[Goran - Priam] Goran, the plains hunter meet Priam, King of the sea.

Ce matin là, en se réveillant, Goran se dit que la pêche de la veille au soir avait été drôlement bonne. Puis en levant le yeux, il se dit que celle de ce matin allait être moins bonne. Il le savait pourtant, c'était son credo, l'inviter chez toi, jamais chez elle. Là en l’occurrence ce devait être chez "EUX" aux vues de la tête hirsute penchée sur lui et le regard massacreur que lui lançait l’homme. Celui-ci ne laissa pas à Goran plus le temps de reprendre ses esprits qu’il l’empoigna par le col et le souleva sans effort et l’emmena vers la sortie.

"Super ! Une escorte personnelle, et en plus je n’ai même pas besoin de marcher." lacha-t-il ironiquement.

La jeune femme avec laquelle il avait passé la nuit s’était assise sur le lit. Pendant sont court voyage jusqu’à la porte d’entrée, il l’aperçu quelques seconde et eu le temps de lire sur ses lèvres :

"C’était cool !" qu’elle suivit d’un clin d’œil auquel Goran répondit. Puis elle ajouta avec un regard vraiment navré : "Désolée."

Il savait que sa nuit pourrait éventuellement être réitérable. Du moins, s’il sortait vivant de l’entrevue privée qu’il allait avoir avec le grand costaud qui venait de le jeter sur le pas de la porte. Pendant un court instant, Goran cru que le gorille allait le laisser là quand il repartit dans la maison, mais celui-ci ressortit quelques secondes plus tard avec un couteaux dont la lame devait faire la taille de sont avant-bras. Goran avait à peine eu le temps de se remettre sur ses pied que le gars l’empoignait de nouveau pour le traîner dans la ruelle que formait la maison dans laquelle il avait passé la nuit et celle d’à côté. Le soleil venait juste de se lever, la ruelle était donc très sombre. A la première châtaigne qu’il prit en pleine mâchoire, Goran comprit que sa boulette était encore plus grosse que prévue. Le métal avait heurté son visage, le grand balèze avait un anneau à l’annulaire droit.

"Elle a oublié de préciser qu’elle était mariée hier s..." lança Goran.

"Ferme ta ptite gueule pauv’ merde !" l’interrompit le barbu en l’attrapant par la gorge et en le plaquant contre le mur.

"Tu sais ce qu’on faisait avant aux voleurs ? On leur coupait une main, l’objet du délit." Tout en disant ça, il descendit la lame au niveau du bas ventre de Goran.

"Dis, tu vas aussi lui couper un bout de fesse à ta ptite femme ?" demanda ironiquement Goran.

Ce dernier se dit que son agresseur n’était pas très intelligent de ne même pas lui bloquer les mains, il avait toujours sur lui son cout… "ET MERDE ! C’est vrai qu’il ne m’a pas laissé le temps de m’habiller." Goran venait de passer la main dans son dos pour n’y trouver aucun couteau et par la même occasion se rappeler qu’il ne portait qu’une chemise. Cependant, il ne comptait pas mourir dans cette ruelle, déshonoré et privé de l’instrument du plaisir. Même si mort ça ne lui serait plus d’une grande utilité. Il attendit que son agresseur regarde vers le bas, pour voir comment il allait découper tout ça, pour lui coller un grand coup de point dans le thorax. A la grande surprise de Goran, le grand balèze vola et s’écrasa deux mètres plus loin mais pas dans la direction du coup. Le soleil commençait à pointer le bout de son nez dans l’impasse. Il laissait voir le corps de la brute affalée sur le sol. Il avait été mis K.O. en un seul coup. Goran se retourna vers l’autre côté de la ruelle et juste devant lui se tenait un homme d’un bon mètre quatre-vingt. Le contre jour faisait que Goran ne pouvait pas bien voir le visage du nouveau venu.

"Super !" se dit Goran, "Un deuxième mari trompé qui veut me faire la peau de ses propres mains."

Le jeune chasseur s’appétait à lancer un pic à l’intention du nouveau venu lorsque – ses yeux s’étant habitués à l’obscurité – il reconnut l’homme. Priam !

"Vous voulez dire à part le fait que j'ai failli me faire découper l'engin dans une ruelle de bon matin? Oui, à part ça, ça va à peu près bien."
Puis Goran se rappela qu'il ne portait qu'une chemise et se rappela également qui se trouvait devant lui Et se sentit tout de suite beaucoup plus ridicule. Il se reprit:

"Je suis désolé d’apparaître à vous dans cette tenue et je vous remercie grandement pour votre intervention. Je vous en dois une et pas des moindre. Si vous voulez il y a des quoi s'amuser ici." ajouta Goran en tapant sur le mur.

