[Seth - Skadi] I'll always be there -

Seth & Skadi - 4eme mois, an 150

Son coeur s’était serré d’effrois lorsqu’à son retour au camps, il était arrivé blessé. Elle n’aimait pas cela, elle s’inquiétait toujours de le voir partir sans savoir s’il reviendrait car, elle en était consciente, elle savait ce qu’elle perdrait s’il venait à mourir et ignorait ce qu’elle gagnerait. Sa liberté ? Il y avait longtemps qu’elle ne se considérait plus comme une captive. Mais il était de retour et son souffle, bien que trahissant la gravité de la blessure, n’en restait pas moins bien présent et à partir de là, elle le savait, il survivrait. Son heure n’avait pas encore sonné et elle s’affaira très rapidement à le soigner. Recousant les plaies ouverte après les avoir soigneusement nettoyé, elle lui avait préparé un godet d’alcool pour calmer la douleur, s’occupant de lui dans un désir profond de préserver son existence. Ce n’était pas l’heure pour lui de partir et Les moires lui donnèrent raisons.

Quelques heures étaient passés déjà depuis que le gros des soins avaient été fait, préparant de quoi nourrir l’homme et lui redonner des forces, elle revint à son chevet avec du civet. Elle s’agenouilla à côté du lit, observant encore ses bandages fraîchement posé alors qu’elle le savait sauf, elle ne pouvait s’empêcher de rester soucieuse.

"Ne bougez pas trop s’il vous plait, vous risqueriez de rouvrir les plaies"

Demanda-t-elle doucement, si au départ elle ne le vous voyait pas spécialement, elle avait appris au fil du temps et le côtoyant qu’il n’était pas seulement Seth, qu’il était un tout, un ensemble, et si le nous s’était depuis toujours imposer au langage de son maître, le vous en fit autant pour elle lorsqu’elle prit conscience de qui était l’homme qu’elle côtoyait depuis dix ans.

Posant l’assiette sur le chevet, elle servit un autre godet d’alcool avant de se relever, callant des coussins dans son dos pour lui permettre d’avoir une position assise et pouvoir manger seul. Sachant qu’il ne supporterait que très peu qu’elle l’infantilise et l’insulte en lui donnant la becquée. S’éloignant de lui pour ramasser les vêtements souillé par les combats, elle le laissa se restaurer seul avant de le retrouver, quelques minutes plus tard, s’agenouillant à nouveau au côté du lit.

"Comment vous sentez-vous ?" s’enquit-elle, jetant un coup d’oeil à son assiette et surtout son verre pour pouvoir le remplir à nouveau au cas où.

Seth & Skadi - 4eme mois, an 150

L’ombre d’un sourire se pose sur ses lèvres lorsqu’il tente de chasser l’inquiétude de son cœur, mais la grimace qu’elle voit tordre les traits de Seth vint rapidement effacer l’étirement de ses lèvres. Elle détourna son visage pour lui cacher son inquiétude, allant simplement chercher de l’onguent, revenant au côté de l’Augure.

"Vous avez raison" admit-elle, elle savait qu’elle devait leur faire confiance, les dieux avaient honoré Seth de leur message et bien qu’il lui disait presque toujours qu’il reviendrait, une part incontrôlable d’elle ne pouvait s’empêcher d’être effrayé à l’idée de le perdre. Ca allait à l’encontre de tout ce en quoi, elle croyait. Les moires, la destinée, elle savait qu’elle ne pourrait rien faire le jour où elles décideraient de couper le fils. Silencieuse, elle nota intérieurement que l’assiette avait été à peine entamée, muselant son inquiétude, elle débarrassa simplement l’assiette avant de revenir au côté de Seth.

"Vous me le diriez ?" Demanda-t-elle en relevant les yeux vers lui, plongeant ses iris clairs dans ceux de l’Augure.

"Si les Dieux vous montraient votre fin, me le diriez-vous ?" La question était légitime au fond, elle savait que Seth ne lui mentirait pas, mais il n’était pas dans l’obligatoire de tout lui révéler, encore moins en savant qu’elle chercherait probablement à lui éviter la mort s’il venait à lui dire que ce soir... Il ne reviendrait pas. Elle s’agenouilla près du lit, observant la blessure avant de d’appliquer l’onguent qu’elle avait préparé pour assurer que la plaie ne s'infecterait pas.

