[Akeela - Augias] ❝ Les méandres des hautes herbes ❞

❝ Les méandres des hautes herbes ❞

Augias a profité de ces festivités comme il se doit : fêtes, boissons et chants divers, l’enfant de pankara a toujours aimé les ambiances festives. Le jeune homme apprenti de l’Ipa est un peu moins porté sur celles-ci à présent, mais pour une fois, il a raccroché certaines vieilles rancœurs pour profiter simplement de ce moment. Il a croisé quelques filles de chez lui, de jolies filles mais aussi des filles d’ailleurs. De belles jeunes femmes du désert, aux peaux halées et aux corps agréablement dénudé. Et s’il n’oublie pas Ava, pour une fois il s’est accordé un moment humain. Un moment sans aucun objectif, sans aucune attente, loin du regard de ses enseignants. Parmi les diverses festivités, la chasse a eu lieu et trois groupes sont partis. Il ne s’est pas joint à ces groupes n’ayant aucune compétence dans l’art de la chasse. Il s’est contenté de discuter avec les convives, de faire du troc, de passer le temps et de festoyer. Entre autre chose, l’apprenti s’est livré à un concours de lancer de hache qu’il n’a heureusement pas perdu. Même s’il n’est pas très doué, il a quelques notions et ne s’en sort pas si mal. L’autre par chance avait déjà descendu quelques choppes d’une bière tout droit venu du clan accueillant les festivités.

Lorsque les groupes de la chasse reviennent, Augias regarde un groupe rentrer avec un sanglier massif, mené par la cheffe des kelowniens la rouquine qui semble avoir loupé quelques cases dans l’arbre génétique des sauvages du nord. Puis, il aperçoit un autre groupe, mené par la cheffe de clan sengoli rentrer avec deux oies sauvages, superbes volatiles qui ont la réputation de ne pas être commodes. Le dernier groupe passe, mais à cause d’un mouvement de foule, Augias ne remarque pas le butin qu’il rapporte. Mais ce groupe est celui d’Akeela et de son chien fidèle. Celui-ci d’ailleurs à quelques griffures sur le visage. Pauvre chou. Augias sourit goguenard de l’incompétence du garde puis finalement, s’approche d’Akeela avec un air neutre sur le visage se contentant de demander : « La chasse a-t-elle été bonne ? » Tout en lui parlant, il regarde la jeune femme avec un air relativement neutre, affichant un simple sourire poli et mesuré, comme à chaque fois qu’il s’adresse à elle. Il demande ensuite : « Comment sont les plaines d'Askhadi ? ».

(c) Liliana

akeela & augiasLa partie de chasse est terminée et le petit groupe revient des plaines d’Askhadi avec quelques petites choses à manger pour le repas de ce soir. Rien d’énorme comme le groupe le pensait au départ mais ils ont tout de même réussi à ramener deux énormes vautours, des volatiles qui présentent de quoi manger une fois déplumés. Akeela n’était pas pour l’idée de tuer ces deux animaux mais après l’attaque elle n’a pas vraiment eu le choix et elle a dû décocher quelques flèches pour se défendre et défendre les membres de son groupe. Les blessures présentes sur ses bras montrent que les volatiles ne se sont pas laissés faire et celles présentes sur le visage de Kalevi et sur le crâne de Nemesis le prouve tout autant. La chasse a été compliquée pour tout le monde apparemment, même si tous les groupes semblent avoir ramené de quoi manger pour le banquet du soir.