"J'en ai profité toute la nuit, je vais juste prendre mes affaires et voir loin de lui si j'y suis." finit-il en montrant le  corps inerte derrière lui.

Priam n'avait pas l'air convaincu convaincu par la proposition. Il restait là à regarder Goran de haut en bas. Celui-ci finit par dire :

"Ne bougez pas d’ici, je reviens de suite."

Puis il repartit à l’intérieur. Il se faufila dans la chambre. La jeune femme était toujours assise sur le lit, elle attendait sûrement le retour de son mari et parue très étonnée de voir Goran revenir comme ça. Elle le regarda bouche-bée tout le temps qu’il se rhabilla. Avant de franchir la porte, il se retourna vers sa compagne d’une nuit. Son entonnement s’était mué en un regard inquiet alors Goran la rassura :

"Ne t’inquiètes pas, il est toujours vivant. Il faudra juste aller le chercher dehors, il est juste à côté."

Après une petite pose il reprit avec un grand sourire :

"Ou alors tu peux attendre qu’il reprenne ses esprits."

Puis il tourna les talons et rejoignit Priam qui l’attendait toujours devant l’entrée. Il était plus présentable et plus à l’aise maintenant qu’il avait récupéré ses habits et son sabre.

"Je vous suis redevable Priam, puis-je commencer par vous offrir un verre ?"

Il m’observa de haut en bas avant que ses yeux ne s’arrêtent à ma ceinture. Ou plus précisément sur mon sabre, Priam en portait deux quasiment identiques excepté que les siens étaient gravés du sceau de Pankara sur les pommeaux. Un air perplexe passa sur son visage puis il répondit à ma question :

- Un verre ? Je sais bien qu'il n'y a pas d'heure pour déguster un bon rhum ou un bon scotch mais il est un peu tôt pour se mettre un coup dans le nez. Cependant, je ne manquerais pas de te le rappeler plus tard.

Puis il enchaîne et me propose de me suivre aux docks. La proposition de sa compagne de nuit puis le verre n’avaient pas dû faire très bonne impression, alors Goran le suivit sans poser de question. Après quelques mètres, Priam sortit une feuille à fumée, l’alluma puis en proposa une au jeune chasseur.

- Je vous remercie mais je ne fume pas.

Goran réfléchissait à toute vitesse. N’aurait-il pas dû accepter par politesse ? Mais au contraire de tout ce qui se buvait, il avait horreur de tout ce qui se fumait. Il ne savait pas non plus comment engager la conversation. Le temps qu’il faisait ? Non typique, nul, mauvais ! Alors il balança la première chose qui lui passa à l’esprit :


- Vous allez souvent aux docks de si bon matin ? Si je puis me permettre, qu’allez-vous y faire ?

Goran s’insultât lui-même : « Tais toi Goran ! "Si je puis me permettre…" T’as rien trouvé de mieux ? Débile ! Autant tu sais à peu près y faire avec les filles, autant avec les hommes, tu est le pire boulet. »
Priam inconscient de ce qui se passait dans le tête du jeune chasseur continuait de marcher en direction des docks, fumant sa feuille en regardant le ciel.

Ils arrivèrent au docs, Galène était la capitale de Pankara et de son peuple qui vouait un culte à la mer, elle qui les nourrissait et leur apportait sa protection. Et bien naturellement, c'était une sacrée installation. Pas autant que la ville flottante de Westland mais les générations précédentes avaient mis du cœur à l’œuvre et celles d'aujourd'hui continuaient à l'entretenir et parfois à l'agrandir. Il y avait quelques bateaux de pêcheurs amarrés et au milieu de ce spectacle, le roi des mers, le plus gros vaisseau de la flotte de Pankara et celui de son chef : Le Ranger.

Priam se dirigea vers une cabane de bois, peinte avec des motifs de vagues bleues. Le jeune chasseur se demanda où il avait bien pu trouver autant de colorant bleu mais son attention fut vite détournée quand le chef de clan ouvrit le cabanon. Il y avait là des algues séchées, des peaux en tous genres et au fond, bien planquée mais visible, une caisse de  rhum. Le grand et célèbre chef de Pankara devait venir noyer son chagrin dans ce petit cabanon du port quand il avait le cafard. Goran  rangea l'information dans un coin de sa tête et questionna le Priam :

- En quoi puis-je donc vous être utile ?