Quelques semaines passées depuis sa nomination au poste de messager, il commençait à avoir une petite routine. Il allais voir Nukka pour recevoir ses ordres, puis les exécuter. Il faisait tout à pieds. Cela ne lui déplaisait pas tant que ça. Ça faisait de l'exercice, découverte du territoire et dormir à la belle étoile. Que demander de plus ? Il avait l'habitude de marcher pendant plusieurs jours de suite. Avec un bon rythme, il peut tenir longtemps. Aujourd'hui, il devait aller voir Nukka. Après quelques minutes, il fut surpris de ne pas avoir de livraison ou de message à transmettre. Elle lui dit que pour aujourd'hui, c'est repos et qu'il faut qu'il se rende voir un de ses amis. Étant donné qu'Helios n'était à Alon que très peu de temps il n'avait pas vraiment le temps de se faire des amis ou rencontrer d'autres personnes. Du coups, elle dû lui dire emplacement et non la personne à voir. Une fois arrivé sur place, ce fut la stupéfaction.
"Tu parles d'une surprise !" Pensa Helios. Il était bouche bée, il y avait un homme avec un cheval majestueux. Au niveau de ses sabots, il y avait une petit pancarte où il était écrit "Nomme la comme tu le souhaites - Nukka" en s'approchant de la bête, l'homme l'accosta : " Ah ! Tu dois sûrement être Helios ? Nukka t'as réserver cette jument. C'est l'une de mes meilleures. Elle a une endurance exceptionnelle, une force dépassant la moyenne et en terme d'apparence, comme tu peux le constater, elle est magnifique. Elle n'a pas de nom, et Nukka était spécifique, c'est toi qui choisis. Tu as une idée ?" Helios mit du temps à répondre. Il était toujours sur le cul. Il n'avait jusqu'alors jamais eu d'animal à charge. Même s'il aurait aimé en avoir un. Après plusieurs secondes, il répondit : "Jude, j'aime bien, je ne sais pourquoi, mais je sens que ça lui ira comme un gant". L'homme lui répondit : " Eh bien Jude ça serra. Par contre, elle a de vieux fer et n'a pas d'équipement, tout est déjà réglé (il lui donna une lettre). Sur ce, j'ai une livraison à contrôler, prennez soit d'elle !" Helios lui rétorqua " Sans problème, et tu pourras remercier Nukka si je ne l'a voit pas entre temps." La jument avec lui, il s'en alla.
Là, un problème se posait, il ne savait rien du domaine de l'équitation. Il ne sait pas scellé, ni s'occuper d'elle. Il va devoir apprendre rapidement si il veut qu'elle reste en bonne santé. Il avait une petite corde qui le relié à Jude, elle le suivait sans broncher. Elle était blanche tacheté maron. Il descendit le chemin quand il vit une jeune dame blonde, Helios l'a trouvé agréable à regarder. Il vit qu'elle possèdais un marteau dans ses mains, il jugea alors qu'elle devait alors être forgeron ou quelques choses du genre. S'approchant d'elle, toujours avec Jude à côté de lui, il lui dit : " Excusez-moi, belle dame, avez vous du fer pour ma jument ? Je n'y connais absolument rien alors je vous fais entièrement confiance !"
La journée avait très mal commencé. Après s’être levée avec un mal de crâne monumental suite aux abus de la jeune femme la veille au soir, elle avait ouvert la forge pour se retrouver face à un client qui venait annuler une commande. Une commande déjà finalisée et sur laquelle elle travaillait depuis des jours. La mauvaise humeur qui n’avait pas quitté la jeune femme depuis son réveil n’avait fait qu’empirer et il avait fallu que Fearghas s’interpose pour empêcher Aileen d’embrocher le malotru avec la même épée dont il ne voulait plus. Une fois sûr que l’homme était reparti en entier, il avait intimé – pour ne pas dire ordonné – à la forgeronne d’aller se reposer, de prendre l’air et… de boire beaucoup d’eau.
