Début du sixième mois, an 150
Alon, bientôt je ne serais plus dans cette ville, je devais me préparer en conséquence. Le danger approchait, les choses sérieuses allaient commencer et il m’était nécessaire de pouvoir me protéger en conséquence. Mon unique dague ne suffisait plus, elle était bien trop grande et plus adapté à mes besoins. Les armes étaient interdites à la citadelle : il m’en fallait une plus petite, plus discrète, une pièce unique que je pourrais toujours garder sur moi. C’est pourquoi je me dirigeai vers le forgeron et non pas le vendeur d’arme d’Alon. C’est chez ce dernier que j’avais acheté ma première arme, arme aujourd’hui grossière et inutile. Pourquoi une conseillère viendrait forger une arme ? Dans mon cas, pour tuer l’Ipa et ceux qui s’opposeraient à moi.
Capuchonnée, j’entrais dans la forge, personne ne devait savoir que je venais là, surtout pas Nukka et Silas, mes talents de manipulations ne sont plus à prouver mais réussir à convaincre Silas que je voyais son fils sans idée derrière la tête résultait du suicide. D’autant plus qu’il s’agirait d’un mensonge, je souhaitais mon arme, mais des informations également. Toujours avoir un plan B, n’est-ce pas ? Qui sait, cela pourrait m’être utile dans la mesure où Silas pourrait me trahir un jour. Mon regard balayait rapidement l’endroit, s’arrêtant sur la fameuse personne que je cherchais, Alaric.
« Bonjour. »
Je me dirigeais vers le forgeron, enlevant ma capuche après avoir bien vérifié qu’il n’y avait personne d’autre présent dans le lieu. Il fallait la jouer fine, s’il venait à divulguer des informations, ma place pourrait être remise en question. Un sourire charmeur, un regard séducteur et pour finir, une voix enjôleuse :
« J’ai une requête personnelle, que seul vous pourriez accomplir. J’ai besoin de vos talents pour me créer une arme, une arme unique et sur-mesure. »
Sur-mesure, cela était bel et bien le mot approprié. Comment une arme pouvait-elle sur-mesure, comme un vêtement ? J’avais une idée derrière la tête, une idée que j’obtiendrais quoi qu’il arrive. Et cela ne pourrait que ravir le garçon, je n’avais aucun doute là-dessus.