Les blessures à son bras lui font mal mais elles ne sont que superficielles, des griffures laissées par les pattes acérées du vautour qui s’est jeté sur elle pour tenter de la croquer. Akeela jette un œil aux deux dépouilles que son groupe a ramené puis observe les autres avant de tourner la tête vers Augias qui vient de la rejoindre. L’apprenti venu de Pankara n’a pas souhaité prendre part à la partie de chasse, tout comme certains de ses camarades, mais Akeela ne lui en tient pas rigueur, elle sait que la chasse n’est pas tellement le truc d’Augias. « Notre groupe ramène de quoi manger et je pense qu’il en est de même pour les autres. Les plaines regorgent de gibier à cette époque de l’année. » Elle n’a pas vraiment vu ce qui a été ramené par les autres mais elle ne doute pas qu’ils ont réussi à trouver de quoi chasser dans les plaines d’Askhadi. Elle espère juste que personne n’a été blessé dans les autres groupes et qu’ils ne sont pas non plus tomber sur des cadavres. Elle relève les yeux sur Augias lorsqu’il lui demande comment sont les plaines d’Askhadi et ne peut s’empêcher d’esquisser un petit sourire. « N’as-tu pas encore osé t’aventurer au-delà du campement ? » Elle se doute que non, connaissant l’apprenti. Augias n’est pas du genre à se faufiler en dehors de la ville, comme elle peut le faire. « Elles sont reposantes, silencieuses, bien différentes de ce que l’on trouve à la Citadelle. Un peu comme l’océan dans ton clan de naissance. » Elle a l’avantage d’avoir déjà vu l’océan chez les Pankara, cette immensité bleue reposante. « Mais il ne faut pas s’y fier, les plaines d’Askhadis peuvent s’avérer être dangereuses. »

❝ Les méandres des hautes herbes ❞

Le voilà à faire la conversation à l'Ipa. Il ne l'aime pas particulièrement. Et s'il le pouvait, il la tuerait de ses mains. Mais cela serait prendre le risque de ruiner ses projets. S'il entrevoit une opportunité de le faire un jour sans qu'on le soupçonne, alors il le fera. Mais en attendant, il se contente d'être patient, car les kelowniens réussiront surement à le faire pour lui. Il engage la conversation et lui répond : « Le groupe de la chef de Kelowna ramène un sanglier. L'autre ramène deux oies sauvages. Ce n'est pas si mal, on devrait bien manger » Bien sûr, cela ne suffira pas, mais il y a d'autres victuailles et des chasseurs ont aussi ramené d'autres proies pour être surs que tout le monde pourra manger à sa faim. Il la regarde et remarque le sang sur son bras et sur ses vêtements alors il demande : « Besoin d’aide pour soigner ça ? ». Peut-être pourrait-il glisser quelques gouttes de poison dans un onguent ? Cela passerait pour ces fièvres qui emportent les gens blessés parfois.

Augias lui demande comment sont les plaines. Il est un peu curieux de le découvrir, c'est vrai. Il n'a pas eu l'occasion de les voir plus que cela. « Je me suis promené autour du campement, mais je ne me suis pas éloigné... J'ai été bien assez occupé ici ». Et ce n'est pas faux. Il a festoyé, il a tenté de provoquer des conflits, encore et encore, tout en restant discret. Il a semé des graines mais cela n'a pas réellement fonctionné. Alors il n’a pas vu par lui-même, donc il l'écoute simplement, il l'écoute lui décrire le calme et le repos qu'elles inspirent. Un peu comme l'océan. Excepté que l'océan de son clan n'est pas silencieux. Il fait du bruit, toujours, un bruit perpétuel, cyclique et absolument apaisant. Elle nuance quand même apportant la notion de danger et Augias sourit un peu amusé tout en rétorquant : « Tout comme l'océan de Pankara. Empli de prédateurs et de courants traîtres ». L'océan est surement bien plus dangereux que les plaines. Il se contente d'ajouter : « Peut-être irais-je m'y promener un peu, avant de partir. Cueillir quelques fleurs. Je suis que ça plaira beaucoup à Elanor ». Il n'aime pas cette idée, ramener des fleurs à la gamine. Mais il doit préserver les apparences et se montrer un minimum courtois et intégré. Alors pourquoi pas.

(c) Liliana

akeela & augiasElle hoche doucement la tête en entendant Augias lui raconter ce que les autres groupes ont ramené de la chasse. Au moins tout le monde a réussi à ramener quelque chose pour le banquet de ce soir, même si beaucoup devaient s’attendre à ce qu’ils ramènent de grosses bêtes bien plus nourrissantes de leurs parties de chasse. Mais Akeela reste tout de même satisfaite, surtout quand elle a encore cette image du cadavre qu’ils ont trouvé dans les prairies. Elle ira voir Ménélas pour lui en toucher deux mots et peut-être aussi les autres chefs de clan, parce que cela lui parait bien étrange. Et dangereux. Elle n’aimerait pas mettre la vie de tous les habitants de l’Alliance en danger à cause de cela, si la mort de cet homme s’avérait ne pas être un acte isolé mais quelque chose de bien plus gros. Même si la sécurité a été bien plus renforcée que lors de la précédente fête – notamment à cause de la présence des kelowniens – Akeela sait très bien qu’ils ne sont pas à l’abri d’une quelconque attaque. De la dissidence kelownienne, de la rébellion sengolie dont Skylar lui a touché deux mots récemment ou même d’un clan extérieur ayant eu vent de la fête.

