu vas faire hein ? Parce que là, moi, je n'ai qu'une envie ! C'est de te tuer ! "

Je m'avance vers elle, le regard noir de colère. Après tout, si elle veut apprendre à se "défendre" il va bien falloir qu'elle découvre ce que c'est réellement. Je suis à mains nues, on pourrait croire que je ne ferais pas de mal mais pourtant chaque guerrier qui se respecte sait parfaitement qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Je pourrais désarmer la jeune femme sans effort et lui briser le cou avant qu'elle n'est le temps d'inspirer.

" Et bien Niallàn, qu'est ce que tu vas faire ? Vas y défends toi ! "

Et bien oui, vas y défends toi ! Prend l'arme et empêche moi de te tuer ! Comment vas tu faire ? Parce que jusqu'à ce que je ne puisse plus respirer, je vais me relever, je vais te poursuivre et je vais tout faire pour te tuer. Comment vas tu te défendre contre quelqu'un qui veut ta mort ? Je suis surement dans la démesure en cet instant, mais j'ai un voile devant les yeux et je suis incapable de m'arrêter pour le moment. Mon amie risque de m'en vouloir, elle risque de me détester, on risque de se disputer mais si elle veut vraiment apprendre à se battre, il faut passer par là.

Je continue d'avancer vers elle, d'un pas décidé, les poings serrés, la mâchoire contractée. J'ai envie de la tuer.


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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyMar 8 Jan - 19:19

Niallàn comprit que la situation lui échappait avant même de voir la colère enflammer les iris vairons de son amie. Inconsciente du danger – ou presque -, elle venait de provoquer la colère du dragon sommeillant sous l’épiderme d’Annabeth depuis toujours. L’air devint électrique. Le patron d’auberge lui-même parut suspendre ses gestes, tandis que les regards pesaient soudain, plus lourds de sens que jamais, sur les deux belligérantes. Un serpent glacé d’inquiétude vint enserrer le cœur de la Sengoli. Cette fois, plus de retour en arrière possible. Elle savait qu’elle avait blessé Annabeth. Elle savait qu’elle avait remué des choses innommables dans la psyché de la Pankara et elle s’en voulait terriblement. De la décevoir. De la mettre en colère. Mais elle ne pouvait ni remonter le temps ni ravaler ses paroles sans se trahir elle-même. Alors qu’il en soit ainsi.

- Atte…

Les mots moururent en un chuintement blessé. La peur culmina dans son organisme comme elle fut jetée hors de la taverne. Dans la rue, les gens commençaient à regarder cette scène d’un drôle d’œil. Ce n’était pas la première querelle qu’ils voyaient dans les environs mais les protagonistes différaient beaucoup trop de l’ivrogne habituel ou du mari offensé pour ne pas être intéressants. Niallàn connaissait l’esprit sengoli : froid et hautain au premier abord, prompt à s’échauffer, férocement possessif, aussi solide et doux qu’une montagne. Personne ne viendrait l’aider. Personne ne viendrait se mêler de leurs affaires, à moins que le désordre n’appâte la garde de Moroni. Cette bataille n’appartenait qu’à Niallàn et Annabeth.

Dès lors que cette pensée se faufila dans l’esprit apeuré de la soigneuse, toute angoisse disparut. Elle céda le pas à une rage aveugle, celle-là même qui hantait sa vie depuis des années et qui montrait les crocs à quelques occasions, dévoilant combien la fille de l’exil pouvait se montrer aussi sauvage que les animaux qu’elle soignait. Était-ce cela qu’avait ressenti son frère, alors qu’il sacrifiait vainement sa vie sous les yeux de ses anciens confrères ? Était-ce la même fureur, la même douleur, qui résonnait dans les yeux sombres de son mentor à l’évocation du massacre de sa famille ? Était-ce la même chaleur vorace qui avait animé le Kelownien prêt à la tuer quelques jours plus tôt ? Était-ce un écho de la haine qu’avait ressentie la reine Skylar envers l’Usurpateur durant toutes ces années ? Pouvait-elle, Niallàn la soigneuse animalière, prétendre à la même ire vengeresse, s’en servir comme bouclier autant que comme un exutoire ?

