DANIKA + YMIR

... pour mieux pouvoir te soigner

Danika n’a jamais été violente avec quiconque. Jamais elle n’a souhaité apprendre à se battre comme Nadya ou comme leur père – au plus grand déplaisir de celui-ci d’ailleurs – mais elle a eu ce moment, ce tout petit moment où elle aurait pu sauter à la gorge du premier sengoli venu après la mort de Naveed et après la mort de son père. Peut-être qu’elle aurait été capable de faire du mal à ceux qui lui ont enlevé les deux hommes qu’elle aimait le plus au monde. Elle ne le saura jamais finalement, mais elle comprend ce qui motive l’homme face à elle. Elle recule doucement lorsqu’il lui intime l’ordre de ne pas toucher la hache et pose ses yeux sur lui tandis qu’il observe l’arme dans ses mains. C’est un cadeau, ou cela appartenait à l’ancienne chef de clan, Danika peut le voir dans les yeux du guerrier. Elle fixait le collier à son poignet de la même façon qu’il fixe à présent cette arme dans ses mains, se rattachant à cet objet pour se souvenir de la personne. Il a de la chance quelque part, il a toujours cette hache pour lui rappeler cette femme alors qu’elle n’a plus son bijou, arraché quelques temps après sa capture. Mais elle n’a pas besoin de cela pour se rappeler Naveed, son visage, ses lèvres et les paroles qu’il prononçait rien que pour elle.

Elle ne dit rien, elle se contente juste d’observer l’homme face à elle, silencieuse. Elle ne souhaite pas se faire remarquer, attendant presque qu’il la congédie après tout ce qu’il vient de se passer afin de rester seul ou quelque chose dans le genre. Mais les mots qu’il prononce lui font relever la tête et croiser son regard, dur, autoritaire, terrifiant. Danika secoue la tête, elle ne veut pas recommencer à nouveau. Mais elle pose ses yeux sur la porte d’où Thjazi est sorti puis sur l’homme et elle se souvient. Elle se souvient qu’elle se trouve toujours dans cette demeure tandis qu’elle pourrait être dans l’autre, avec celui qui pense qu’elle lui appartient entièrement et qu’il peut faire ce qu’il veut d’elle. Elle se souvient qu’elle porte cet enfant engendré par cette brute qui n’arrêtera jamais cette violence – et qui la décuplera surement après aujourd’hui – et elle se souvient qu’il l’attend sans doute pour lui faire payer cette sorte de trahison. Parce que Danika sait que c’est ainsi qu’il va prendre les choses et qu’il se moquera éperdument des menaces d’Ymir à son égard. Il la frappera comme d’habitude, peut-être même un peu plus que d’habitude, et peut-être que cette fois il arrivera à la faire céder entièrement. Et Danika veut encore être libre.

Alors elle fait un choix. Pour elle, dans son esprit, c’est un choix. À ce moment-là elle préfère obéir à cet homme qui n’a pas levé la main sur elle plutôt que de risquer de retourner avec l’autre qui passe son temps à le faire. Avec celui qui montre peut-être une petite part d’humanité quand l’autre ne le fait jamais. Ou peut-être qu’elle montre un peu de compassion pour lui après ce qu’elle a appris quelques minutes auparavant, se rendant compte qu’ils partagent une chose en commun tous les deux. Elle ne sait pas trop, elle ignore pourquoi elle s’approche de lui et accède à sa requête, hissée sur la pointe des pieds pour poser ses lèvres sur les siennes. Comme il l’a exigé.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

L'attitude sauvage et autoritaire du kelownien rendent ses mots durs et tranchants malgré sa requête. Mais ce n'est nullement du réconfort qu'il souhaite, pas plus que de l'attention. Il veut seulement nuire à l'homme qui vient de sortir de cette pièce en se changeant les idées par la même occasion.

La frêle esclave n'a rien de ressemblant avec Laëth. Elle n'a pas sa carrure guerrière ni son regard froid et farouche, pas plus que son teint pâle et sa crinière immaculée. Elle n'est qu'une faible créature qui ne lui arrivera jamais à la cheville. Mais elle est désirable, et ça lui suffit. Elle tarde à lui obéir, subissant le regard mauvais du guerrier qui n'hésitera pas à la faire s'exécuter de force, mais elle finit pas s'approcher de lui pour se hisser vers ses lèvres qu'il vient d'abord plaquer doucement vers les siennes dans un soupir de soulagement.

Ses mains viennent s'emparer de celles de Danika qu'il vient plaquer dans son cou avant de la soulever pour prolonger ce baiser artificiel, bien qu'encore tendre, dénué de nobles sentiments. Les yeux fermés, il oublie un instant que la menue silhouette qu'il porte contre lui n'est que celle d'une captive qu'il dénigre et le visage de la seule cheffe qu'il ait jamais reconnu se dessine dans son esprit. Son baiser s'approfondit dans une langueur qu'aucune autre esclave n'a pu connaître pour n'avoir jamais été embrassée par cet homme qui ne prend que par la force, et son étreinte se resserre sur Danika qu'il va asseoir sur la table massive qui grince alors qu'il appuie ses mains de part et d'autre de ses jambes.

