Cela fait plusieurs jours maintenant que Katania a quitté sa tribu pour aller plus à l'est. Depuis plusieurs années maintenant, la soif de sang de la guerrière n'est plus aussi facilement étanchée. Ravager les clans plus à l'ouest ne lui convient plus tout à fait. Et il y a cette faim, cette envie dévorante qui grandi en elle d'aller voir plus loin. D'aller découvrir d'autres choses. Alors parfois, Katania négocie avec son chef de clan pour aller plus loin. Elle part seule, avec son étalon et quelques armes. Elle trouve des vivres sur son chemin et rempli sa gourde en daim à chaque rivière qu'elle croise. Et quand elle trouve des habitations isolées, elle dégaine son épée et tranche les gorges des habitants, laissant le symbole de son clan partout où elle invoque la mort.

La guerrière a soif de découverte et de conquête, soif de pouvoir. Mais à chaque fois qu'elle s'éloigne de son clan, elle se rend compte des forces et des faiblesses de celui-ci par rapport à tous les autres clans qu'elle peut parcourir. Alors cela lui apprend à réfléchir, à observer et mieux comprendre. C'est comme cela qu'elle choisit les maisons dans lesquelles elle invite la mort. Pour être sûre d'en sortir toujours gagnante. C'est malsain, c'est cruel, mais elle est comme ça Katania. Elle se glisse telle une ombre dans votre dos et en quelques secondes, la mort vous prend. A peine le temps de sentir la morsure du métal bien aiguisé sur votre peau que déjà le liquide chaud et carmin coule, épais, sur la peau dans un gargouillis sinistre.

Après quelques jours à chevaucher et à découvrir les tribus nomades de l'est, Katania accorde à son fidèle compagnon jeune et fougueux une pause bien mérité. Non loin, elle entend le bruit familier de l'eau alors elle s'avance. Et alors qu'elle se trouve à l’abri d'un buisson, elle aperçoit un coyote en train de boire. Elle remarque la tâche rouge près de lui et en conclu qu'il est probablement blessé. C'est une aubaine même si la jeune femme a encore tout un sac de viande séchée attaché à sa selle. Elle saisit son arc et encohe une flèche. Elle prend le temps de viser puis relâche la corde. La jeune femme ne connaît pas tout de la chasse. Elle ne sait pas réellement pister les animaux, elle ne connait pas leur cycle de reproduction et ne sait pas vraiment comment camoufler sa propre odeur. Mais c'est une excellente guerrière, alors sa flèche touche l'animal entre les côtes, s'enfonçant profondément. Katania, s'avance alors que l'animal s'effondre et encoche une autre flèche pour l'achever.

La flèche siffle et le bruit mat indique qu'elle a atteint sa cible. Katania s'avance mais la région est fournie en arbre et en buisson, parfois très haut. Entre les feuilles du buisson derrière lequel elle est dissimulée bien malgré elle, elle observe l'animal s'effondrer, mort. Elle sourit en coin, satisfaite. Même pas besoin de s'échiner à traquer, la nature lui offre tout ce dont elle a besoin pour se nourrir. Alors qu'elle s'apprête à aller récupérer l'animal, une voix s'élève. Féminine et visiblement agacée vu le ton employé. Elle regarde autour du point d'eau, dans la direction dont la voix provient mais elle ne voit rien pour le moment. La voix recommence à s'exprimer. Si elle avait encore un doute, elle est maintenant sûre que la personne qui exprime son ressentiment est une femme qui ose la menacer. Elle sourit en coin. Si elle savait où elle se trouve, elle l'aurait déjà fait, n'est-ce pas ? Katania observe l'implantation de la végétation puis se déplace un peu. Lorsqu'elle la voit enfin, elle la détaille. D’où vient-elle ? Qui est-elle ? Katania penche un peu la tête, fascinée, curieuse. L’espace d’un instant, elle oublie toute cruauté, toute violence, seulement préoccupée par toutes les questions qui la traversent en cet instant.

