[Cillia - Akeela - Kalevi] Je ne plaisante pas, j'ai une poêle

An 148, 9^ème mois

La journée touche à sa fin, les ombres s’allongent déjà et Gery n’est pas encore rentré de la pêche. Mais Cillia ne s’inquiète pas, elle sait que son oncle aime s’attarder au bord du lac, un peu plus haut dans la montagne, et qu’il se laissera surprendre par l’obscurité, comme toujours. Cela lui laisse un peu plus de temps pour terminer ses corvées et elle peut ainsi en profiter pour faire une petite pause. Elle s’appuie contre la clôture de l’enclos et regarde d’un œil attendri leur dernier petit agneau. Il est arrivé un peu tardivement mais il se porte bien et si elle n’a pas particulièrement hâte, elle a bon espoir qu’il fournisse une bonne quantité de laine une fois adulte. Elle se baisse pour ramasser son panier et se remet au travail.

Cillia entasse les pommes de terre récoltées aujourd’hui dans un sac, en prévision de l’hiver, quand elle aperçoit un mouvement du coin de l’œil. Elle pense d’abord qu’il s’agit de son oncle mais à y regarder plus attentivement, la silhouette qui se glisse le long de l’enclos ne correspond pas. Elle se raidit, lâche une pomme de terre et attrape la première chose qui lui tombe sous la main : une vieille poêle en fonte rouillée. La jeune femme est naïve dans bien des domaines, mais elle a appris à être méfiante envers les étrangers. Les personnes qui se perdent si loin des villages dans les terres de Sengoli ont rarement de bonnes intentions…

Elle fait discrètement le tour de la chaumière et se cache derrière un mur pour observer l’homme à quelques mètres de là. Celui-ci lui tourne le dos, il semble réellement intéressé par les moutons et Cillia doute qu’il se soit rapproché d’une habitation uniquement pour demander son chemin. Il s’agit sûrement d’un pillard qui n’hésitera pas à tuer une bête pour se nourrir, même si celle-ci appartient à quelqu’un. Son cœur se serre à cette idée, elle ne le permettra pas. Elle n’est pas bonne combattante, elle sait pertinemment qu’elle n’a aucune chance face à un homme de cette stature s’il décide de s’en prendre à elle, mais elle ne peut pas rester les bras croisés et attendre que l’un de ses moutons se fasse égorger. Alors elle s’avance prudemment, son arme de fortune dans les mains, et quitte la sécurité de sa cachette.

A mesure qu’elle s’approche de lui, elle le distingue mieux dans la lumière déclinante du jour. Elle n’est plus qu’à quelques pas lorsqu’elle remarque l’arme qui pend à la ceinture de l’homme, ses yeux s’agrandissent et elle a un petit hoquet de stupeur. Ce n’est pas une vulgaire lame émoussée comme en portent les petits brigands, c’est une belle épée bien affûtée comme en portent les combattants aguerris. Il doit l’entendre arriver derrière lui puisqu’il esquisse un mouvement pour se retourner. A ce moment, Cillia panique et frappe. Il y a un petit bruit sourd lorsque la lourde poêle heurte l’arrière du crâne de l’inconnu. Quand elle rouvre les yeux, la jeune femme est surprise de le trouver effondré sur le sol, inconscient. Elle le regarde encore, incrédule, lorsqu’un bruit attire son attention. Il y a deux autres personnes sur ses terres. Cillia brandit alors sa redoutable poêle au-dessus de sa tête, prête à défendre ses biens contre ces gens, qui qu'ils soient.