Elle relève les yeux vers Augias lorsque celui-ci lui parle de ses blessures et secoue doucement la tête. « Ce ne sont que des blessures superficielles, ça ira. J’ai connu pire. » Elle esquisse un léger sourire qui se veut réconfortant. Même si ses blessures sont assez profondes par endroit, elle ira se faire soigner plus tard et n’ira pas embêter Augias avec cela. Celui-ci doit avoir bien d’autres choses à faire que de panser ses blessures. Elle fronce pourtant les sourcils en l’entendant lui dire qu’il ira sans doute cueillir quelques fleurs pour Elanor, dans les prairies d’Askhadi. « Je ne te pensais pas si intéressé par les plantes et encore moins par les fleurs. » Ca la ferait presque rire d’imaginer Augias se pencher dans les hautes herbes pour aller cueillir des fleurs, mais elle se contente juste d’esquisser un sourire. « A mon avis Elanor est déjà partie cueillir des fleurs par elle-même. La connaissant, elle n’a pas dû participer à certains jeux organisés par les clans. » Elanor est sans doute celle parmi tous ses apprentis qui aime le moins les armes, la bataille et l’entrainement. Même Saleem n’est pas aussi pacifique et fermé qu’elle. « J’ai d’ailleurs entendu quelques mots comme quoi tu aurais remporté un concours de lancer de hache un peu plus tôt. Tu devrais t’inscrire au tournoi organisé après-demain, je pense qu’il reste encore de la place. » Un tournoi organisé sous l’idée d’un chef de guerre dont elle a oublié le nom mais qui regroupera certains des meilleurs guerriers de tous les clans, ainsi que d’autres un peu moins bons sans doute. Juste pour s’amuser, sans armes mortelles, mais qui pourra s’avérer intéressant à regarder.

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Bien sûr, il aurait pu parsemer les plaies d'un poison, mais bon, de toute évidence le timing est mauvais et il ne peut rien tenter puisqu'il n'a rien pour le faire. Il se ferait sans doute remarquer à se procurer un quelconque poison. Autant ne pas y penser. C'est un acte manqué de toute évidence, mais il n'y peut rien, alors Augias se résigne. Akeela devrait encore vivre quelques années, mais c'est bien dommage. Il se serait fait une joie de trancher la gorge de Saleem et de Shirin les deux apprentis pacifiques de la bande. Idéalistes et profondément idiots, ils n'utilisent pas le bon moyen pour obtenir ce qu'ils veulent. Alors quand elle signale que ce ne sont que des blessures superficielles, il répond : « Il serait quand même dommage de les voir s'infecter. Il y a sûrement de bon guérisseur ici, tu devrais en voir un ». Après quoi, il hausse les épaules. Elle fera ce qu'elle veut de toute façon, c'est toujours comme ça. On aura beau dire, Akeela n'est pas toujours très adulte. Elle n'en fait qu'à sa guise, même si cela peut mettre en danger ses projets, sa vie et la vie de ceux qu'elle aime.