Ses gestes étaient doux et précis, elle savait parfaitement ce qu’elle faisait, prenant grand soin de la blessure. Si elle avait confiance aux Dieux, elle savait aussi pourquoi ils l’avaient amené à croiser la route de leur messager.

"Je vais avoir besoin que vous vous redressiez doucement" Demanda-t-elle alors qu’elle préparait les bandes de tissus qui entourerait la plaie et assurerait le maintien de l’onguent contre celle-ci.

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Son cœur se serre à cet aveu sincère, il ne le lui cacherait, estimant qu’elle est en droit de savoir si ce jour devait arriver. Au fond, elle ne sait pas vraiment quoi en penser, comment réagirait-elle si cela devait arriver ? Ferait-elle l’affront d’aller à l’encontre de la décision des Dieux en tentant de sauver la vie de cet homme ? Accepterait-elle simplement ? L’accompagnerait-elle ? Ces questions se bousculaient dans son esprit et se mélangeaient au sentiment doux que même dans cette situation délicate, il resterait honnête avec elle. Ses yeux s’attardent sur le sourire de Seth, imprimant l’image dans son esprit pour pouvoir s’y attarder à nouveau plus tard lorsqu’elle prendrait la route des songes pour la nuit.

Alors qu’il se redresse pour lui permettre de bander la blessure, elle enroule le tissu lentement et malgré son expertise dans l’art des soins, elle ne peut pas rester indifférente à cette proximité, ses doigts effleurant sa peau à quelques reprises. Ses joues prennent une teinte plus prononcée en sentant son regard sur elle, mais elle garde ses yeux rivés sur sa tâche. Attachant la bande de tissus pour s’assurer qu’elle ne bougerait pas, relevant ses yeux sur lui. L’intensité du regard de Seth lui coupa doucement le souffle alors qu’elle se sentait complètement démunie. Déglutissant légèrement, elle n’arrivait pas à détourner les yeux, même lorsqu’elle reprit la parole.

"Eir ne voit que le maître..." Expliqua-t-elle doucement "Et ce n’est pas le maître que j’ai peur de perdre" souffla-t-elle simplement, il y avait des années déjà qu’elle ne se voyait plus vraiment comme une esclave. N’estimant pas qu’elle se contraignait en quoi que ce soit, dès le premier jour où ils s’étaient rencontré, elle aurait pu fuir et elle ne l’avait jamais fait. Elle releva une main avec lenteur, un geste hésitant, ayant envie de déposer sa paume contre sa joue. Ses yeux dans ceux de Seth, elle cherchait une quelconque trace d’un désaccord face à son geste de tendresse, il ne suffisait que d’un regard pour qu’elle repose sa main et d’un autre pour qu’elle finisse la route pour déposer ses doigts sur son visage.

Seth & Skadi - 4eme mois, an 150

Un signe, un seul, suffit à ce qu’elle efface la distance entre sa main et sa joue. Caressant le chaume de sa barbe, son regard s’attardant dans le sien, il y a tellement de choses chez cet homme qui l’intrigue, parfois la repousse, mais souvent l’attire plus que de raison. Son corps se crispe lorsqu’il lève la main sur elle, une réaction qu’elle ne peut contrôler. Si elle a toujours eu que des gestes doux, Seth n’a pas toujours été ainsi avec elle et la vue de ses mains arrivent toujours à réveiller chez elle les souvenirs d’instant moins calme que celui-ci. Avant même de connaître l’Augure, Skadi avait déjà peur des coups et des mains, l’homme qui avait partagé sa vie avant, était très loin d’être tendre avec elle, au contraire. Par bien des aspects, la soigneuse serait capable de vous dire qu’il était bien pire que ne l’est Seth.

Son regard se détourne un instant sur le corps du guerrier qui lui fait face, relevant ses iris à ces mots. Prendre soin de nous ? Elle hésite, sous-entend-il ce qu’elle croit ? Elle se pinça les lèvres à cette idée alors que le chemin que prend la main de Seth contre elle vient éveiller d’autres désirs. Elle en a envie, mais elle doit y résister. Elle le sait, prenant alors la main de Seth dans les siennes pour la détourner de son corps et qu’il cesse ainsi d’alimenter le début d’un feu au creux de ses reins, elle embrassa ses doigts.

