[Priam - Calypso] Les retrouvailles d'un frère et une soeur

HRP:

Il y quelques mois...

Un coup de hache file dans ma direction, je me baisse rapidement pour l'esquiver puis saisi mon assaillant à bras le corps et le force à reculer. Je lui tords violemment le poignet, le forçant à laisser tombé son arme, puis lui assène un puis deux crochet du droit avant de lui filer un coup de genoux dans le ventre, la respiration coupé par le choc je le laisse s'écrouler sur le sol. J'en ai à peine terminer avec lui qu'une femme tente de me taillader le visage à l'aide d'un poignard, j'esquive tant bien que mal ses attaques et m'en sort avec une légère estafilade sur la joue gauche. Je serre les dents puis ramasse mon harpon et m'en serre pour lui faucher les jambes, un fois la guerrière tombé j'attrape le haut de son crâne et le fait claquer contre le bouclier de son coéquipier. Je me redresse alors pour faire face au plus coriace des belligérants, l'homme en question est plus grand que moi mais aussi et surtout bien plus carré. Nous nous dévisageons, puis il charge dans ma direction en beuglant, faisant tournoyer sa masse d'armes devant lui. Je pivote pour l’éviter et lui décoche un coup de harpon dans le bas du dos puis me replace sur mes appuis attendant sa prochaine attaque qui ne tarde pas à venir. Cette fois je réagis un peu trop tardivement et je recois son épaule en plein dans la face, je vole quelques mètres plus loin et m'étale dans la poussière, je grimace en me relevant tant bien que mal puis crache le mélange de sang et de salive que j'ai dans ma bouche. Je fais craquer mes épaules puis cours dans sa direction, juste avant de lui rentrer dedans je prends appui sur les caisses de provisions à ma gauche et saute, me catapultant au dessus de mon adversaire, aussitôt fait je lui attrape le cou et le serre jusqu'à avoir les jointures blanches et qu'il tape plusieurs fois au sol pour que je le lâche.

Je m'éloigne de lui pour reprendre mon souffle puis me tourne vers la foule venue assister à ce combat, je m'incline légèrement devant elle lorsque des applaudissements se font retentir. Je me tourne ensuite vers les apprentis guerriers auxquels j'ai fait une démonstration.

- Lors d'un combat à mort, lorsque votre adversaire ne veux pas vous prendre comme otage ou esclave, il n'y a que deux possibilités qui s'offre à vous: tuer ou être tuer. C'est à ce moment que vous réalisez, que même si vous êtes un excellent bretteur cela ne fait pas de vous un excellent guerrier. Un guerrier, ne fais pas seulement usage de ce qu'on lui a enseigné, il se sert de sa capacité à anticiper les mouvements de son adversaire, il se sert de sa capacité à s'approprier l'environnement du combat pour mettre tout en œuvre pour survivre.

J'adresse un signe de tête au sergent instructeur puis attrape le linge propre que l'on me tend et m'essuie les mains et le visage. Je m'approche d'un tonneau remplit d'eau et entreprend de nettoyer la coupure sur ma joue, je passe aussi un peu d'eau dans mes cheveux puis les essuies rapidement. Je m'apprête à partir me reposer dans mes appartements au sein du fort qui protège la baie lorsque mes yeux sont attirés par une femme de couleur noire qui me dévisage. Je me dirige vers elle tout en la dévisageant à mon tour, au fur et à mesure je la reconnais. Ce même regard, ces mêmes cheveux, ce même sourire. Lorsque j'arrive à sa hauteur, j'ouvre la bouche sans qu'aucun son n'en sorte puis un sourire se dessine sur mes lèvres.

- Calypso ? C'est bien toi ?

