Cela fait deux semaines que Isaak est revenu à Port-Victoire après le dernier raid sur le clan Orketa, raid duquel il a ramené une esclave. Ce n’est clairement pas dans ses habitudes de ramener des esclaves et de les garder pour lui tout seul, mais quelque chose chez Priya l’a fait changer d’avis. Depuis deux semaines qu’ils sont revenus, la jeune femme vit désormais à Port-Victoire, même si elle n’a pas franchement l’air de vouloir y mettre du sien. Mais Isaak sait qu’elle finira par se faire à tous ces changements, il arrivera à la dresser comme il a réussi à dresser Kavik lorsqu’il l’a obtenu. Sans y mettre de force, sans jamais frapper l’animal. La petite louve rebelle finira bien par devenir quelque chose de docile, même si ça prend du temps.
Pour l’instant, elle se rend utile comme elle peut, même si Isaak a parfois un peu de mal avec le fait d’avoir quelqu’un qui fait les choses pour lui. Depuis des années le guerrier se débrouille seul pour les tâches quotidiennes - mis à part pour les quelques trucs qu’il laisse volontiers aux esclaves de la ville – mais ça l’amuse de voir Priya faire tout ce qu’il lui demande. Il n’abuse jamais dans ce qu’il réclame, bien qu’il pourrait le faire comme le font certains de ses camarades avec les femmes trouvées dans les autres cans, mais Isaak n’y voit aucun intérêt. Lui préfère mettre des femmes consentantes dans son lit, c’est bien plus amusant par la suite. Mais cela ne l’empêche pas de faire quelques allusions à la jeune femme de temps en temps, pour lui faire peur, parce qu’il sait que la menace fonctionne tout aussi bien.
Isaak passe la porte de sa demeure au moment où la jeune femme prononce quelques mots à l’attention du chien, qu’il laisse toujours avec elle depuis sa capture. Il ne lui fait pas réellement confiance et sait que Kavik gardera un œil sur elle, prêt à lui croquer un mollet ou deux si elle tente de fuir ou de faire une bêtise. « Il s’appelle Kavik. Et à mon avis, il est bien plus propre que toi. » Il s’observe quelques secondes avant de retirer sa veste de fourrures tout en esquissant un petit sourire. « A quand remonte ton dernier bain ? Parce que lui s’est trempé hier soir. » C’est l’avantage de vivre au bord de la mer, de pouvoir faire des bains de nuit dans l’océan même si l’eau est fraiche. Isaak fouille dans son sac qu’il vient d’accrocher près de la porte et en sort un lapin, mort. Prise de la journée. « J’ai ramené de quoi diner. Tu sais ce qu’il te reste à faire. » Ca l’amuse, clairement, parce qu’il pourrait le faire lui-même.
Isaak aime bien embêter sa nouvelle esclave, ça l’amuse de la voir lui lancer un regard noir - ou même lui répondre parfois - à chaque phrase qu’il lui dit. Elle montre son petit caractère mais elle effectue tout de même les tâches qu’il lui demande parce qu’elle semble avoir rapidement compris où était sa place. Elle récupère le lapin mort en lui donnant un coup d’épaule et Isaak ne peut s’empêcher d’émettre un petit rire tout en attachant sa veste au crochet. Elle finira par se faire à cette nouvelle vie d’esclave et par comprendre qu’elle n’est pas si mal lotie avec lui. Elle aurait pu tomber sur bien pire qu’Isaak qui ne lui demande pas énormément de choses finalement. Qu’elle s’estime heureuse de n’avoir qu’à dépecer un lapin déjà mort pour le cuisiner.
Isaak s’installe à table et pose son épée tout en observant son esclave s’affairer avec l’animal mort. Kavik vient poser sa tête sur ses cuisses et son maître le caresse distraitement tout en écoutant la jeune femme lui donner son opinion sur sa façon de ramener de la nourriture dans la maison. Il ne peut s’empêcher de rire doucement en s’adossant à sa chaise. « Cela te dérangera moins quand cet animal remplira ton estomac. Mais si tu préfères chercher toi-même la nourriture à mettre dans ton assiette, je t’en prie. » Il sait déjà qu’elle n’était pas chasseur dans son clan et cela se confirme en voyant la petite grimace qu’elle fait en éventrant le lapin. Il se retient de rire à nouveau en la voyant faire, comme si elle n’avait jamais dépecé un animal mort de toute sa vie. « En attendant le prochain raid, je peux aussi passer mes journées ici à te surveiller à la place de Kavik si c’est ce que tu veux. »