La conversation se poursuit, et Augias fait le dos rond, se contentant de parler de banalités et de certaines gentillesses qu'il se permet de temps en temps pour continuer à faire illusion. Il n'est pas sympa, mais ne peut pas être totalement détestable et doit faire des efforts pour s'intégrer. C'est pour cela qu'il doit être là. Alors il lui répond : « Les plantes peuvent avoir leur utilité... ». Il reste silencieux un instant puis complète : « Sans aucun doute, mais elle aime beaucoup les cadeaux apparemment ». L'enfant est plutôt douce, et plutôt gentille. Même s'il la trouve surtout agaçante. Mais ce n'est qu'une enfant qui n'a rien demandé, surtout pas de mourir au nom d'une Alliance stupide. Finalement, Akeela reprend la parole et lui parle du concours de lancer de hache. Il sourit un peu amusé et répond : « Les nouvelles vont vites par ici... ». Rien de plus normal. Les ivrognes parlent entre eux. Ils colportent, surtout quand on parle de petits jeunes qui les ridiculisent. Il ajoute : « Je verrais s'il en reste oui, pourquoi pas. Mais je ne suis pas vraiment là pour mettre les autres minables... ». Il sourit en coin, un peu arrogant en regardant Akeela. Bien sûr, il n'est pas dit qu'il gagnera d'une façon certaine, mais il a quand même de grandes chances, surtout s'il a les esprits plus clairs que ceux des autres participants. Mais il aimerait garder un œil sur Akeela et son chien de garde dans le cas où il aurait une opportunité de planter une dague quelque part.

(c) Liliana

akeela & augiasAkeela esquisse un petit sourire devant les paroles d’Augias concernant les plantes. Il lui rappelle sa propre mère qui lui disait à peu près les mêmes mots lorsqu’elle était enfant, des mots qu’elle prenait toujours à la légère. Elle aurait pu devenir herboriste comme sa mère mais Akeela préférait de loin chasser avec son père et devenir comme lui. « C’est vrai. Et les connaître peut parfois s’avérer utile. » Elle se souvient de l’enseignement de sa mère lorsqu’elle était enfant et de ce qu’elle a apprit par la suite à la Citadelle avec ses formateurs. Elle sait que Augias bénéficie du même enseignement, tout comme les autres apprentis. « Alors peut-être que tu devrais lui offrir autre chose que des fleurs, ça lui ferait plaisir. » Même si elle a bien vu que Augias ne semblait pas forcément très proche des autres apprentis, excepté de Caleigh avec qui il semble partager pas mal de points communs. Mais Elanor est bien différente de tous les autres, même à ses propres yeux. Akeela sait qu’elle ne devrait pas faire de différence entre tous ses apprentis, mais ils ont tous une particularité qu’elle apprécie et Elanor lui rappelle sa petite sœur. Elle se demande souvent ce qu’il serait advenu de Shania si celle-ci avait suivi les gardes de la Citadelle il y a cinq ans, si elle était devenue l’une des apprenties de l’Ipa, mais Akeela sait que sa petite sœur aurait été comme Elanor, pacifiste. Plus que pacifiste, à même détester les entrainements et autres batailles.

Tout le contraire d’Augias qui se trouve devant elle à cet instant. Et c’est pour cette raison qu’elle se demande si le jeune homme participera au tournoi le surlendemain. La fête de l’Alliance est une bonne occasion pour rencontrer d’autres cultures et d’autres coutumes, mais c’est aussi l’endroit idéal pour participer à des tournois et des jeux organisés par tous les clans. Chacun a tenu à participer à sa façon et Akeela sait que certains ont préparé des choses pour fêter ces cinq jours comme il se doit. Le tournoi qui doit avoir lieu le surlendemain en est la preuve et quelque chose lui dit que quelques-uns de ses apprentis s’y inscriront surement. Elle ne peut s’empêcher d’esquisser un petit sourire en coin aux paroles d’Augias, toujours si sûr de lui. « Il me semble que Caleigh s’est inscrite aussi. Tu sais qu’elle ne manquerait pas une occasion de mettre quelques guerriers à terre. » Pour prouver sa valeur, comme elle aime si bien le faire. Et le tournoi est une bonne occasion de pouvoir montrer de quoi on est capable.

Elle observe Augias quelques secondes avant d’oser poser la question qui lui trotte dans la tête depuis quelques minutes. « As-tu retrouvé des connaissances de Pankara à la fête ? » Après tout, si elle a emmené ses apprentis en dehors de la Citadelle c’est aussi pour qu’ils puissent voir d’autres têtes que celles qu’ils croient tous les jours dans les rues de la ville. Et pourquoi pas d’anciennes connaissances. C’est ce qui lui a le plus manqué lorsqu’elle-même était apprentie, de pouvoir revoir sa famille et ses amis.