La femme qui s'adresse à elle est effectivement armée d'un arc, mais de là où elle est, Katania n'aperçoit pas d'épée. Ce qui ne l'empêche pas d'en avoir une qu'elle ne voit pas, ou d'être armée de poignard. Celle-ci semble savoir chasser, contrairement à la barbare, mais Katania a l'avantage d'être toujours dissimulée. Elle pourrait la tuer, c'est vrai, là, maintenant. Elle ne prendrait pas la peine de la prévenir. D'ailleurs, elle tend sa corde et tire une nouvelle flèche. Celle-ci siffle et vient se planter juste devant elle. A quelques centimètres de l'un de ses pieds. Elle se déplace encore derrière la végétation pour éviter une éventuelle contre-attaque basée sur la trajectoire de sa flèche. Puis encoche une nouvelle flèche avant de dire : « Ou peut-être que je le ferais avant toi si tu continues à me menacer ». Sa voix est forte et froide. Katania n'apprécie pas d'être menacée. Elle lui trancherait volontiers la gorge. Elle reprend : « C'était peut-être ta proie, mais c'est l'une de mes flèches qui l'a tuée. Alors à présent, ce coyote est à moi ». Sa voix est toujours aussi forte. Katania la détaille. Elle se demande d'où elle vient. Probablement de l'est, vu l'endroit où elle se trouve. Et Katania est curieuse de découvrir ce qu'il y a à l'ouest. Alors elle ne va pas la tuer. Alors, elle s'avance enfin à découvert, son arc toujours armé, et elle reprend la parole pour dire : « Mais je n'ai pas besoin de l'animal entier. Peut-être pourrions-nous le partager ? ». Ce n'est pas habituel pour elle, mais elle veut parler à cette femme qui semble avoir beaucoup de caractère. Autant faire en sorte que les choses se passent bien.

Probablement par inconscience, la femme provoque Katania. Et dans d'autres circonstances, elle l'aurait sans doute tuée sur le champ pour lui montrer qu'elle sait parfaitement viser. Mais à la place, elle se dévoile, sortant de derrière les buissons. C'est probablement une décision folle et dangereuse mais Katania n'a jamais eu froid aux yeux et n'a jamais été totalement saine d'esprit. Katania est bien loin des siens, mais les évènements prennent une tournure qui lui plait énormément. Rencontrer des gens venus de terres qu'elle-même ne connait pas. En voilà une opportunité intéressante. De quoi peut-être changer leur quotidien de destruction presque morne et monotone. Dans le fond, elle s'ennuie. La colère qui tourne en elle ne se sent plus rassasié par leurs raids à l'est. Elle a besoin de plus. « Cette flèche est arrivée exactement là où je souhaitais qu'elle soit. Mais si tu préfères je pourrais abimer ton visage... ». Elle se contente de poursuivre la conversation défendant son repas simplement avec des mots sans relever la nouvelle provocation de la femme. Elle ne la menacera pas plus puisqu'au contraire elle lui fait une proposition de partage.

Après tout, si elle veut des informations, il faut bien faire un effort n'est-ce pas ? Alors elle se contente de baisser un peu son arc lorsqu'elle reprend la parole, Katania esquisse un léger sourire. Pourquoi pas, cela ne la dérange pas outre mesure. Si elle a encore beaucoup de mal à débusquer et à traquer les animaux, elle n'a presque plus de difficultés pour les vider et les découper. Elle a passé de nombreuses heures à observer les cuisiniers de sa tribu faire, juste pour être sûre des gestes qu'elle-même devait faire. On lui a souvent dit que certains animaux pouvaient être dangereux même morts si l'on ne prenait pas garde à bien retirer les glandes pleines de venin avec précaution sans les percer. Alors dès lors qu'elle a eu envie d'aller voir au-delà de leurs connaissances, il lui a fallu penser à beaucoup de chose. Ses gestes sont encore longs et très hésitants, mais elle ne mourra pas pour quelque chose d'aussi idiot, c'est certain. Finalement, elle retire la flèche de la corde et la range dans son carquois avant de glisser l'arc dans son dos. Puis elle répond à la question : « Je suis Katania. Ma tribu vit loin à l'Est ». Elle n'en dira pas plus, mais elle n'a aucune raison de mentir sur son nom ou sa provenance. Puis, elle lui retourne la question en s'approchant du coyote mort : « Et toi, qui es-tu ? ». Silencieusement, elle se demande si l'étrangère a conscience d'avoir frôlé la mort. Peut-être Katania l'égorgera-t-elle avant de partir pour récupérer l'animal entier, ou peut-être pas. Il y a quelque chose dans le regard de cette femme qui l'intrigue. Elle s'accroupit près de l'animal et retire les flèches. Elle rend à cette femme sa flèche et range la sienne dans son carquois. Puis, des plis de ses vêtements colorés, elle sort un couteau de chasse et ouvre l'animal pour retirer les viscères avant de dire : « Un peu plus au nord se trouve un endroit plus abrité, nous pourrions nous y installer pour faire un feu ». Si elle doit cuisiner, elle en aura besoin, mais Katania ne fait jamais de feu si elle n'est pas sûre de l'endroit dans lequel elle est installée.