« Allez-vous-en ! Ces moutons m’appartiennent ! »

Cillia sait qu’elle n’a que très peu de chance d’en réchapper si les deux nouveaux venus décident de l’attaquer, sans compter que l’homme à terre risque de reprendre connaissance à tout moment. Son seul espoir serait de voir son oncle rentrer. Mais même si celui-ci arrivait à temps, ils n’ont pas l’habitude de se battre, ce qui ne semble pas être le cas des étrangers, et ils ne feraient sans doute pas le poids. La seule arme dont elle dispose est une veille poêle rouillée qui ne lui sera pas d’une grande utilité devant un adversaire qui lui fait face. Elle pourrait la lâcher et ramasser l’épée accrochée à la ceinture de l’homme qu’elle a assommé, mais elle doute pouvoir l’extirper de son fourreau avant que les deux autres ne soient arrivés à sa hauteur. Si seulement elle avait eu la présence d’esprit de la ramasser dès que son propriétaire était tombé au sol au lieu de le contempler bêtement, abasourdie par son propre geste...

L’inconnue lui assure qu’ils ne sont pas là pour ses moutons et qu’ils ne veulent que traverser ces terres pour se rendre plus au nord. Cillia aimerait la croire sur parole mais elle a du mal à lui faire confiance. De son propre aveu, l’homme qui gît inconscient à proximité de l’enclos est son ami, et celui-ci n’avait pas de bonnes intentions, elle en est convaincue. « Non, parce que je l’en ai empêché. » Elle resserre sa prise sur le manche de la poêle, elle a frappé un homme et ne le regrette pas. Elle n’a rien à se reprocher, elle a agi pour le bien de son troupeau. A moins d’être le dernier des imbéciles, il devait bien se douter que les bêtes appartenaient à quelqu’un. C’est un voleur, ni plus ni moins. Et qui sait ce qu’il aurait fait à Cillia si celle-ci s’était contentée de lui demander gentiment de passer son chemin ? « S’il ne nous voulait aucun mal, à moi ou à mes moutons, il ne serait pas venu avec une arme. » Après tout, quel genre d’individu s’avance vers une chaumière, une épée à portée de main, s’il n’a pas d’intentions hostiles ?

C’est alors que l’homme commence à remuer aux pieds de Cillia, il est en train de revenir à lui et elle n’a pas le temps de réfléchir calmement à la meilleure manière d’agir. Ils sont trois, elle est seule, mais elle a encore l’avantage pour le moment, tant que le voleur se trouve à sa merci. Elle sait cependant que cela ne va pas durer très longtemps, elle sera perdue aussitôt qu’il aura complètement recouvré ses esprits. Elle pourrait lui asséner un nouveau coup de poêle pour le mettre hors d’état de nuire mais cela pourrait bien énerver ses deux amis, qui n’ont pas l’air agressif pour l’instant, et les inciter à l’attaquer. Alors Cillia décide de mettre au moins l’épée hors de portée de son propriétaire, il ne pourra ainsi pas l’utiliser contre elle à son réveil. La jeune femme s’accroupit à côté de l’homme, sa poêle prête à s’abattre sur lui en cas de besoin, tout en jetant des coups d’œil inquiets aux deux autres. « N’avancez pas. » Malgré ses efforts pour dissimuler son angoisse, sa voix tremble légèrement, mais la menace lui paraît suffisamment claire pour qu’elle ne la précise pas. Même si elle a l’air frêle et inoffensive, Cillia n’hésitera pas à fracasser le crâne de leur ami s’ils font mine d’approcher. Elle entreprend tant bien que mal de décrocher l’épée de la ceinture d’une seule main. L’arme est bien plus lourde que ce à quoi elle s’attendait et elle peine à garder l’équilibre tandis qu’elle se redresse. C’est à ce moment-là qu’une main se referme brusquement sur son poignet, la faisant lâcher l’épée, elle pousse un cri de surprise et tombe en arrière. L’homme a repris connaissance, sa poigne est solide et Cillia n’arrive pas à se dégager. Alors elle agrippe fermement sa poêle et frappe de toutes ses forces sur chaque partie du corps de son adversaire qu’elle arrive à atteindre. Les moutons bêlent d’inquiétude et s’agitent dans l’enclos derrière eux tandis que la jeune femme hurle de rage et s’acharne à porter des coups qui tirent des grognements de douleur à l’homme, lequel ne semble pas disposé à la lâcher pour autant.