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Alors qu'ils discutent d'offrir des fleurs et de l'utilité de connaître des plantes, Akeela lui signale qu'il devrait lui offrir autre chose que des fleurs. Il retient la réplique ironique qui lui vient à l'esprit. Il lui offre déjà un cadeau, c'est un effort considérable pour lui. Il ne va pas non plus aller lui trouver le meilleur cadeau de la planète. Augias n'est pas doué pour ça. Il ne l'était déjà pas avant, mais maintenant qu'Ava est morte, il l'est encore moins. Le jeune homme s'est fermé aux autres en voyant sa moitié mourir sous ses yeux tuée par la femme avec laquelle il discute. Et sa haine envers Akeela ne se tarit pas. Oh non. Mais ses projets évoluent. C'est pour cela qu'il met toute cette haine de côté pour lui répondre simplement : « Alors, je lui trouverais peut-être quelque chose aux détours des étals. Il y a des tas d'objets venus de quatre coins de l'Alliance... ». Il pourrait lui offrir une tunique empoisonnée, pour se débarrasser d'une apprentie un peu agaçante. Mais cela ne collerait pas avec ses objectifs. LA pauvre mourra probablement bien assez tôt dans le combat des apprentis, alors autant lui laisser encore un peu de temps. Et puis, cela serait probablement assez vite débusqué. Il se contentera de lui trouver un livre, ou un bijou. Ou pourquoi pas une dague pour qu'elle puisse se protéger en cas de besoin, même si elle en a probablement déjà une.

Ils parlent ensuite du tournoi. Augias envisage en effet de s'y inscrire, il n'est pas mauvais. Il faut dire qu'il s'entraîne beaucoup. Et tout cet entraînement lui a permis de conserver la force qu'il a gagnée lorsqu'il était apprenti forgeron. Maintenant, il acquiert plus de souple, d'agilité et de rapidité, en plus de la précision nécessaire pour toucher les zones voulues pour réussir à toucher une cible. Le lancer de hache a la particularité de demander un geste assez précis. Contrairement à ce qu'il avait pu croire au début, cela n'est pas si simple de réussir à planter la hache dans le bois d'un panneau ou dans une tête de guerrier. Kariban le lui a bien montré. Et il en a bien bavé pour réussir à trouver le bon geste. « Cela ne m'étonne pas d'elle. Et elle gagnera sans doute... Sauf si je suis là pour lui voler sa victoire... ». Il sourit un peu arrogant, mais il sait qu'il y a de grandes chances qu'elle l'emporte. Caleigh est douée. D'ailleurs, s'il ne s'améliore pas rapidement et qu'il n'acquiert pas de meilleures techniques, c'est sûrement elle qui remportera le combat des apprentis. Augias le sait, c'est l'une des plus redoutables. Même s'il n'en oublie pas Saleem et Shirin qui eux aussi sont de redoutables ennemis malgré leur lubie de ne pas vouloir combattre. L'avantage c'est qu'Augias n'aura aucun scrupule à leur balancer une hache dans le crâne à tous les deux. Même si dans le fond, il partage leur avis et que c'est pour ça qu'il s'est proposé pour entrer dans les apprentis... Finalement, il demande : « Et Kalevi ? S'y est-il inscrit ? ». Il se demande si le chef de la garde de l'Ipa est doué en lancer de hache. Même s'il ne l'apprécie pas, il doit lui reconnaître un certain talent pour le maniement des armes et pour la méfiance dont il fait preuve envers tous ceux qui pénètrent à la citadelle et s'approchent d'Akeela. Augias en est sûr, il se méfie de lui et l'apprenti pense même que le garde soit aussi capable de se méfier d'Elanor la plus douce de tous les apprentis.