"J’aimerais pouvoir, mais" son regard se pose à nouveau sur ses bandages "vous souffrez et..." Une part d’elle s’effraye déjà, comme une alarme, elle sait que le refus est rarement accepté, pour ainsi dire jamais et c’est pour cette raison qu’elle se lève, s’éloigne d’un pas. Ne sachant pas bien qui elle tente de raisonner entre lui ou elle.

"Vous devez vous reposer... Quand vous irez mieux..." promit-elle pour tenter d’apaiser ce refus, et bien que ses mots disent non, son regard laisse entrevoir tout autre chose et c’est pour cette raison précise qu’elle cherche à s’éloigner, ne pas céder. C’est mieux ainsi, le souvenir de sa grimace alors qu’il ne faisait que boire une simplement gorgée d’alcool suffit à la conforter qu’elle fait le bon choix même. Elle ne peut pas se montrer aussi égoïste, encore moins avec lui, souhaitant avant tout qu’il guérisse avant de satisfaire des envies de chaude étreinte.

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Ce n’est pas la première fois qu’elle fait fasse à cette colère, pas la première, ni même la dernière d’ailleurs. Pourtant, cela n’est pas plus facile aujourd’hui qu’hier. Elle déteste lire la déception dans son regard, plus encore elle déteste le voir quasiment la chasser à présent et en même temps, qu’elle était l’autre option ? Qu’il se lève et la frappe jusqu’à ce qu’elle obéisse ? Et paradoxalement, une part d’elle aurait presque préféré cette option plutôt que d’être ainsi chassé. Son regard se pose sur lui, sur son corps. A la chaleur qu’il a laissé derrière lui à son contact, vient s’ajouter à présent l’envie pressante de se faire pardonner mais ses iris fixent cette blessure. Elle peut gérer sa haine si cela est le prix à payer pour qu’il guérisse rapidement et qu’il puisse continuer de vivre et de se battre encore des longs mois.

N’osant pas répondre de peur d’aggraver son cas, elle remplit à nouveau le verre et disparait comme convenu pour s’occuper d’autre tâche. A plusieurs reprise, elle repasse discrètement, un simple coup d’oeil pour veiller sur lui, s’assurer qu’il ne manque de rien, qu’il ne souffre pas plus que de raisons. Ce n’est que lorsqu’elle ne plus rien à faire autour d’elle, si ce n’est qu’aller se coucher et attendre le lendemain, qu’elle réapparait pourtant dans la chambre. Resservant à nouveau son verre, elle repose ses yeux sur lui, les détourne rapidement. Elle a envie de s’excuser, de se faire pardonner mais elle sait au fond d’elle que cela est inutile, qu’elle a prit une bonne décision.

Quittant à nouveau la pièce pour y revenir un peu plus tard, elle tient entre ses mains le livre qu’il a un jour ramener pour elle. Et au cours de ses dernières années, elle n’a jamais cessé de le lire, connaissant chaque mot, chaque phrase, mais continuant encore et encore de le relire dès que l’occasion se présente et ce soir en fait partie. S’installant dans un coin de la pièce, elle se fait la plus discrète possible, dans l’état où il se trouve, colèrique ou non, elle ne peut pas et ne veut pas le laisser seul. Il pourrait avoir besoin d’elle et elle veut être là pour lui même si en cet instant, il préférerait pouvoir la voir disparaitre.

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Elle a déjà bien avancé pour cette énième lecture, au fond, plus elle le lit et plus sa vitesse de lecture augmente tant les mots sont imprimé dans sa mémoire. Quand elle entend à nouveau la voix de Seth lui demander durement de lui faire la lecture pour l’occuper, elle eut un léger sursaut, le pensant endormi. Son regard le parcourt à nouveau, n’ayant raté aucun de ses grognements, aucune de ses plaintes retenues face à la douleur lorsqu’elle le réveillait. Malgré cela, un discret sourire se pose sur ses lèvres sans disparaître, acquiesçant à sa requête, elle se relève pour s’approcher un peu, mais lorsqu’elle se réinstalle, c’est toujours au sol. Réouvrant son livre depuis le début, elle commença donc la lecture.