A genoux dans la poussière, sa longue natte blonde balayant son dos telle une oriflamme opaline, le visage fermé pareil à un navire sans voiles en pleine tempête, les muscles bandés, Niallàn dardait un regard mauvais sur Annabeth. Tout le corps embrasé par sa colère, son esprit parvint néanmoins en un sursaut – malaisé – à analyser la situation. Son amie était une guerrière patentée. Tout chez elle, y compris sa stature naturelle, était plus fort qu’elle. En combat au corps au corps, Niallàn n’avait aucune chance. Elle devait aller chercher son arc, prendre la fuite, ou tout simplement s’excuser. Que nenni ! C’était sous-estimer le feu qui la dévorait de l’intérieur en cet instant.

Sur un cri de guerre, Niallàn s’empara de l’épée et se jeta en avant.


HRP:
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyJeu 10 Jan - 11:41

Aurais je réveillé le petit chaton qui dormait en elle ? Je ris en secret. Je sais bien que c'est plus qu'un chaton, mais je sais aussi que ce n'est pas un lion qui gratte son âme chaque jour. Je la qualifie plutôt d'un.... éléphant. La force tranquille. L'intelligence. La sagesse. Elle cache comme tout le monde une force, une colère, des blessures, des remords, mais je l'imagine très mal me ressembler. Ou peut etre que je ne souhaite simplement pas qu'elle me ressemble. Peut etre que je me voile la face.

Les gens autour de nous ne ferons rien pour l'aider. C'est comme une sorte de dispute de famille après tout et je suis désarmée (si l'on veut). Les yeux sont posées sur nous, certains sont probablement curieux et d'autres nous surveillent j'imagine. Faut il appeler la garde ou non ?

Au moment où je la vois saisir mon arme et se jeter sur moi, un petit sourire s'affiche sur mes lèvres. Ce petit cri de guerre qu'elle pousse termine de me faire rire silencieusement, car sincèrement, je trouve ca mignon venant de sa part. Je suis toujours en colère qu'elle me demande une chose pareille et je ne comprends toujours pas pourquoi elle fait ça. Mais c'est mon amie et je préfère lui donner moi même des leçons plutôt que de laisser un abruti le faire. Ma colère est maitrisée, l'énergie contrôlée et je me force à respirer correctement.

J'esquive sans mal son coup d'épée mal maîtrisé simplement en me baissant. Ses coups ressemblent à une attaque désespérée, comme un animal qui serait acculé et qui dans un dernier geste tenterait l'impossible. Ses appuis sont bien entendus, mauvais. Je lui fais un petit croche pieds histoire de la déstabiliser.

" Première leçon ! ON NE FONCE PAS TÊTE BAISSEE ! " Du doigt, je pointe ses pieds " Tes appuis ! jambes écartées largeur des épaules ! " Je montre ensuite mon arme " Elle se tient à une main, la prise ferme, le poignet souple ! "

Premiers conseils, ou plutôt premiers ordres que je lui adresse. Pour moi, ils sont plus qu'importants. Combattre ce n'est pas être idiot, sinon on meurt. C'est être fort sur ses jambes, sinon on meurt. C'est être souple pour protéger toutes les parties du corps, sinon on meurt.

" Tu n'es pas là pour t'amuser petite fille, tu ne veux pas jouer je crois, alors essaye de me tuer avant que ce ne soit moi qui le fasse ! "
Un peu de motivation n'a jamais fait de mal il me semble " Et maitrise tes émotions, sinon elles te tueront ! "

Je reste debout, face à elle, les jambes écartées, les bras le long du corps en attendant qu'elle vienne lancer son assaut une nouvelle fois, qui j'espère sera moins brouillon que le premier. Ce premier cours restera gravé dans sa mémoire à jamais, c'est toujours le plus impressionnant, parfois même le plus humiliant, mais aussi celui qui sert de repère pour l'évolution.