Finalement, après l'avoir observé un moment, elle lui pose une question. La question à poser probablement. Une ombre passe sur le visage d'Augias. Il a vu ses parents, quelques amis et surtout les parents d'Ava. Il aurait aimé pouvoir la voir, la croiser au détour d'une table, la serrer dans ses bras, et lui promettre à nouveau qu'il l'épouserait dès qu'il le pourrait. Mais il ne l'a pas pu. Parce qu'Akeela lui a volé la seule personne qu’il n’ait jamais véritablement aimé. Il répond : « Ma famille oui... Et quelques amis. Le forgeron qui m'avait pris sous son aile également... ». Il esquisse un sourire. Il apprécie ses parents bien sûr, mais recroiser le vieux forgeron lui a fait très plaisir. Du reste, il était volontaire pour venir, il n'a rien laissé derrière lui qui lui manque réellement ou qui laisse de quelconques regrets. Il profite qu'elle ait ouvert les hostilités pour lui retourner la question : « Et toi ? ». Il ne s'intéresse pas particulièrement à la réponse, mais puisqu'ils abordent des sujets délicats…

(c) Liliana

akeela & augiasMême si Akeela ne s’est pas inscrite pour participer au tournoi qui aura lieu le surlendemain, elle ira tout de même y assister, par curiosité. Elle veut voir de quoi sont capables les guerriers des autres clans et puisque Caleigh y participera aussi, elle sera là pour l’encourager. Elle aurait pu s’inscrire aussi mais l’idée de retourner dans une arène pour combattre à nouveau lui a paru insurmontable d’un coup. Il y a une différence entre prendre les armes pour s’entrainer face aux différents maitres d’armes de la Citadelle et se battre contre un inconnu dans une arène, pour le plaisir ou non. Et tant qu’à faire, Akeela préfère éviter de se retrouver à nouveau dans cette situation qui lui en rappellerait une autre, qu’elle préfère tenter d’oublier. Elle a déjà cette cicatrice à la cuisse qui lui rappelle constamment ce qu’elle a dû faire ce jour-là et c’est bien suffisant. Elle relève les yeux vers Augias lorsqu’il parle de Kalevi et elle ne peut s’empêcher de tourner la tête à la recherche de son garde du corps. Mais lorsqu’elle croise son regard, elle reporte bien vite son attention sur Augias pour répondre à sa question. « Il me semble qu’il s’est inscrit oui. Kalevi était guerrier avant d’entrer dans la garde, affronter les autres dans un combat singulier doit lui manquer. » Même si lui aussi s’entraine à la Citadelle, parfois avec elle.

Elle sait qu’il était guerrier pour son clan avant de rejoindre la Citadelle et de se mettre au service de Dastan, mais elle ignore si ce poste lui manque parfois. Ils ont tous quitté quelque chose pour vivre dans cette grande ville qui accueille un peu tout le monde, mais Akeela sait que leurs anciennes vies manquent parfois à certains. Elle n’a cependant pas demandé à Kalevi s’il avait revu des connaissances à la fête de l’Alliance, lui qui reste parfois bien évasif sur son passé justement. Elle se concentre sur les paroles d’Augias, mettant de côté ses pensées concernant Kalevi pour plus tard. Elle est heureuse de savoir que l’un de ses apprentis a pu revoir sa famille sur les terres d’Askhadi, c’est aussi un peu pour cette raison qu’elle a décidé de les emmener avec eux malgré le désaccord du Conseil. Mais Akeela a énormément de mal à se faire à cette règle idiote qui empêche les apprentis d’avoir des nouvelles de leurs proches ou même de retourner les voir de temps en temps. Si elle avait pu donner des nouvelles à ses parents, peut-être que sa mère ne se serait pas suicidée après son départ et peut-être que son père serait encore en vie aujourd’hui. La Citadelle lui a pris sa sœur, puis ses parents. Et Dastan. Et Akeela refuse qu’il arrive la même chose à ses apprentis. Elle s’attendait au retour de question de la part d’Augias et esquisse un léger sourire, bien qu’un peu triste, pour lui répondre. « Mes parents et ma petite sœur ne sont plus de ce monde depuis quelques années maintenant. Et les personnes auxquelles je tiens sont toutes venues avec moi à cette fête. » Même si elle a croisé quelques personnes qu’elle connaissait lorsqu’elle était encore adolescente, elle ne peut pas vraiment dire qu’elle a retrouvé des amis dans le lot. Les personnes à qui elle tient aujourd’hui se trouvent à ses côtés aujourd’hui. « Profite du temps que tu peux avoir avec tes proches Augias, tu ignores quand tu pourras les revoir à nouveau. » Elle sait pourtant qu’elle essayera à nouveau de faire changer cette règle ridicule en retournant à la Citadelle. « Il te reste quelques jours encore pour profiter d’eux avant de redevenir un apprenti et d’être à nouveau coincé à la Citadelle. »