Cela expliquait en partie la présence de la jeune femme près du petit ruisseau qui serpentait entre les hauts pins où tronait la capitale du clan Orketa. En partie seulement. Car la jeune femme aurait très bien pu rester chez elle, là-haut, à dormir ou à tenter de faire partir le mal de crâne qui lui martelait les tempes depuis qu’elle s’était levée. Mais pour cela, elle aurait du croiser de nombreux habitants, car même si sa maison n’était pas loin de la forge, Aileen travaillait dans le quartier le plus animé de la capitale, là où il y avait toujours le plus de monde. Et elle n’avait envie de voir personne. Il y avait des journées comme celle-ci où la simple pensée de sociabiliser la rebutait au plus haut point. Non pas qu’elle était associable. Du moins pas complètement. Juste, elle aimait être seule. Et malheureusement la vie à la capitale ne rimait que très peu avec solitude. Alors quand elle recherchait la solitude, elle venait ici, près de ce petit ruisseau, à l’ombre des arbres, où l’air était frais et humide et où la clameur des hauteurs lui semblait suffisamment lointaine pour qu’elle arrive à se couper du monde.
Du moins pour un temps. Le répit de la jeune femme fut de courte durée car très vite, alors qu’elle venait de fermer les yeux et sentait enfin son mal de crâne s’apaiser, elle entendit un martèlement de sabots sur le sentier qui se rapprochait d’elle. Et, alors qu’elle comptait bien faire comme si elle n’entendait rien, elle entendit une voix masculine s’adresser… à elle. Rouvrant subitement les yeux, Aileen posa ses prunelles bleues sur un individu pour le moins différent des gens qui vivaient à la capitale. Fronçant les sourcils, elle l’observa quelques instants, lui trouvant des airs de sauvages venus du fin fond de la forêt – ce qui pouvait très bien être le cas. Elle se redressa légèrement et lui répondit par une autre question :
« C’est à moi que vous parlez ? »
Elle baissa le regard sur ses genoux et vit qu’elle avait son marteau en main. Elle ne s’était même pas rendu compte qu’elle l’avait pris avec elle. Avec un soupir, elle se rendit donc à l’évidence ; c’était bien à elle que s’adressait le nouveau venu. Elle se redressa difficilement et d’un geste de la main, se débarrassa de l’herbe et de la poussière qui était venu se poser sur sa tunique. Puis, elle observa la jument, parfaitement docile à côté de son maître, tous deux reliés par une corde. A nouveau, son regard perçant glissa sur son interlocuteur et elle hocha doucement la tête. Au temps pour sa tranquilité.
« Bien sûr que j’ai du fer. Quel maître forgeron n’aurait pas de fer ? C’est pour votre jument vous dites ? Qu’est-ce qu’elle a ? »
La jeune femme eu une réaction plutôt rapide. Elle se releva et s'adressa à l'homme. Il avait bien raison, cette femme était bel et bien une forgeronne. Elle pourrait donc peut être lui procurer l'aide qu'il à besoin. Le problème ? Qu'elle genre d'aide. Il ne sait même pas quoi faire déjà. On lui avait parlé de fer. C'était pourquoi il cherchait une personne de sa profession. Mais faire quoi avec ?. Il n'était pas bête non plus. Il se doutait que cela avait un lien avec ses sabots. Mais il ne savait ni s'il fallait les changer où les faire astiquer ou autre. Il s'adressa donc à la jeune forgeron.
Heu. A vrai dire, je n'en est aucune idée. Je viens de la recevoir. Et je ne sais pas quoi faire avec. La personne qui me la transmise à parler de vieux fer. C'est pourquoi je viens vous voir. Avez vous une idée de ce qu'il parler ? A la base, je suis pêcheur et chasseur. L'équitation et les chevaux ne sont pas trop mon trucs…
Une fois sa phrase finie, il se retourna vers Jude, et s'approcha d'elle. Elle possédais une robe blanche. Elle était pur et n'avais pas de tache marron ou noir comme d'autre chevaux qu'Hélios avait pu voir. Entre temps, il n'avait pas eu le temps de la toucher. Il posa sa main et caressa. C'était d'un doux surprenant. C'était la première fois qu'il touchais un cheval. D’où il vient, il ne sont pas commun. On aurait presque dit un enfant découvrant un nouvel aspect de la vie. Il tourna sa tête vers la forgeronne. Et lui dit.