Au fond d’elle, elle n’était pas certaine que l’histoire puisse plaire à l’Augure, elle commençait de façon bien banale et presque ennuyeuse, plaçant alors les personnages et les bases de celle-ci. Débutant l’histoire en présentant trois sœurs, Grâce, Espérance et Honneur. La façon dont Honneur devint Belle et le paradoxe de ce nouveau prénom quand en grandissant, il s’avéra que des trois demoiselles, elle était la moins jolie et la plus maladroite. Sa seule consolation était d’être la plus maline des trois, le nez fourré dans les livres. Mais à défaut d’être une histoire véritablement intéressante à ses débuts, Skadi semblait prendre un véritable plaisir à lire et cela s’entendait, mettant les formes pour que la lecture soit animée. C’était d’autant plus intéressant que les lignes de ce roman étaient écrit à la première personne. Page après page, jusqu’à ce que la Bête fasse enfin son apparition à travers les lignes. Un échange pour réparer l’affront du vol d’une rose. Belle avait décidé de partir de son plein gré pour que la vie de son père soit épargnée.

Cette histoire, par bien des aspects, n’étaient pas sans rappeler une tout autre histoire, mais Skadi n’avait jamais réellement fait le parallèle, Seth était loin d’être une bête à ses yeux et elle était loin de se voir comme l’héroïne d’un roman. Par instant, l’histoire semblait prendre une tournure étrange, car le livre avait bien vécu et avec le temps, certaines pages avaient disparu avant d’être entre les mains de Skadi qui prenait grand soin de celui-ci à présent. Mais le fond de l’histoire n’en restait pas moins clair et facile à suivre. Au bout de quelques chapitres de lecture, elle releva les yeux vers Seth, s’assurant qu’il ne s’était pas endormi et plus encore, qu’il ne s’ennuyait pas.

"Je pourrais vous apprendre si vous le souhaitez" proposa-t-elle sans trop savoir pourquoi. Enfin si, elle savait au fond pourquoi. Elle appréciait ces moments où elle avait l’impression de pouvoir partager autre chose avec lui que des services rendus et une obéissance sans faiblesse.

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Avait-elle rêvé ce sourire ? Difficile à dire, cette vision fut fugace et peut-être n’était-ce que le fruit de ses fantasmes. A présent, ses lèvres étaient caché derrière son godet, la laissant dans l’incertitude jusqu’à ce qu’elle lui fasse cette proposition. Elle s’en voulut immédiatement, non pas qu’elle regrettait mais elle s’en voulait qu’à cause d’elle, il ne s’étouffe et tousse ce qui devait être hautement désagréable avec sa blessure. Son regard laissa filé sa culpabilité alors qu’elle posait ses yeux sur le bandage. Ses doigts se crispèrent autour de la couverture de son livre, relevant son regard azur vers Seth, il semblait sceptique face à cette proposition et pire encore, il semble en être insulté. Déglutissant, son regard rivé sur le sien alors qu’elle mourrait d’envie de le baisser, elle tenait à ce qu’il lise sa sincérité.

"Je ne sais pas si j’ai cette capacité, je ne l’ai jamais fait avant" Admit-elle, ce n’était pas son rôle dans sa tribu, elle soignait, aidait au naissance, accompagnait les morts, mais elle n’était pas de ceux et de celles qui apprenait l'érudition. Pas encore du moins, arraché trop tôt pour le devenir. "Pour être honnête..." Elle hésita cependant, l’aveux qu’elle s’apprêtait à faire avait-il seulement sa place ici ? "C’est un désir égoïste de vouloir partager avec vous" n’ajoutant rien mais il était clair que par vous, elle sous entendu -uniquement- vous.

Elle marqua une pause, ses doigts tremblant légèrement autour de son livre. Elle venait très clairement d’admettre qu’il s’agissait d’un stratagème pour pouvoir profiter de sa présence à travers ces potentiels leçon.

"Je sais que vous n’en avez pas besoin, vous comprenez des langages que personnes d’autres ne peut comprendre..." et à côté de cela, son roman était une réelle frivolité. "J’adore lire pour vous mais ce roman prendra fin à un moment où un autre...Je crois...Enfin non, c’est une façon pour moi de prolonger ça."

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L’une des choses qu’elle appréciait chez l’Augure c’était sa faculté à être aussi frivole que pouvait l’être les Dieux eux-même, surprenant, il était impossible de prédire ses réactions et lorsqu’elle y arrivait, c’était toujours une fiertée pour elle. Cependant, lorsqu’elle n’y arrivait pas, il y avait parfois des instants comme celui-ci où la surprise était d’autant plus agréable. Elle leva les yeux vers lui, osant un sourire discret alors qu’elle se relevait pour s’installer à ses côtés. Prenant grand soin pourtant de ne pas prendre trop de place et encore moins de lui faire mal en se montrant peu délicate. Et là encore, il arriva à la surprendre en lui proposant de trouver d’autres livres pour elle. Elle avait tant lu et relu celui qu’elle tenait encore entre ses mains et pourtant elle n’avait jamais oser émettre l’envie qu’il lui en ramène d’autres. Elle acquiesça doucement.