❝ Les méandres des hautes herbes ❞

Les voilà en train de parler de concours de lancers de hache et du chien de garde d'Akeela. Augias n'aurait probablement pas dû faire ce foutu concours tout à l'heure, cela ne l'aurait pas exposé à devoir s'inscrire à l'animation officielle de la fête de l'Alliance. Même s'il n'y a aucun enjeu réel dans le fond, il est quand même suffisamment fier pour voir son ego égratigner s'il perd. Surtout s'il perd contre un ivrogne. Il demande par curiosité si Kalevi s'inscrit et Akeela répond qu'elle croit qu'il l'a fait. Augias sourit un peu amusé alors qu'elle dit qu'il était guerrier avant et que le combat singulier doit lui manquer. Pauvre petite chose. Kalevi qui semble si calme, si gentil, presque trop tendre pour ce monde. Il se contente de dire : « J'espère qu'il ne sera pas trop déçu s'il perd » avec un sourire amusé. C'est sûrement très arrogant, mais bon il ne sous-estime pas le chef de la garde, loin de là.

Lorsqu'il est question de la famille, Augias doit dire qu'il n'est pas très bavard. Il n'a jamais été maltraité par ses parents, loin de là. Mais depuis qu'Ava est morte, depuis qu'elle est partie, il n'a plus vraiment le coeur à penser à sa vie d'avant. Il repense sans arrêt à leurs bons souvenirs, à tous ces moments passés ensemble, à tous les serments qu'ils s'étaient faits. Jusqu'à ce qu'elle lui soit brutalement arrachée. Akeela lui répond que ses parents et sa sœur sont morts et que toutes les personnes auxquelles elle tient sont avec elle ici. Il n'a pas trop de mal à comprendre de qui elle parle. Il ne dit rien. Il n'y a rien à dire. Il reste silencieux alors qu'elle lui conseille de profiter de ses proches. Il lui dirait bien qu'elle a assassinée la seule personne qui comptait vraiment à ses yeux, l'amour de sa vie, mais il serre les dents et se tait. Il ne dit rien et dit : « Pas avant de nombreuses années probablement. Si la nature est clémente... ». Il sait très bien que ses parents pourraient mourir avant qu'il ne combatte pour prendre la relève d'Akeela. Puis elle ajoute qu'il lui reste encore quelques jours avant d'être à nouveau coincé à la Citadelle. Il sourit amusé et dit : « Il y a pire comme situation... ». C'est le moins qu'on puisse dire. Il regarde l'horizon essayant de se sortir Ava de l'esprit car son image s'est imposée à lui au fil de la conversation. Il secoue un peu la tête et dit : « Mais je compte bien en profiter jusqu'à la fin, c'est certain ». Il ne se laisse pas abattre Augias, il n'est pas comme ça. Bien au contraire.

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akeela & augiasAkeela est sans doute un peu amère dans ses paroles mais si elle tient à l’Alliance et qu’elle en comprend les enjeux, elle a énormément de mal à faire avec certaines des règles qui lui sont imposées. Celle de ne pas pouvoir sortir et revoir ses proches lorsqu’on est un apprenti en est une, et si elle a déjà essayé de la faire abolir, elle s’est toujours heurtée à l’avis de ses conseillers. Au fil des années certains semblent avoir compris son point de vue mais l’unanimité n’est pas encore faite, alors Akeela essayera à nouveau en revenant des terres Askhadi. Après tout, elle a réussi à faire sortir ses apprentis le temps de la fête et il ne s’est rien passé de si abominable. Tous ont su rester corrects et courtois, se montrer à la hauteur de leurs enseignements et il n’y a eu aucun débordement du côté des apprentis ou des différents membres de la Citadelle venus aujourd’hui.