Le vent soufflait dans ses cheveux, le sable s'infiltrait dans ses vêtements, l'eau avait depuis des heures trempé ses chaussures. Pourtant, la jeune femme ne bougeait pas. Elle resta là, stoïque durant des heures, perdu dans ses pensées. Elle entendait les bruits autour d'elle : la ville, les pêcheurs revenant du travail, les passants se promenant sur la plage, les animaux se posant près d'elle. Le monde continuait de tourner, la vie continuait son chemin au travers de milliers d'êtres autour d'elle, et pourtant Calypso se sentait vide. La mort de sa tutrice —sa vieille dame, comme elle aimait l'appeler— l'avait mise à terre. Elle avait l'habitude de côtoyer la mort : ses parents étaient morts, des guerriers mourraient tous les jours, des conflits éclataient, parfois c'était les règlements de comptes… son métier de guérisseuse l'obligeait à côtoyer la mort de près. Mais celle-ci fut plus difficile à encaisser pour la jeune femme.

Lorsque le soleil fut couché, que le vent s'était levé, que les vagues commençaient à tremper ses jambes et que le froid l'envahissait petit à petit, alors là, seulement, Calypso décida de bouger. Elle se leva difficilement, ses membres engourdis, elle se sentait ankylosée, comme si elle était passée en plein milieu d'un combat. Elle retourna chez elle, qui était en fait la maison de sa défunte tutrice. L'intérieur lui sembla vide, froid, inconnu, stérile. Elle ne pouvait pas rester là, elle commençait déjà à suffoquer dans cet environnement. Elle ne savait pas quoi faire, elle n'avait plus personne à présent … Personne sauf Priam —son frère qu'elle n'avait pas vu depuis des années. « De toute façon je n'ai plus rien à perdre ici ». Telles fut ses dernières pensées au sujet de sa ville natale. Elle prit le peu de choses qu'elle avait accumulé aux court des années et partit en direction de Galene.

Le voyage ne fut pas aisé, le corps et l'esprit fatigué, Caly avait du mal à progresser. Elle parvint malgré tout à destination, affaiblie. La ville lui était totalement inconnue, elle n'y était jamais allée. Elle ne savait même pas où trouver son frère dans parmi toutes ses habitations. Elle se doutait qu'il devait bien avoir une jolie maison, mais cela ne lui serait guère suffisant. Elle décida d'avancer un peu plus dans la ville avant de demander après lui —les gens pourraient se méfier. Une inconnue qui demande à voir le chef, est-ce un danger, une menace ?

Elle n'eut guère besoin de chercher très longtemps. Du bruit, des cris et une foule avaient attiré son attention. Elle s'était rapprochée de plus près afin de voir ce qu'il se passait. Deux personnes étaient en train de se battre. A mort ? Probablement pas avec une foule pareille. Elle resta là, à contempler le combat, en retrait. Elle observa son frère à la dérobé, il avait l'étoffe d'un chef, des mouvements précis, un guerrier presque sans faille. Et c'est de l'admiration qui brillait dans les yeux de la jeune femme à présent. Le combat terminé, son frère sembla partir, décidé à le suivre en pensant qu'il ne l'avait pas vu, Calypso fit quelques pas en sa direction. Elle n'eut pas le besoin d'en faire plus, il avait levé les yeux vers elle, et semblait à présent la reconnaître. Il avait grandi, mûrit, prit en muscles aussi, mais il avait toujours cet air familier, ce sourire charmeur et sa voix que Calypso trouvait particulièrement rassurante en cet instant précis. Elle s'éclaircit la voix avant de parler, elle savait qu'elle devait trembler.

- Pri-Priam … Oui, c'est bien moi… Ca fait tellement longtemps …

La tristesse, le stress et la peur des derniers jours et de son voyage s'envolèrent presque instantanément. Elle ne résista pas et prit son grand frère dans ses bras —brièvement, mais efficacement. Elle se recula très vite néanmoins, ils ne s'étaient pas vus depuis des lustres, il pouvait très bien l'envoyer balader …

Ma petite fond sur moi et me prend dans ses bras, brièvement certes, mais durant ce court instant je l'ai senti trembler légèrement contre mon torse, j'ai senti ses muscles tous plus tendus les uns que les autres mais j'ai aussi senti un certain soulagement. Je la laisse faire un pas en arrière, je la dévisage toujours. Elle a bien grandit, je suis plus que ravi de constater qu'elle s'est changé en une ravissante jeune femme. Je souris toujours comme un enfant.

- Tu as beaucoup changer mais en même temps pas tant que ça, tu sais ? Tu es devenue une femme magnifique, Calypso.