La femme qui est là, qui revendique ce coyote et qui s'est permise d'insulter Katania vient de l'ouest comme elle s'y attendait. C'est surement là son salut, la seule chose qui fait que Katania ne lui a pas planté une flèche dans le cœur, la seule chose qui fait qu'elles sont toujours en train de parler. Car les informations de cette femme l'intéressent grandement. Oui, elle a très envie de savoir ce qui se trouve plus à l'ouest. De toute évidence, si elle-même si aventurait, elle trouverait des clans, ou en tout cas des regroupements de gens. Enfin, enfin Katania effleure du bout des doigts la possibilité d'en apprendre plus sur le monde au-delà des terres qu'elle connait. Elle ne va pas perdre l’occasion qui lui est enfin offerte.

Elle se contente d'un simple inclinement de tête quand la femme se présente. Puis, s'occupe du coyote. Elle le prépare pour le transporter et éviter ainsi d'attirer les charognards qui pourraient vouloir récupérer la carcasse pendant qu'elle la désossera. Elle prend soin de ne pas contaminer la carcasse avec les intestins de l'animal en les gardant intacts. Puis, elle se redresse et attrape l'animal mort et vide par les pattes arrières. Sky vient d'accepter de se diriger un peu plus vers le nord. Elle se tourne ensuite vers le buisson derrière lequel elle se dissimulait puis siffle plusieurs fois et assez vite l'étalon à la robe noire s'approche dardant sur Sky un regard noir, mauvais. Elle attrape une corde et attache le coyote à sa selle. Puis, Sky pose une autre question. Katania la regarde un instant.

Elle hausse un peu les épaules et dit : « La curiosité. En réalité j'avais envie d'en découvrir plus sur les terres de l'ouest. Enfin à l'ouest de celles sur lesquelles ma tribu est installée ». Après tout, elle ne sait pas très bien où elle se situe : plutôt à l'ouest ou au centre ? Autant préciser, non ? Elle n'a pas menti. Elle s'est contentée d'expliquer ce qu'elle voulait en venant jusqu'ici. Puis, elle reprend la parole pour demander : « Et toi ? Qu'est-ce qui t'amène ici ? J'espère que tu ne traque pas ce coyote depuis tes terres ». Elle sourit un coin, presque moqueuse mais pas tout à fait. C'est plutôt de l'humour, simple, pas noir. C'est rare, mais cela arrive. Elle attrape l'une des rênes de son étalon et commence à marcher vers le nord, en direction de ce qu'elle a indiqué plus tôt.

La jeune femme est parfois un peu trop téméraire, parfois un peu trop arrogante. Mais elle est suffisamment belliqueuse pour se le permettre. Et comme elle n'a aucun scrupule, en règle général, elle s'en sort toujours plutôt bien : elle n'a aucun mal à s'inviter chez les gens pour les dépouiller, comme elle dépècera bientôt cet animal qu'elle vient d'attacher à sa selle. Lorsque Sky lui demande si elle voyage seule, elle se dit qu'elle pourrait être honnête ou rester un peu vague, juste au cas où Sky voudrait lui tendre un piège en profitant de sa solitude. Alors elle dit : « En général non, mais parfois je m'éloigne un peu de mes compagnons ». Sans préciser de distance ou de notion de temps. Puisqu'il se trouve qu'en cet instant, elle est seule. Même si son cheval est une sacré teigne et emporterait probablement une ou deux âme avant de succomber à la mort. Katania entraîne Sky en tenant les rênes de l'animal d'une poigne distraite, elle sait qu'il ne partira pas. Plus jeune, il a tenté de se rebeller. Cela s'est mal terminé pour lui, depuis il se méfie autant de la terre que de l'humaine qu'il accompagne. Enfin humaine, la question se pose souvent en ce qui concerne Katania. L'est-elle ? Elle est probablement plus proche du prédateur que de l'humaine à la différence qu'elle prend plaisir à être cruelle. Sky répond et Katania écoute. Elle continue à avancer en sondant les alentours. Elle est prudente et se déplace silencieusement. Son regard passe d'un buisson à l'autre, elle sonde chaque zone plus sombre, elle cherche les empreintes qui pourraient indiquer le passage d'un animal ou d'un homme.