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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyVen 1 Fév - 16:28

L’épée était trop lourde. Elle pesait comme du plomb. Elle lui glissait des mains, pareil à un serpent cherchant à s’échapper. Un filet de sueur lui collait à la peau, rendant ses mouvements malaisés. Le cri de guerre, aussitôt poussé, aussitôt tu, résonnait encore tel un miaulement de chaton indigné qu’on ne le reconnaisse pas comme un futur prédateur. Niallàn chuta. La manœuvre avait été aussi évidente qu’un furoncle posé au bout du nez d’une sorcière des marais. La Sengoli tomba, égratigna ses bras et ses mains, trébucha en essayant de se relever. Bien que rendue sourde et aveugle par la colère qui la consumait, elle conservait encore une parcelle nécessaire de lucidité, qui pourtant trahissait son ire vengeresse. Avec le recul, elle se trouvait pathétique, à essayer de frapper une cible mouvante et bien plus forte qu’elle. Bardée de son amour-propre comme d’une armure, il en fallait néanmoins plus pour l’empêcher de porter le coup suivant. Ou, du moins, de le tenter.

Niallàn se jetait à corps perdu dans ce combat perdu d’avance, comme si sa vie, son honneur, tout son univers en dépendait. Les directives d’Annabeth résonnaient en elle, faisaient vibrer ses os et ses muscles, tel un pantin qui essayait de se dépêtrer des fils de son marionnettiste. Elle essayait désespérément de s’extraire de condition de victime. A force de se démener à toucher son amie, elle ne faisait que se ridiculiser davantage. Son corps s’épuisait à la tâche tandis que la guerrière assurée, qui lui servait d’exutoire, esquivait sans mal des attaques prévisibles, sans grâce, seulement animées par une rage inextinguible.

Tuer avant d’être tuée.

Cette leçon, elle avait failli à l’apprendre, des années auparavant, lorsqu’elle avait d’abord émis le souhait de suivre une formation martiale. Elle avait cru, à cette époque, que l’art de la guerre lui permettrait de maîtriser les démons tapissant ses entrailles. Pauvre naïve… Cette violence qu’elle exécrait, qu’elle apaisait en vivant aux côtés des bêtes, elle ne disparaîtrait pas. Elle avait toujours été là. Jamais elle ne se laisserait dompter.

Voulait-elle tuer Annabeth ? Bien sûr que non ! Voulait-elle réellement priver quelqu’un de sa vie, même s’il s’agissait du plus vil et du plus malfaisant individu de cette terre ? Elle le désirait, oui. Mais y parviendrait-elle ? Ces voraces ténèbres, qui se nourrissaient de ses peurs, ne paraissaient pas prêtes à donner la mort. Elles préféraient hurler, invectiver, sortir crocs et griffes mais demeuraient sur la défensive. Face à la froide colère qui brûlait dans les yeux pairs de la Pankara, elles étaient impuissantes. Tout ce feu, cette énergie gaspillée en vain, devait bien servir à quelque chose. Le dilemme de toute une existence, pour Niallàn l’itinérante, était de trouver une raison à ces ténèbres.

La lumière ne vint pas de là où elle s’y était attendue. Niallàn chuta une énième fois. L’épée tinta près d’elle. La soigneuse était certaine de ressortir de ce piètre duel avec des hématomes. Son corps tremblait de fatigue et de douleur. Une fois encore, à sa grande honte, elle avait laissé ses émotions la submerger, prendre le pas sur sa raison, pour mieux la tromper. La colère demeurait, sous un lit de regret ; cependant, il n’y avait plus rien pour alimenter son foyer. N’avait-elle donc rien appris de ces dernières années ? N’était-elle toujours que cette enfant indocile qui cherchait à se souvenir de son passé ? Ce fut une voix rauque qui émergea de la gorge sèche de la Sengoli :

- C’est bon, t’as fini ? Tu voulais prouver que j’avais tort ? Me ridiculiser ? Eh bien c’est gagné.