La dernière fois que j'ai vue ma soeur, elle était en larme dans les bras d'une petite vieille à Scylla, elle me criait de ne pas la laisser toute seule. Mais je le devais, à cet époque je n'avais pas assez d'argent pour subvenir à ses besoins alors j'ai pris la dure décision de la laisser aux bons soins de la vieille dame. J'ai ensuite errer pendant un an dans la campagne entre Scylla et Westland, à la ville flottante je me suis engagé comme mousse sur un bateau marchand. Trois jours plus tard je faisais parti d'un équipage de pirates. Quelques années plus tard, je deviens un guerrier Pankarien puis Orion fait de moi son apprenti avant que je ne devienne son Second. Il s'en était passé du chemin depuis ce jour.

- Tu veux sûrement te restaurer et te reposer. Suis-moi.

Je lui souris et l'encourage à me suivre, puis nous prenons la direction du fort.

On dit souvent que l'on se rend compte de la valeur d'une chose une fois qu'on ne l'a plus. Mais on s'en rend aussi compte quand celle-ci nous revient —même si c'est des années plus tard. Les années qu'elle avait passé seule sans famille à Scylla l'avait rendu forte, indépendante et débrouillarde. Calypso sourit lorsque Priam lui dit qu'elle magnifique femme elle était devenue alors. C'était en partie grâce et à cause de ces dernières années qu'elle avait changée. Seulement, elle était restée un peu la même, au fond. Elle se rappelait à présent le sentiment de sécurité qu'elle avait lorsque son frère était dans les parages. Elle ne se souvenait pas qu'il lui avait tant manqué.

- Toi aussi tu as beaucoup changé, tu as … mûri, je dirais. Mais ta voix, elle, n'a pas changée, elle est restée intacte, dit-elle avec un sourire. Avec plaisir, la route fut assez pénible pour venir jusqu'ici.

Elle accepta volontiers de le suivre, elle avait envie de poser ses affaires dans un coin et de rattraper le temps perdu avec son Priam. Elle ramassa ses sacs, les remit sur son épaule et entreprit de le suivre. Elle ne savait pas vraiment où il l'emmenait. Elle espérait que se fusse chez lui —elle ne voulait pas loger chez de parfait inconnus non plus. Ils marchèrent plusieurs minutes avant d'arriver devant ce qui semblait être un fort.

- C'est ici que tu habites ? demanda-t-elle, étonnée.

Je souris en l'entendant me dire que j'ai muri mais que ma voix est resté la même. J'ai peut-être muri mais je ne suis pas sage pour autant, je n'agis plus sur des coups de tête et j'ai appris que tout ne se résout pas par la violence. En arrivant au fort je souris de nouveau en voyant son air dépité et à la fois étonné. Je la rassure rapidement.

- Oh non, je n'habite pas ici mais c'est là que je passe le plus clair de mon temps, j'y ai mon bureau ainsi qu'une bibliothèque. Et ce bureau est l'endroit idéal pour se reposer sans être dérangé toutes les cinq minutes par mes conseillers.

Je m'avance et franchit la porte donnant sur la gigantesque cour intérieur du fort de Galène. Lorsque les gardes s'avancent pour fouiller ma sœur je les stoppes dans leur élan en les renvoyant d'un geste de la main. Aucun besoin que le retour de Calypso s'ébruite jusqu'à mes conseillers. Si jamais ils apprenaient son retour dès maintenant je n'arriverai pas à me débarrasser d'eux. J'emprunte ensuite un escalier sur la droite permettant d'accéder à l'étage, donnant une vue sur l'ensemble de la cour, dans un coin sombre je repère le chapeau d'Annabeth, même si Anna déteste que je l'appelle comme ça. Je sors ensuite une clé de ma veste et déverrouille la porte de mon bureau.

- Voilà ! Si tu veux tu pourras dormir un peu sur le lit dans la deuxième pièce, je ne m'en sers que très rarement alors il doit encore être parfaitement moelleux.

Je referme la porte en bois derrière ma sœur avant de la délester de ses bagages, bagages que je dépose juste à côté de mon immense bibliothèque.