Sky continue à expliquer ce qui l'amène dans cette partie du monde. Alors Katania demande : « Et tu le fais seule ? Ce n'est pas toujours facile de faire du troc quand on est seule... ». Et quand on est une femme. Dans les tribus de nomades, il est parfois difficile de s'imposer en tant que femme. Katania a réussi à s'imposer à force de violence, mais cela lui a demandé du temps. Puis elle continue : « Mais tu as raison, les marchandises que l'on trouve ici sont des plus intéressantes ». Des viandes, des céréales, et d'autres choses encore qu'elle ne trouve pas par chez elle. Il faut dire que les clans sédentaires ont du mal à faire du commerce avec les nomades qui sont peut-être un peu agressifs. Elle sourit prédatrice, avant de l'écouter à nouveau et répond : « Peut-être oui... Nous avons une soie des plus fines ». Après avoir ravagé un village qui faisait de l'élevage de ces petites bestioles qui produisent le matériel et torturé de nombreuses personnes pour obtenir des secrets de fabrication, puis réduit plusieurs personnes en esclavage pour produire des tissus. Une belle accroche pour attirer la curiosité des commerçants. Le vieux chef est parfois subtil, ce qui lui vaut d’avoir encore la tête sur les épaules. Une fois arrivée là où elle souhaitait s’arrêter, elle détache le coyote et l’empoigne pour le descendre de la selle le déposant prêt du cercle de pierre dans lequel les vestiges d’un feu sont encore présents. Elle redresse ensuite la tête vers Sky et demande : « Tu es toujours sur les routes alors ? Ca ne te manque pas la stabilité d’un foyer ? ». Il faut bien qu’elle paraisse plus gentille que méchante si elle veut des informations sur les terres desquelles elle provient. Elle reprend son couteau et retourne prêt du coyote.

C'est de bonne guerre. Comme elle l'a fait, Sky lui répond qu'elle voyage avec des compagnons, sans pour autant préciser plus que cela. Ainsi, Katania ne sait pas s'ils sont là, ou s'ils sont plus loin et que la jeune femme s'est éloignée. Elle ne peut pas le lui reprocher puisqu'elle même vient d'en faire de même pour sembler un peu plus dangereuse qu'elle ne l'est en réalité. Même si Katania est redoutable et qu'elle n'a aucun mal à survivre toute seule, même sur des terres des plus hostiles. Mais bon, on ne sait jamais, des fois qu'on veuille la sous-estimer. La conversation se poursuit sur les marchandises qui se trouvent dans la région dans laquelle ils se trouvent. Du cuir et des peaux qu'il n'y a pas à l'ouest. Des marchandises intéressantes que Katania n'aura pas de mal à échanger contre d'autres choses. Elle essaiera de trouver une maison dans laquelle elle pourra trouver quelques biens. En y laissant la mort pour toute consolation. Elle ne s'encombre pas des détails, c'est certain.

Katania laisse le coyote au sol, tout en lui posant une question. Elle écoute la réponse de Sky, en attachant son cheval. Elle prend également le temps de lui retirer sa selle. Il a bien mérité une pause. Elle remplit un seau d'eau qu'elle dépose devant lui puis revient vers Sky qui lui retourne la question. Elle n'est visiblement pas du genre à s'occuper d'une armée de gamin qui courent partout et hurlent à la moindre occasion. Elle lui pose également une question et Katania sourit un peu amusée. Elle répond : « Je n'ai pas vraiment la fibre maternelle, non ». Ni même la fibre familiale en réalité. Katania est une guerrière, une conquérante. Elle ne s'intéresse qu'à la découverte et au pouvoir. Elle ne peut pas le dire en ces termes bien sûr, alors elle répond : « J'aime être sur la route. Rencontrer des gens différents chaque jour, faire du troc et découvrir de nouvelles cultures ». Elle aime surtout les détruire, mais soit. Ce n'est qu'un demi-mensonge. Elle reprend son couteau et commence à dépecer l'animal avec beaucoup de soin. La fourrure est belle, un peu abimée par les flèches mais elle devrait pouvoir en tirer un bon prix. Vu qu'elle ne prendra que la viande dont elle a besoin, Katania projette de garder la fourrure. Elle avisera en temps utile.

Elle garde son attention focalisée sur Sky même si elle ne la regarde pas. Et elle écoute les bruits environnant. Elle connaît bien les lieux, si quelque chose se tramait, elle est presque sûre qu'elle s'en rendrait compte. Elle reprend la parole pour dire : « Par exemple, un peu plus à l'est se trouvent une série de village dont les maisons sont fortifiées et entourées de remparts pour se protéger des nombreux grizzli qui arpentent la région. Leurs constructions sont vraiment ingénieuses et résistantes. Percer leur secret un véritable défi ». Qu'elle a déjà relevé une ou deux fois grâce à certaines techniques de tortures qui ont déjà fait leur preuve. Katania a vraiment pris son pied ces fois-là. Peut-être irait-elle percer un nouveau secret avant de rejoindre sa tribu. Un frisson d'excitation remonte le long de sa nuque. Puis elle dit : « Peut-être un jour pourrais-je aller plus à l'ouest, jusqu'à la mer. Je dois avouer être curieuse de découvrir les cultures de cette côte ». Elle espère que Sky lui en parlera un peu.