Les yeux qu'il rouvre sur elle ont tout le désir et toute la détermination du monde. Il n'affiche plus ce même air narquois ni ce même sourire malsain qu'il avait plus tôt, juste le regard d'un homme prêt à tout pour qu'elle le désire en retour. D'une main aventureuse, il revient glisser sur la robe pour s'insinuer entre les cuisses fermes de celle qu'il ne quitte pas des yeux.

DANIKA + YMIR

... pour mieux pouvoir te soigner

Il demande et elle s’exécute. C’est là toute la vie de Danika depuis plusieurs semaines et quelque chose lui dit que ce sera comme ça durant encore un long moment. Mais elle fait ce qu’il veut même si cela ne lui plait pas forcément, au moins il a cet avantage de lui demander les choses là où Thjazi ne le fait jamais. Elle pose ses lèvres sur les siennes et essaye de faire abstraction de cette petite voix dans sa tête qui lui rappelle que la dernière fois qu’elle a fait cela, c’était avec Naveed. Elle ne souhaite pas y penser, elle ne veut pas se dire que ces quelques gestes qu’elle fera par la suite auraient dû être pour lui plutôt que pour un autre. D’ailleurs c’est bien différent et ça le restera toujours parce qu’elle aimait Naveed et que tout ce qu’elle fera ici chez les kelowniens ne mettra jamais en jeu de quelconques sentiments. À part la haine envers ses geôliers et son bourreau qu’elle a hâte de voir mourir un jour. Ce que les autres appellent le plaisir de la chair n’a rien d’un plaisir sur ces terres, même si l’homme qui pose ses mains sur elle le fait bien plus gentiment que celui qui se considère comme son maître. Elle doit bien avouer que c’est différent de ce à quoi Thjazi l’a habituée depuis plusieurs semaines, mais cela ne l’empêche pas de trouver ça mal, humiliant pour elle. Mais elle a vu la colère de l’homme quelques minutes plus tôt et sait de quoi sont capables les kelowniens alors elle ne fera rien. Dire non ne servirait à rien ici – il le lui a déjà dit – et se débattre non plus, mis à part à énerver le guerrier qui finirait sans doute par se montrer violent envers elle. Et la violence, Danika la subit déjà avec Thjazi.

Alors elle laisse les mains de l’homme la toucher et refoule son dégoût et sa peur de lui, s’autorisant presque à se dire qu’il n’est pas celui qui se trouve en face d’elle mais un autre. Pas un kelownien, pas l’un de ceux qui l’ont capturée, pas une brute sanguinaire. Personne en particulier ou alors peut-être Naveed parce qu’il hante son esprit à cet instant là comme depuis plusieurs jours, depuis qu’elle sait qu’elle porte l’enfant d’un autre quand elle s’était jurée de ne même pas porter le sien, celui de l’homme qu’elle aimait.

Le baiser s’intensifie alors qu’il la ramène sur cette table qui les a déjà vus un peu plus tôt. Elle relève les yeux vers lui et croise son regard qui lui fait toujours aussi peur mais qui semble tout de même un peu différent de précédemment. Les mains de Danika délaissent la nuque du guerrier pour les poser sur son torse, le repoussant doucement tandis qu’il laisse sa main s’aventurer à nouveau sur le tissu de sa robe. Ce n’est pas parce qu’elle a obéi lorsqu’il lui a demandé qu’elle est pour autant décidée pour cela. C’est toujours quelque chose qu’elle ne veut pas, qui la terrifie et dont elle ne garde que de mauvais souvenirs. Thjazi lui a volé beaucoup de choses cette nuit-là sous cette tente mais il a surtout ancré cette peur en elle et une vision bien brutale de la chose.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

DANIKA + YMIR

... pour mieux pouvoir te soigner

Elle tente de contrôler cette respiration saccadée qui ne la quitte plus depuis plusieurs minutes à présent tandis qu’elle sent le visage de l’homme se nicher au creux de son cou, et que sa tête rencontre à nouveau le bois de la table. Danika ferme les yeux, appréciant encore pour quelques petites secondes le contact de leurs deux corps avant que le guerrier ne s’échappe d’elle et de l’emprise de ses jambes, bien trop faibles maintenant pour le retenir contre elle. Mais la brusquerie du geste d’Ymir ne lui échappe pas et elle rouvre les yeux avant de relever la tête, posant son regard sur cet homme qui ne semble plus rien avoir de celui qu’il était quelques minutes plus tôt. Danika sent alors son esprit redescendre sur terre et mesure tout ce qu’il vient de se passer tandis qu’il l’humilie de ses paroles. Elle se redresse pour s’assoir sur cette table qui a servi à bien plus qu’à juste prendre les repas et replace son vêtement sur ses cuisses avant de resserrer la lanière de cuir, honteuse. Elle sent les larmes lui monter aux yeux tandis qu’il lui ordonne de se lever pour continuer ce pour quoi elle est venue dans sa demeure en premier lieu.