- Si tu le souhaites je peux t'apporter de quoi te restaurer.

Le fort se tenait devant elle, son imposante façade, sa grande porte, son côté inaccessible. Elle comprenait pourquoi Priam y passait beaucoup de temps. Une impression de puissance dégageait de la bâtisse. Comme si, en pénétrant à l'intérieur, on devenait immédiatement quelqu'un qui a de grandes responsabilités. On s'y sentait sans aucun doute en sécurité, caché par les hauts murs, à l'abri des regards indiscrets. Calypso le voyait très bien gérer le clan d'ici, dans une tour peut-être, où se trouvait son bureau, d'où il pouvait voir tout le monde mais personne ne pouvait le voir, lui.

- C'est très… imposant, en tout cas, dit-elle d'un ton qu'elle voulait neutre.

Elle suivit son frère dans ce qui semblait être la cour du fort, immense Elle s'y voyait déjà flâner lors des baux jours. Des gardes — tout aussi immenses et imposants, à l'image de la propriété— s'avancèrent pour la fouiller, mais Priam les arrêta. Calyspo en fut très contente, elle n'aurait pas apprécié se faire fouiller de la sorte. Elle n'avait rien à cacher, elle était ici de son plein grès et n'avait aucune intention mauvaise, mais elle restait une femme après tout. Ils entrèrent dans une pièce que Caly identifia comme étant le bureau de son frère. Ainsi, il avait de quoi dormir à son bureau. Intéressant, nota-t-elle mentalement.

- Merci, c'est très gentil de ta part. C'est magnifique, ici. La cour est splendide. Tu dois passer d'agréable moment lors des beaux jours. Je veux bien de quoi me restaurer, j'avoue avoir un peu faim. Elle s'approcha de la bibliothèque. Tu as une collection incroyable. Où as-tu eu tous ces livres ? Je pourrai passer des heures à les contempler ! On n'en avait pas autant à Scylla …

Je croise les mains derrière mon dos en regardant ma soeur parcourir mon bureau des yeux. Elle semble s'émerveiller en voyant la quantité impressionnante de livres que contient ma bibliothèque, il est vrai que je possède la plus grande bibliothèque privé de tout le clan. Au sein de l'alliance, je pense qu'il s'agit de notre Ipa, Akeela étant encore plus férue de livres et d'histoires que moi. Comment ai-je réussi à avoir autant de livres ? Une bonne moitié était déjà là du temps d'Orion, pour le reste je les ais échanger avec d'autres possesseurs livres et un petite partie provient de ma période de piraterie. Lors des raids j'ai toujours mis un point d'honneur à sauver les livres présent dans les cabines de capitaines.

Je m'avance et passe une main sur la couverture de certains ouvrages.

- Une partie d'entre eux font partie de l'héritage d'Orion, le reste je l'ai acquis lors de différentes aventures...

Je me tourner vers Calypso en souriant.

- Si tu le souhaites je peux te laisser un double de la clé de ce bureau afin que tu es un accès illimité à cette bibliothèque. Il sont classé par catégorie, cela va des simples fictions aux études des marées en passant par l'herboristerie. Certains d'entre eux sont cadenassés, comme tu peux le voir, mais c'est simplement parce qu'ils sont les plus anciens. Ils datent des anciens temps.

Je m'avances vers un petit coffre en bois sceller par un cadenas chiffré, je fais coïncidé la combinaison puis en retire une clé.

- Pour pouvoir les détacher tu auras besoin de cette clé. La combinaison du coffre tu la connais déjà puis que c'est ta date de naissance, Caly.

Je lui souris avant de replacer la clé dans le coffre puis de le verrouillé à nouveau.