"J’en serai heureuse" admit-elle sans s’en cacher, elle avait toujours aimé lire mais là, il s’agissait de tout autre chose, il acceptait de la faire entrer un peu plus dans sa vie, de partager un peu plus que des coups ou son corps.

Ses doigts devinrent à nouveau léger, un main se glissant sur le bras de l’Augure, elle y fait se promener le bout de ses doigt le long de sa peau sans même se rendre compte qu’elle n’avait pas hésité dans son geste et que celui-ci lui était venu naturellement en retrouvant la proximité avec l’Augure.

"Il y a des années, j’ai lu un livre qui parlait d’anciens Dieux..." Relevant ses yeux vers Seth, elle plongea à nouveau son regard timide dans le sien. "L’un d’eux portait le nom de Seth" raconta-t-elle. "Un dieu complexe, forces destructrices mais nécessaire pour l’équilibre du monde." elle marqua une pause, tentant de se souvenir de ce qu’elle avait pu lire il y a tant d’année de cela à présent.

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Elle pouvait sentir à l’endroit où les doigts de l’Augure s’étaient posé, un léger fourmillement qui vint directement accélérer le rythme de son cœur. Son sourire toujours timide et discret venant se poser sur ses lèvres alors qu’elle lui racontait ce souvenir d’avoir déjà lu dans un livre le nom de cet homme. Elle acquiesça pour répondre à sa première question, bien que celle-ci était purement rhétorique. La seconde demande vint à nouveau faire briller les yeux de la brune. Les croyances de son ancienne tribu étaient en partie dues à ces vieux livres qui parlaient des anciennes divinités, de différents peuples bien qu’on pouvait parfois trouver des similitudes. Elle détourna les yeux, non pas pour fuir le regard de Seth, mais bien parce qu’elle se replongeait dans ses souvenirs, ses doigts continuant les lents aller-retour sur le bras de l’Augure.

"Il l’était oui, autant vénéré que craint" Expliqua-t-elle "Il contribuait à maintenir ce que les anciens appelaient le Maât." Se souvint-il, presque surpris d’avoir gardé en tête ces histoires. Mais son amour de la lecture ne rendait pas cela si étonnant au fond. "Si j’ai bonne mémoire, le Maât est une sorte de symbole... L’équilibre du monde. Dieu des tempêtes et des orages, des déserts, de l’aridité, des ténèbres, du mal et du désordre"

En s’y souvenant, elle ne pouvait s’empêcher de trouver certaines similitudes avec l’homme qui tenait son visage entre ses doigts. Reposant ses yeux sur celui-ci.

"C’était un dieu guerrier, ambitieux et malin qui tua son frère pour lui prendre ses terres. Mais il était aussi loyal et protégeait chaque jour le dieu créateur, Râ, contre le serpent géant du chaos, Apophis" Plus elle lui en parlait et plus les souvenirs de cet ouvrage lui revenait en mémoire. "Si Seth était considéré comme mauvais à cause de ses méfaits contre son frère et de sa puissance, Apophis était le véritable ennemi et en cela, Seth le combattait. Apophis est le chaos à l’état brut, Seth est le mal nécessaire... Il représentait… Les facettes des Hommes… Car aucun Homme n’est uniquement bon, car si cela était le cas, la bonté ne pourrait exister."

L’équilibre, c’était une part importante des croyances de son ancienne tribu et c’était pour cela que la notion de destinée et de fatalisme était plus grande encore. Après avoir autant parler, elle eut un petit sourire désolé malgré tout.

"Cela fait très longtemps, je ne me souviens plus de tout. Je me souviens qu’il était autant adoré que détester. Il était considéré comme le seigneur des terres étrangères, des espaces désertique comme je viens de le raconter... Et à ce titre, il devint aux yeux de ces anciens Hommes, un dieu Mauvais et craint, car les Hommes de ce monde commencèrent à perdre de nombreuses batailles face à des Guerriers venu d’ailleurs."