Ce qui s'est passé dans ma vie :

Pendant les vingt-quatre premières années de sa vie, elle s’est faite appelée Trois. Non que cela ait été un choix : son tout premier maître et unique figure paternelle lorsqu’elle était enfant avait déjà deux autres esclaves à peu près du même âge qu’elle avec lui. Elle n’avait pas de souvenir de ses parents, elle savait qu’ils étaient morts quand elle avait trois ans, autant dire quand elle ne savait rien du tout. Strand, son premier maître, passait de la violence extrême à une étrange douceur. Il n’y avait pas de relation fraternelle entre elle et Un et Deux. Ils étaient plutôt tous les trois mis en concurrence permanente. Ce serait à celui qui prendrait le moins de coups, qui se ferait le mieux voir du maître. Trois appris donc à endurer en silence et à sourire à son maître qui lui disait parfois combien elle était belle. C’est pour ça qu’il la gardait, parce qu’elle était mignonne, une gentille petite fille. Mais Trois n’avait aucune confiance en son maître, parce que au fil des ans, Un et Deux étaient morts de ses mains pour lui avoir déplu. Il lui avait fait apprendre à coudre, elle se révéla plutôt douée. Quand elle ne lui servait pas de bonne à tout faire, elle lui faisait ses vêtements ou il la prêtait à d’autres personnes du voisinage. Tout le monde la connaissait là-bas, ils vivaient tout au nord, encore bien loin dans les neiges que Vancove.

Là-bas, tout le monde connaissait tout le monde. Et même si elle ne se souvenait de rien concernant ses origines, elle pensait qu’elle devait avoir un lien avec cette région. Elle aimait la neige, son bruit sous ses pieds, son odeur, sa pureté… Plus elle grandissait et plus elle pensait qu’elle pourrait peut-être s’en sortir. Après tout, elle était encore vivante. Mais sans qu’elle sache bien pourquoi, Strand prit un jour toutes leurs affaires et lui ordonna de le suivre. Il fallait fuir le clan et par la même occasion le seul foyer qu’elle ait toujours connu. A ce moment précis, elle avait hésité à le suivre. Ne pouvait-elle pas attraper ce couteau posé sur la table, lui trancher la gorge, et rester ici ? Les autres comprendraient, non ? Surtout si Strand était un traître… Néanmoins, la peur d’être seule et d’être rejetée pris le dessus. Il y avait aussi dans sa décision une part non avouée d’attachement à son maître. N’ayant que trois ans quand il l’avait recueillie, elle n’avait toujours connu que lui, il lui avait appris le peu qu’elle savait. Se retrouver seule au monde l’effrayait plus que de prendre la fuite en sa compagnie. C’est pourquoi elle lui obéit et rangea le couteau avec le reste de leurs affaires. Ils prirent tout ce qu’ils purent emporter.

Ce n’était plus suffisant pour vivre, surtout en se cachant d’elle ne savait trop quoi. Elle apprit à chasser ainsi qu’à voler. Elle se montra particulièrement habile dans ce second exercice. Personne ne se méfiait d’elle et elle subjuguait les hommes par sa beauté naissante et son apparente innocence. Strand lui fit porter ses premières robes en remarquant cet avantage. C’est durant cette période qu’elle tenta de dépouiller Akeela. Elle renonça en cours de route, rappelée par Strand. Elle n’avait eu que le temps de lui faire un peu mal : les femmes étaient moins faciles à voler que les hommes.

Leur fuite dura quatre années entières où elle oublia presque qu’elle était son esclave. Vint ensuite le moment de la trahison… Elle avait alors vingt ans, elle croyait que tout se passerait bien pour elle maintenant qu’elle avait la confiance de Strand. Qu’elle lui était utile. Mais ce soir-là, il était plus nerveux que d’ordinaire. Il jouait nerveusement avec le gros anneau qu’il portait à son doigt, souvenir d’une femme décédée avant même qu’il recueille Un, Deux et Trois. Il ne cessait de regarder la porte. Il avait peur. Elle ne savait pas de quoi mais si elle osait poser la question, il la giflerait. Elle n’y tenait pas. Il parla longuement avec l’aubergiste, il semblait négocier, vouloir quelque chose en particulier. Elle, pendant ce temps, elle cousait assise par terre devant la cheminée. De temps en temps, le regard des deux hommes se posait sur elle. Elle n’y prêtait pas attention. Elle n’était qu’un bel objet, c’était normal qu’on la regarde. Et puis ses doigts qui tirait l’aiguille étaient d’une habileté rare. Elle pensait que Strand louait peut-être ses dons à l’aubergiste contre le repas qu’il venait de manger.