La voilà à parler avec cette femme qu'elle ne connait pas. Qui pourtant semble avoir des tas de choses à lui apprendre. Et Katania en est vraiment très heureuse. Elle qui est curieuse d'en savoir plus va pouvoir avoir des informations avant même d'avoir mis un pied dans les terres de l'ouest. Elle ne peut qu'en tirer avantage. Elle lui parle donc de l'est, comme preuve de bonne foi et pour apporter un peu de contenu dans ce marché tacite qui est en train de se tisser entre les deux jeunes femmes. Katania le sait, elle ne peut pas toujours prendre sans donner en retour. Parfois, elle doit concéder certaines choses pour en apprendre plus. Et puis, elle n'a pas à parler de son clan, elle peut parler des villages de l'est, elle ne les apprécie pas et certains n'existent plus. Alors, elle n'a rien à perdre et tout à gagner à parler à cette femme. D'ailleurs, Sky reprend la parole et Katania l'écoute en continuant à dépecer l'animal d'un geste sur et précis. Sky lui parle de l'est puis de l'ouest. Elle tend une oreille très attentive : les côtes sont superbes, mais avant il faut en passer par plusieurs territoires aux cultures différentes. Alors Katania répond : « Les terres de l'est sont fascinantes, elles en valent vraiment la peine. Surtout pour une chasseresse telle que toi... Tu trouveras de nombreux gibiers et cela te permettra d'aller à la rencontre des populations locales qui sont toujours ouvertes au troc ». Les chasseurs de l'est sont doués, mais nombreux sont ceux qui tombent sous les attaques des grizzlis. Alors les villages sont toujours heureux d'en voir de nouveau prêt à leur donner des vivres et des proies.

Katania relève un peu les yeux alors qu'elle tourne l'animal pour poursuivre son travail. Elle ne conservera sans doute pas cette peau, elle aura l'occasion d'en trouver de nouvelles. Et peut-être Sky sera plus encline à lui parler si Katania soigne un peu leur relation. La guerrière a beau être arrogante et sanguinaire, elle sait reconnaître une situation où l'intelligence surpasse la violence. Et sa curiosité malsaine ne sera jamais satisfaite de ce que la violence pourrait lui apporter. Elle demande : « La mer est-elle aussi dangereuse qu'à l'est ? On y trouve multitudes de requins et de poissons dangereuses ainsi que des méduses dont les poisons n'ont à ce jour que bien peu de remède... ». Peut-être si elle l'incite à parler plus concrètement d'un seul de ces territoires, Sky parlera des autres. Katania la regarde un instant avant de regarder autour d'elles. Pour le moment son étalon est calme et en général il est le premier à sentir le danger. Katania se tranquillise et reprend son travail jusqu'à avoir retirer l'ensemble de la peau sans l'avoir abîmée. Puis, elle commence à découper l'animal. Elle connaît bien les méthodes. Les cuisinières Kadaaris les lui ont enseignées pour qu'elle puisse se nourrir pendant ses escapades. Elle sépare l'animal en plusieurs morceaux puis elle se redresse et récupère une vieille marmite très légère faite par un forgeron de sa tribu, une gourde et une petite pochette en daim avant de revenir vers la pierre sur laquelle elle a disposé les morceaux du coyote. Elle pose la marmite dans le feu, y verse un peu d'eau, sort quelques baies et légumes de la pochette qu'elle ajoute à l'eau avant de placer l'un des plus gros morceaux de viande avec tout ça. Une fois son œuvre achevée, elle sort une ficelle et va accrocher les autres morceaux à une branche non loin. Elle y dispose plusieurs feuilles d'une plante odorante repoussant aussi bien les insectes que les charognards puis revient vers Sky en s'essuyant les mains dans un tissu prélevé sur sa selle, déjà entaché d'autres traces de sang. « Y'a-t-il beaucoup de tribus à l'ouest ? Ou les peuples sont-ils plus fédérés ? L'est regorge de nomades et de tribus, seuls quelques clans sont réellement sédentaires... ». Toujours plus de questions. Katania n'en a jamais assez.