Si son oncle revenait à ce moment précis, il aurait beaucoup de mal à reconnaître cette jeune femme qui se débat de toutes ses forces pour obliger un homme à la lâcher tout en lui distribuant des coups. Cillia n’est pas violente, bien au contraire, mais elle est bien décidée à ne pas faciliter la tâche à cet étranger qui s’est introduit sur ses terres pour prendre l’une de ses bêtes. Elle met tant d’attention et d’énergie à le frapper qu’elle ne remarque même pas l’autre homme qui s’approche, elle pousse un cri lorsqu’il attrape son arme de fortune et l’empêche ainsi de continuer à taper sur le voleur. Lorsque l’homme lui demande d’arrêter de frapper son ami pour que celui-ci la lâche, elle hoche lentement la tête pour lui montrer qu’elle a compris. Des larmes de rage brillent dans ses yeux mais elle n’a pas d’autre choix que d’obtempérer, alors elle desserre la main à contrecœur et laisse tomber la poêle. Quand Brenn la lâche enfin, Cillia bondit sur ses pieds et recule de quelques pas, observant avec méfiance les trois inconnus qui lui font face.

Ils lui répètent alors qu’ils ne lui veulent aucun mal, qu'ils ne sont que de simples voyageurs, venus de Moroni, qui traversent son clan pour retourner sur leurs terres puis lui expliquent calmement qu’ils ont déjà fait de mauvaises rencontres et que leurs armes ne leur servent qu’à se défendre. Elle acquiesce de la tête, elle sait que les sengolis ne se montrent pas toujours très amicaux envers les autres clans et Cillia admet qu’elle a peut-être jugé ces inconnus trop rapidement. Même si elle se détend un peu, elle n’a pas confiance pour autant et reste sur ses gardes. « Je m’appelle Cillia. » Un petit sourire satisfait se dessine sur ses lèvres quand elle remarque le tissu ensanglanté dans la main du voleur tandis qu’elle masse son poignet douloureux.

Elle reporte son attention sur Akeela et Kalevi qui lui sont bien plus sympathiques. « Vous êtes bien loin des routes qu’empruntent d’ordinaire les voyageurs. Seriez-vous égarés ? » Il est rare que les gens s’aventurent volontairement jusqu’ici, il n’y a rien d’intéressant qui puisse les amener dans cette partie de la région – et c’est bien pour cela que son oncle y a construit sa chaumière. La jeune femme ne quitte que rarement les montagnes, elle n’a jamais mis les pieds à la capitale et ne connaît pas très bien les terres de Sengoli mais elle pense tout de même pouvoir les remettre sur la bonne direction s’ils en avaient besoin. Elle regarde Kalevi, puis Akeela, et leur adresse un sourire chaleureux. « Je peux vous indiquer le chemin à suivre pour rejoindre la route si vous le souhaitez. » Son regard se pose ensuite sur Brenn et elle ne peut réprimer un reniflement de mépris. Plus tôt celui-ci sera parti, mieux cela vaudra.

Lorsque Kalevi esquisse un geste pour lui rendre sa poêle, Cillia a un petit mouvement de recul involontaire. Sa propre bêtise lui arrache un sourire, elle ne peut pas s’empêcher de se méfier des inconnus, même s’il est maintenant évident qu’ils n’ont pas de mauvaises intentions. Elle récupère son « arme » puis l’écoute dire que c’est la première fois qu’il approche les montagnes de si près et qu’il a hâte de les découvrir davantage. Ces propos intriguent la jeune femme qui fronce les sourcils, elle ne sait pas grand-chose des terres en dehors de celles de son clan mais elle a du mal à concevoir que l’on puisse n’avoir jamais mis les pieds sur une montagne. Cela signifie-t-il qu’il n’y en a pas là d’où ils viennent ? Cillia peine à imaginer un tel paysage, ce doit être bien étrange.