Elle se sent sale et honteuse, humiliée de voir que cet homme ne lui accorde aucun regard et est redevenu ce guerrier froid et autoritaire qu’il est habituellement, bien loin de cet homme qui a posé ses mains sur elle juste avant. Elle sent les larmes couler sur ses joues rosies par leurs ébats et les fait disparaître d’un revers rageur de la main. Elle a honte mais surtout elle se déteste pour avoir laissé faire l’homme et avoir apprécié ses gestes. Elle sait qu’elle n’a pas eu besoin de lui avouer à voix haute, que son corps a parlé pour elle sans qu’elle n’ait quoi que ce soit à dire et que cela lui a plu. Elle se déteste pour cela. Et elle le déteste lui aussi.

Elle descend de la table pour se remettre sur ses pieds mais doit s’accrocher au bois pour éviter de tomber, son corps ne lui répondant pas encore tout à fait entièrement. Il a été mis à rude épreuve auparavant et sa condition actuelle n’aide pas vraiment à ce qu’elle se sente en parfaite santé mais elle relève tout de même la tête, entêtée, lorsque l’homme mentionne celui qui se considère comme son maître. « Si vous pensez que je vais risquer les coups uniquement pour lui prouver que vous savez lui tenir tête, vous vous trompez. » Elle serre les dents et relâche la table pour se rapprocher de lui, lui jetant un regard rempli de haine en passant. « Vous lui direz vous-même. » Elle se laisse tomber à genou devant ce tabouret où elle se trouvait bien avant tout cela et récupère son aiguille, les mains tremblantes de haine.

Ymika | ...pour mieux pouvoir te soigner.

La chaleur provenant de l'âtre semble bien faiblarde comparée à celle émises par les deux individus à peine quelques secondes plus tôt. Un frisson de fraîcheur et de regret parcourt l'échine du kelownien lorsqu'il prend place sur le tabouret, se refusant encore à poser son regard sur cette créature servile qui génère pourtant en lui un intérêt qu'il ne veut voir autrement qu'au travers de son éternelle rivalité avec Thjazi.

Il sourit néanmoins à ses paroles, amusé de la vitesse à laquelle l'esprit de Danika a cherché à reprendre le dessus une fois l'effervescence passée. Malgré tout, elle cherche à rester égale à elle-même, et ça, ça ne rend son accaparation que plus intéressante.

- Pas besoin.

Le regard froid et perçant du guerrier se pose enfin sur elle lorsqu'elle prend place à ses côtés, munie du fil et de l'aiguille qui la maintenaient encore sous son toit et qui la renverront une fois leur tâche accomplie.

- Il finira par s'en rendre compte lui-même.

Et ça, Ymir y veillera. S'il compte garder quelques temps son manège secret, il ne manquera certainement pas de le mettre sous les yeux de Thjazi en temps voulu, quelles qu'en soient les conséquences pour la jeune esclave à qui il ne laisse certainement pas le choix.

DANIKA + YMIR

... pour mieux pouvoir te soigner

Ce soudain décalage entre les minutes précédentes et le moment actuel déstabilise pas mal Danika. L’homme a montré un côté de lui qu’elle ne soupçonnait pas et elle se doute bien à ce moment-là qu’elle ne le reverra pas d’aussi tôt car il a retrouvé ce ton autoritaire, ce regard froid qu’il pose sur elle tandis qu’elle récupère son aiguille pour terminer son travail. Elle tente de calmer ses mains tremblantes et désinfecte à nouveau l’aiguille avant de relever les yeux vers le guerrier. « Ce n’est pas moi qui laissera paraître quoi que ce soit. » Au contraire, elle essayera d’oublier ce qu’il s’est passé dans cette demeure aujourd’hui parce qu’elle se sent sale et humiliée. Elle a honte de tout cela et de son attitude, elle déteste cet homme devant elle pour ce qu’il a osé lui faire malgré tout. Et elle n’ira certainement pas en parler à Thjazi ou risquer qu’il ne le découvre, parce qu’elle n’est pas suicidaire non plus. Elle sait que celui qui se considère comme son maître risque déjà de lui faire payer ce qu’il a vu en rentrant dans la demeure d’Ymir quelques temps auparavant alors elle n’a pas vraiment envie que celui-ci découvre ce qu’il s’est passé par la suite. Elle niera de toute façon même si elle sait que cela n’empêchera pas les coups de tomber, Thjazi lui fera payer le fait d’être resté dans la demeure d’Ymir après son départ.

Elle relève doucement la tête vers le guerrier et s’approche à nouveau de lui pour recoudre la seconde plaie sous la première dont elle s’est déjà occupée auparavant. Malgré toute la haine qu’elle ressent à cet instant pour cet homme, elle ne peut s’empêcher d’avoir des gestes doux pour le soigner parce que son métier de guérisseuse prend le dessus sur tout le reste à ce moment. Elle garde la tête baissée sur ce qu’elle est en train de faire pour ne pas penser à cet homme sur lequel elle a posé ses mains, pour ne pas croiser son regard. Se concentrer sur son aiguille et ce fil qu’elle passe à travers la chair l’aide à garder la tête froide et à ne penser à rien. Et surtout pas à ce qu’il vient de se passer.