La conversation terminée, les deux hommes se serrèrent la main et Strand partit. Trois resta près du feu. Les heures passèrent. « Excusez-moi monsieur l’aubergiste, où est passé mon maître ? » Finit-elle par demander, étreinte par un pressentiment sourd. « Parti. Lui ai donné mon ch’val le plus rapide contre toi ma jolie. Maintenant c’est moi ton maître. Tu as compris ? » Elle resta figée une seconde, glacée par cette découverte. « Oui, maître. » Répondit-elle docilement. Avait-elle seulement le choix ? Elle en voulut à Strand mais n’eut pas de larme à accorder à sa trahison. Elle devait se faire aux exigences de nouveau maître. Elle avait de nouveau un toit et de la nourriture, l’aubergiste veillait à ce qu’elle reste présentable… mais elle était aussi devenue une nouvelle sorte d’objet, jouet sexuel de voyageur de passage. Ce fut difficile, surtout au début, mais cela insupportable quand elle sentit sa vie mise en danger par un client plus violent que les autres. Alors qu’elle se transformait d’habitude en poupée de chiffon, elle se mit à se débattre alors qu’elle suffoquait. Elle tapota autour d’elle à la recherche d’une arme mais ses doigts ne rencontrèrent que ses aiguilles. Qu’importe, cela fit l’affaire. Elle serra son poing sur une poignet d’entre elle et les enfonça dans la gorge de son agresseur. Une fois pour qu’il la lâcha, une deuxième fois par rage, une troisième fois pour tuer : elle avait enfin touché la carotide.

Elle dut fuir avec peu de choses. Elle conserva ses aiguilles ainsi que quelques vêtements et, avant de fuir, elle prit un couteau. Elle pourrait en avoir besoin… Ce fut la fin de sa période d’esclavage qui avait duré plus de vingt-deux ans. Trois bougeait sans cesse pour ne pas être retrouvée, elle évitait les affrontements mais ils étaient parfois inévitables. Elle refusait qu’un homme la touche de nouveau sans sa permission… cela entraînait quelques rixes. Durant ces mois de fuite, elle détroussa un certain nombre de gens, dont Ardunna. Cette femme se montra bonne pour elle, mais les blessures psychologiques de Trois étaient encore récentes, elle préféra la voler, pour la forme, avant de s’enfuir sans demander son reste.

Son périple sans fin, épuisant à plusieurs égards, prit fin alors qu’elle tentait de voler un cheval. C’était plus gros que ses larcins habituels mais elle n’en pouvait plus de marcher sans cesse. Le vol tourna mal et le propriétaire était plus fort qu’elle. Il avait réussi à l’attraper et à lui bloquer les bras. Elle ne dut son salut qu’à l’intervention de Skylar. Elle tua son agresseur pour elle et l’aida à se remettre du choc. Sans réfléchir, elle accepta sa proposition de la suivre à la Citadelle. Elle lui offrit même de devenir sa couturière, ou tout ce qu’elle voulait : elle était fatiguée de fuir, elle voulait un nouveau maître, mais meilleur que les précédents. Skylar lui demanda son nom, Trois ne lui parut pas convenir, elle la baptisa alors Artemis d’après une histoire qu’évidemment Trois ne connaissait pas. Elle prononça son nouveau prénom avec une certaine délectation… « Artemis… ça me plaît bien. » Finit-elle par dire. Plutôt silencieuse, elle observait le reste des personnes accompagnant Skylar. Elle restait dans son ombre, ne sachant pas encore trop comment lui être utile. Mais pour se laisser le temps de trouver, elle accepta de la suivre jusqu’à Moroni, capitale d’un autre clan que celui dans lequel elle était née et avait grandi. Elle voulait y refaire sa vie, quoi que cela puisse vouloir dire… et elle s’était choisi un nouveau maître : Skylar. Cette fois ce serait différent, cette fois, elle ne serait pas abandonné ou presque mise à mort.

Cette fois, elle serait Artemis.

Les possessions de mon personnage :

Artemis possède principalement des choses qu'elle a volé : la figurine en bois d'Ardunna dont elle n'a pas réussi à se déposséder, le cheval qui lui a permis de rencontrer Skylar (et avec qui elle a fini par nouer des liens), ses aiguilles à couture, quelques vêtements et le couteau pris chez l'aubergiste. Mais elle sait fabriquer plus que des vêtements avec ses mains car elle a été obligée d'être très diversifiée dans ses talents pour survivre.

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▬ L'avenir de mon personnage si je viens à partir/disparaître du forum : j'autorise le staff/les membres à le pnjiser // j'autorise le staff/les membres à le mettre en pré-lien //

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<a href="http://www.earth-and-ashes.com/t586-artemis-never-forget" class="nomduclan">ARTEMIS</a> - Couturière

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<span class="clan">Artemis</span>