Elle reporte ensuite son attention sur Akeela qui lui explique à son tour qu’ils préféreraient emprunter des routes peu fréquentées et Cillia ne peut s’empêcher de se demander s’ils n’ont pas quelque chose à cacher, ou de qui ils souhaitent se cacher. « Des gens comme moi ? » Elle incline légèrement la tête sur le côté, elle ne comprend pas vraiment ce que la jeune femme entend par là et ne voit pas bien quel intérêt ils peuvent trouver à rencontrer quelqu’un comme elle. Lorsque Akeela lui demande ensuite si elle vit seule ici, elle pense comprendre à quoi elle faisait allusion. Ce n’est pas la première fois qu’on l’interroge sur ce style de vie inhabituel, isolée de tout, même si tout cela lui semble tout à fait normal. Elle secoue la tête, un sourire aux lèvres. « Non, je vis avec mon oncle. Nous sommes heureux ainsi, loin des villages. » En réalité, elle n’a connu que cette existence solitaire et ne sait pas à quoi ressemble la vie en communauté, mais elle croit Gery sur parole lorsqu’il affirme que des voisins n’apportent que des problèmes. Cillia se rappelle alors qu’elle avait proposé aux voyageurs de leur indiquer une direction. « D’où venez-vous ? Vous allez vers le nord, c’est bien ça ? » Elle n’a pas vraiment fait attention à ce qu’ils lui disaient plus tôt, trop occupée qu’elle était à assommer leur ami le voleur. « Vous feriez peut-être mieux de trouver un endroit où vous arrêter pour ce soir. La nuit va bientôt tomber et certains chemins de montagne sont traîtres, on a vite fait de trébucher sur un caillou et de dévaler une pente escarpée. » Pour ceux qui ne connaissent pas les dangers de la montagne, un accident est vite arrivé et il n’est pas rare qu’un homme qui voyageait seul disparaisse dans la région, victime d’une chute fatale. Même si l’idée que Brenn se casse quelque chose en tombant ne la dérange pas particulièrement, elle ne souhaite pas non plus sa mort et Akeela et Kalevi lui sont sympathiques, alors elle préfère les mettre en garde.

La jeune femme ne peut pas s’empêcher de noter que Kalevi n’a pas répondu à sa première question concernant leurs terres d’origine, elle n’est pas la seule à rester méfiante malgré tout et un petit sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’elle hoche distraitement la tête. Elle n’a aucune idée de ce qu’ils trouveront en progressant vers le nord, une fois passées les montagnes, et même si elle est curieuse de savoir d’où ils viennent ou ce que ces trois-là ont à cacher, ce ne sont pas ses affaires et elle ne va certainement pas insister pour découvrir leurs secrets. Après tout, elle ne devrait plus jamais les revoir puisqu’ils ne sont que de passage dans la région, tout cela lui est donc bien égal.

Mais voilà que Kalevi lui demande la permission de s’installer sur ses terres pour la nuit ! Une petite grimace crispe les traits de Cillia pendant une seconde, cette perspective ne l’enchante pas le moins du monde et Akeela semble s’en douter. Elle lui promet qu’ils seront partis dès le lendemain et qu’elle veillera personnellement à ce que le voleur, à côté d’elle, ne touche pas à ses moutons. Quand celui-ci juge bon de préciser que les bêtes avaient l’air appétissantes, Cillia pince les lèvres et sa main se resserre imperceptiblement sur la poêle qu’elle tient toujours. Elle le fusille du regard et reporte son attention sur les deux autres pour répondre à la question du jeune homme. « Ce n’est pas à moi d’en décider, mais j’imagine que mon oncle acceptera. » Aussi loin qu’elle se souvienne, il n’a refusé son hospitalité qu’à une seule personne : un homme à la mine patibulaire qui avait fait très peur à la petite fille qu’elle était alors. « Je pense qu’il sera content d’avoir de la compagnie et d’entendre les nouvelles que vous avez à lui apporter de Moroni. » Même si le vieil homme a choisi de son plein gré cette existence solitaire, il ne dit jamais non à une bonne histoire et se montre curieux de savoir ce qu’il se passe au-delà des montagnes. Elle le voit déjà leur proposer de partager le poisson qu’il a pêché aujourd’hui et les presser de questions sur ce qu’ils ont vu lors de leur passage à la capitale. D’ailleurs, il lui reprocherait sans doute de ne pas s’être montrée plus aimable et de ne pas les avoir invités à manger avec eux. « Vous souhaitez peut-être vous joindre à nous pour le repas ? Je crois savoir que la chasse n’a pas été très bonne. » Elle jette un regard à Brenn, sur qui elle se promet de garder un œil, quitte à passer une mauvaise nuit.