Elle écoute les paroles d’Augias et baisse légèrement la tête lorsqu’il parle de la nature, parce qu’elle sait que des accidents sont vites arrivés et que même s’ils n’y pensent pas toujours, ils peuvent perdre facilement des membres de leurs familles sur des bêtises. Un accident, un combat idiot, un suicide… Augias ne partira peut-être pas avant ses proches mais il risque de ne plus jamais les revoir. Il a une chance sur cinq de ne pas ressortir victorieux du combat si elle venait à mourir, une chance sur six même puisque Akeela a demandé à Karrah d’envoyer un apprenti à la Citadelle lorsqu’elle sera de retour dans son clan après la fête. Et même si Augias n’est pas son préféré des apprentis présents, Akeela sait qu’elle aurait bien du mal à regarder ce combat. Heureusement pour elle, si celui-ci devait avoir lieu, elle ne serait pas là pour le voir. « Profite-en. Et peut-être qu’un jour les lois de la Citadelle changeront pour permettre aux apprentis de revoir leurs familles. » Elle essayera de le faire et elle essayera aussi de transmettre cela à la prochaine génération, que cette loi soit abolie un jour.

Elle observe les alentours, pose ses yeux sur les personnes qui se trouvent autour d’eux puis reporte son attention sur Augias. « Je devrais aller voir si les autres sont bien rentrés et s’ils vont bien. » Soigner ses blessures qui lui font mal aussi, même si elle essaye de ne pas le montrer. « Nous nous reverrons plus tard Augias, et de toute façon je serais dans la foule demain pour supporter Caleigh et Kalevi. Si tu participes, je vous supporterais tous les trois. » Elle pourra aussi juger de leurs capacités à tous les deux, autrement que sur le terrain d’entrainement de la Citadelle.

❝ Les méandres des hautes herbes ❞

Augias était volontaire pour devenir apprenti de l’Ipa. Il se moque bien de son clan. Cela fait bien longtemps qu’il n’y a plus vraiment d’attaches. L’espace d’un instant, le jeune homme se demande s’il en a réellement eu. Il se souvient de sa jeunesse, de tous ces moments passés avec Ava. Ils avaient d’autres amis, mais il n’y avait réellement qu’elle qui comptait pour Augias. Il n’y avait qu’elle dans son esprit à chaque instant. Même son ancien maître, le forgeron qui l’aurait aidé à devenir un homme ne compte pas réellement pour lui. Il l’apprécie, mais Augias n’y est pas réellement attaché. Il n’y est plus attaché. En réalité Augias n’est plus attaché à personne depuis la mort d’Ava. Une grande partie de lui est morte ce jour-là quand il l’a vue tomber, inerte. Il ne ressent plus réellement de douleur, de peine ou de joie. Il ne voit que la vengeance.

Akeela reprend la parole lui conseillant de profiter tant qu’il le peut. Augias estime que leur vie n’est pas si difficile que cela. Ils sont bien protégés à l’abri de la citadelle, passent leurs journées à apprendre sans jamais être exposés au danger. Pour lui ce n’est pas comme cela qu’on forme un futur chef. C’est en faisant la guerre une arme à la main, en passant des heures à travailler aux côtés des gens pour comprendre leur souffrance, pour les connaître. Et pour lui cette loi interdisant aux apprentis de revoir leur famille importe guère. Il se demande ce qu’il aurait ressenti s’il avait pu revoir Ava : de l’amour très certainement, de la fierté, et surtout une grande angoisse. Cette incroyable peur de la voir si belle, si rayonnante, en sécurité tout en sachant que cela n’était qu’une illusion. Il l’aurait vue et aurait compté les jours jusqu’au moment de la perdre sans rien pouvoir faire pour l’aider. Il se contente de répondre : « Peut-être n’est-ce pas la loi la plus cruelle à la citadelle… ». En tout cas, lui ne commencerait pas par changer cette loi. Mais Akeela est faible, c’est une idiote qui place ses priorités aux mauvais endroits. Finalement, elle lui dit qu’elle devrait aller voir si les autres sont bien rentrés. Il acquiesce simplement et elle poursuit. Il l’écoute et esquisse un sourire amusé avant de répondre : « Passe une agréable soirée ». Il lui sourit sans éprouver la moindre bienveillante à son encontre et s’éloigne finalement d’un pas léger pour aller trouver une autre occupation autrement plus agréable que cette hypocrisie.

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