J'ai envie qu'elle soit en bonne santé, qu'elle vive le mieux possible. Pensez-vous pouvoir m'aider ?
Mis à part la chasse. Hélios n'aimait pas tuer ou maltraiter les animaux. C'est pourquoi il comptait bien faire du mieux qu'il pourrait pour qu'elle reste en bonne santé. Il était aussi étonné par le calme de cette jument. Elle le suivait, s'arrêtait, tout, sans broncher. Même si Hélios était nerveux au fait d'avoir une bête pesant quelques chose comme une demi-tonne à côté de lui. Si ça se trouvait, elle sentait cette nervosité, et était le plus calme possible pour qu'il soit à l'aise ? Peut-être. Au niveau de l'alimentation, c'était le néant aussi. Il ne savait ce qu'était le mieux pour une jument. De l'herbe ? Du foin ? De la paille ? Autre ? Il hésita à demander à la femme , mais se dit qu'il en demanderait peut être un peu trop. Déjà qu'elle était seule ici, comme profitant de cet instant de tranquillité. La femme s’avança vers Hélios et Jude. Posa sa main sur la tête de Jude. Elle ne se brusqua pas. Comme si elle appréciait ce geste.
Elle à l'air de vous appréciez ! Je me nomme Hélios. Et voici Jude.
Aileen soupira. La requête de l’étranger était tout à son honneur et parfaitement anodine et innocente. Peut-être arriverait-il à changer l’humeur de la forgeronne grâce à sa simplicité et sa sincérité. Et Aileen était forgeronne. Elle ne refusait jamais un travail, surtout pas un travail aussi simple que changer les fers d’une jument qui semblait bien docile. Mais elle avait affaire à un véritable novice du genre équestre et elle se voyait difficilement enseigner autre chose que les bases du forgeage.
« Je peux vous aide. Les fers de chevaux sont très faciles à faire et à remplacer, ça ne vous coutera pas très cher. Quant au reste… Je ne suis pas dresseuse de chevaux mais je sais monter. Je pourrai vous apprendre les bases. Pour le reste, en matière de soin, d’entretien et de bien-être il vous faudra vous adresser à l’écurie. »
Elle s’approcha ensuite de la jument et lui présenta sa main, paume ouverte vers le ciel, laissant à l’animal le soin de s’approcher et de poser ses naseaux dans la main offerte de la jeune femme. Une fois la jument d’accord pour qu’elle l’approche, Aileen posa sa main sur son museau, caressant doucement sa robe d’une blancheur immaculée. Elle sourit légèrement aux paroles du dénommé Hélios et hocha la tête.
« Et moi c’est Aileen. Bon avant toute chose, voyons l’état de ces fers ! »
Sur ces paroles, elle se baissa et attrapa un des sabots de la jument, attendant que l’animal accompagne son geste et présente ainsi le dessous du sabot à la jeune femme. Un grommellement indistinct lui échappa lorsqu’elle vit l’état des fers. Elle vérifia les quatre et se rendit bien compte qu’ils n’avaient pas été changés depuis longtemps. Secouant la tête, elle se redressa et regarda Hélios.
« En effet, ses fers ont besoin d’être changés ou elle risque de finir par glisser et se blesser vu comment ils sont usés… Voilà ce que je vous propose. On emmène votre jument à l’écurie et on va ensuite à ma forge où je pourrais lui faire de nouveaux fers avant de les poser. Ca vous va ? »
Elle montra un bâtiment non loin derrière elle sur le chemin qu’Hélios empruntait lorsqu’ils s’étaient croisés.
« Voilà l’écurie, c’est juste à côté. Quand à ma forge, elle n’est pas très loin non plus, ça sera fait assez rapidement. »
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