En s’appuyant sur un genou, elle réussit à se remettre debout. Couverte de poussière et de sueur, ébouriffée et rouge sous l’effort fourni, Niallàn faisait peine à voir. Elle planta pourtant durement un regard d’acier trempé dans celui de son amie.

- Je n’étais pas prête pour ce combat. Ni pour aucun autre. Garde ton épée et tes leçons. Je n’en veux pas.

La mort dans l’âme, elle laissait la lame à terre, lissa distraitement sa tunique. Se passant une main sur le visage, elle en retira une traînée noire, car son khôl se diluait dans sa sueur. Son cœur encore pétri d’adrénaline battait à tout rompre. Ce n’était pas l’épisode le plus humiliant de son existence mais, indubitablement, il faisait partie des pires. Le regard d’Annabeth sur elle changerait à coup sûr. Ce qu’elle avait initié, elle ne pouvait le défaire. Elle ne comprenait pas la lueur aperçue dans les orbes bicolores de la guerrière, ce qu’elle se garderait bien de le lui avouer. Elle avait remué quelque chose de sombre en Annabeth. Et, soudain, elle en avait peur.

- Je ne resterai pas toujours derrière des lignes alliées, que ce soit à Moroni ou à Galene. Tu le sais, n’est-ce pas ? Que dois-je faire alors ?

Il y avait une fêlure, une hésitation, dans l’accent fatidique de ces derniers mots. Derrière le défi. Niallàn était un astéroïde qui voyageait dans un néant glacé.

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Annabeth
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(#) Re: [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie  [Annabeth - Niallan] Visite de courtoisie EmptyMar 19 Fév - 9:17

C'est terminé, elle abandonne. Un combat ne s'abandonne jamais, mais vu l'état dans lequel elle se trouve, je comprends qu'elle veuille en finir. Le sable, la poussière collés sur son visage lui donne un air rebelle, son maquillage noir sous ses yeux un air triste. On dirait qu'elle pleure. Peut etre qu'au fond d'elle c'est le cas, car sur son visage je ne lis que la colère, peut être la frustration, ou alors la honte. C'est un beau mélange qui la transforme en une autre femme. Une femme que je découvre à peine.

Je l'ai probablement blessé dans son estime vu comment elle me répond. Si elle souhaite s'entrainer, il va pourtant bien falloir qu'elle tombe encore et encore. Apprendre si tard demande plus d'efforts qu'un enfant et le moral doit être bien accroché. Je ne doute pas de ses capacités, et c'est peut etre ca qui me fait le plus peur.... le fait qu'elle pourrait devenir une tueuse. Je chasse cette idée de mes pensées rapidement puis reviens sur elle. Je ramasse mon épée qu'elle vient de jeter sur le sol.

" Le monde de la guerre est impardonnable et impitoyable. Si tu veux suivre mon entrainement, je repousserais tes limites à chaque fois. Tu dois être prête à l'accepter. "

Mon visage s'adoucit brusquement. La voir dans cet état me ferait presque de la peine. Seulement il est clair que si je commence à l'entrainer, même pour quelques jours, je dois lui donner les bases rapidement et efficacement. Hors de questions qu'elle perde la vie à cause de moi. Je sais très bien que je ne pourrais pas rester auprès d'elle pour devenir sa formatrice et que quelqu'un d'autre fera le reste du travail à ma place, mais je me dois de donner les premiers conseils de survie.

Je m'approche d'elle et tends la main vers son visage. Je prends une mèche blonde entre mes doigts et la repousse derrière son oreille.

" Pardonne moi Niallàn. Je m'inquiète pour toi. Je préfère que tu aies un entrainement impitoyable pour m'assurer que tu sois prête au pire. Je ne suis pas sûre que tu réalises vraiment ce que c'est que la guerre. "

Mais une chose que je sais, c'est qu'elle est têtue et obstinée ! Elle n'abandonnera pas l'idée d'apprendre le combat ! Quelle bourrique !

" N'oublie pas, nous avons le repas à préparer et un bain à prendre dans les lacs glacés de tes montagnes ! "

J'espère qu'elle comprendra mon geste et qu'elle ne m'en voudra pas.



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