Même si Brenn ne devrait plus poser de problème à présent et que Kalevi et Akeela ont l’air sympathique, leur séjour sur leurs terres n’enchante pas Cillia. Mais elle sait que son oncle sera content de profiter de la compagnie de nouvelles personnes, d’autant que celles-ci semblent disposées à lui rapporter des nouvelles de Sengoli et d’ailleurs. La jeune femme hoche lentement la tête lorsqu’ils proposent de contribuer au repas en allant chasser avant que la nuit ne tombe. Akeela suggère de s’en occuper elle-même pendant que ses compagnons s’occuperont de monter leur campement quand Cillia aperçoit Gery au loin. « Voilà mon oncle. » Elle s’éloigne alors, les laissant s’arranger entre eux, et remet sa poêle là où elle l’avait trouvée avant de le rejoindre en courant sur le chemin qui mène à la chaumière. Tout en marchant à ses côtés, elle lui explique rapidement la situation, elle raconte la tentative de vol de l’un des étrangers, en omettant toutefois de mentionner les coups de poêle qu’elle lui a assénés, et lui décrit l’attitude des deux autres. Comme elle s’y attendait, il pardonne facilement le voleur et se montre ravi d’avoir des visiteurs, il se réjouit d’entendre leurs histoires autour d’un bon repas.

Son filet rempli de poissons dans une main, s’appuyant sur un bâton de l’autre, Gery s’avance pour accueillir les voyageurs sur ses terres. Il boîte légèrement de la jambe gauche, résultat d’une ancienne blessure. C’est un homme d’une cinquantaine d’années à l’apparence négligée. Son visage à l’expression amène est mangé par une barbe grise et bien fournie, ses cheveux longs et châtains, grisonnants sur les tempes, sont grossièrement attachés en queue de cheval. Quand il arrive à la hauteur des inconnus, il les regarde quelques instants avant de sourire largement. Il fourre son filet de pêche dans les bras de Cillia et tend une main imposante et calleuse à Kalevi. « Je suis Gery, soyez les bienvenus. » D’un geste, il indique à la jeune femme à côté de lui d’aller s’occuper des poissons. Cela ne lui plaît pas d’être mise à l’écart et de laisser son oncle seul avec ces trois-là, mais elle obéit néanmoins et disparaît dans la maison. L’oncle se retourne alors vers les voyageurs. « J’espère que ma nièce ne vous a pas posé de problèmes, c’est une bonne petite mais elle n’a pas l’habitude de voir du monde. » Il remarque alors que l’un des hommes appuie un morceau de tissu sur l’arrière de sa tête, il n’a pas l’air en grande forme et s’il est curieux de savoir ce qui a bien pu lui arriver, il se contente de plisser les yeux sans rien dire. Il détourne ensuite le regard pour désigner la chaumine derrière lui. « Mon foyer est modeste et bien trop petit pour que l’on tienne tous les cinq là-dedans mais je serais heureux de partager mes prises du jour autour d'un feu avec vous, si vous n’avez rien contre le poisson ! » Il sourit et leur montre, un peu plus loin en retrait du parc des moutons, l'emplacement qu'il a aménagé pour pouvoir profiter des belles soirées de fin d'été, quand la nuit devient plus fraîche. A l'abri du vent, entouré de grosses pierres et légèrement en cuvette, se trouvent encore les restes du dernier feu de camp qu'il a partagé avec sa nièce.