Calypso était en pleine admiration devant la beauté des livres qui s'offraient à elle. La collection de son frère était époustouflante. Elle n'avait probablement encore jamais vu autant de livres au même endroit. Elle sentait que son frère l'observait, mais elle ne put s'empêcher de s'approcher afin d'en toucher les reliures. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas ressenti ce plaisir, de toucher cette texture si particulière aux bouquins. Elle en saisit un par la tranche, le prit délicatement dans ses mains, et le feuilleta. Elle avait appris à lire il y a bien longtemps, mais elle n'avait jamais oublié. Elle caressait presque les feuilles à chaque nouvelle page qu'elle tournait, c'était comme si elle redécouvrait la beauté des choses. Elle savait où elle allait passer son temps libre dorénavant : dans le bureau de son frère. La voix de ce dernier la fit descendre sur terre, elle rangea le livre et se tourna vers lui. Elle esquissa un sourire à l'évocation du mot « aventures », elle se demandait bien de quelle aventures il pouvait parler, il faudrait qu'elle lui pose la question à l'occasion. Flattée de la proposition de son frère, elle ne put refuser.

- C'est extrêmement généreux et gentil de ta part, Priam, merci. Tu connais ma passion pour les livres, j'en serais ravie. Bien évidemment, tu peux compter sur moi pour en prendre le plus grand soin. J'ai hâte d'apprendre de nouvelles choses…

Ses yeux brillaient d'excitation et elle avait un ton rêveur. Il n'y avait qu'elle pour réagir de la sorte rien qu'à l'idée d'acquérir de nouvelles connaissances. Elle n'était définitivement pas un soldat. Elle le regarde déverrouiller un petit coffre et en sortir une clé, la fameuse clé qui lui donnera accès au savoir suprême. Elle était touchée que se fut sa date de naissance qui gardait ce précieux objet, mais elle ne savait comment réagir face à son frère, alors elle opta pour une touche d'humour.

- Dans ce cas, je ne devrais pas avoir de mal à le retenir, dit-elle avec un sourire. Elle balaya la pièce des yeux, et fit un geste large. Je pense que je vais bien me plaire ici. Mais, je suppose que tu sais que je ne suis pas ici pour ta bibliothèque et ta belle demeure …

J'observe attentivement l'émerveillement qui se lit sur le visage de ma sœur. Elle engloba l'ensemble de la pièce d'un geste et suite à sa remarque je lui adresse un léger signe de tête. J'étais au courant de la raison de la venue de Calypso, un de mes contacts à Scylla m'avait apprit la mort de la tutrice de Caly. Je m'avance un peu avant de parler.

- Je suis sincèrement désolé pour elle, Calypso... Je sais qu'elle était beaucoup pour toi...

J'avais envie de rajouter qu'elle était plus que je ne le serais jamais mais pour une fois j’eus la décence de me taire. Je pose une main réconfortante sur l'épaule de ma petite sœur ne sachant pas trop quoi faire.

- Si tu le souhaites, je peux organiser une cérémonie d'adieu en comité restreint...

Dire que si j'avais su mieux m'occuper de ma soeur, elle n'aurait jamais eu à vivre une nouvelle fois la mort d'une figure maternelle. Mais à l'époque j'étais jeune, sans argent et j'étais incapable de survenir au besoin d'une soeur plus jeune.

Calypso était très triste de la mort de celle qui avait été durant de nombreuses années sa tutrice. Elle avait eu du mal à accepter la perte de ses parents et de son frère, elle avait eu du mal à accepter de vivre avec elle également. Et aujourd'hui, elle avait du mal à laisser ce souvenir s'en aller. Elle ne voulait pas tourner cette page de sa vie, elle ne voulait pas la laisser partir. Il le fallait pourtant, et la jeune femme le savait. Elle était contente que son frère éprouve de la compassion, elle entendait l'émotion dans sa voix, et cela la touchait particulièrement. Et même si elle sentait qu'il s'abstenait de dire quelque chose, elle n'insista guère. La main réconfortante qu'il posait sur elle suffisait à apaiser un peu sa peine. Elle savait que son frère avait grandi et qu'il serait là pour elle à présent.

- Ca me touche énormément Priam, merci beaucoup.

Elle se retourna vers lui, afin qu'il lise toute l'émotion dans ses yeux.

- Cependant, ils ont déjà fait le nécessaire pour elle à Scylla …

Elle laissa sa phrase en suspend, elle ne savait pas quoi ajouter de plus.

- Je pense que je vais me reposer un peu avant d'assister au diner de ce soir, si cela te convient.

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