(#) Blade, daggers and katana ~ ft. Nukka Mer 31 Oct - 22:35
Blade, daggers and katana
Gaya & Nukka - Sumanas 145
I've got every reason to fight
Un piquet. Une silhouette accroupie. Tous deux battus par le sable soulevé par une brise légère mais néanmoins féroce. Peut-être une vision, jusqu'à ce que les tentes couleur sable se détachent de l'horizon derrière eux. Les battants frémissaient, mus par la brise, mais fermement attachés. Il n'y avait pas de bruit, jusqu'à mettre un pied dans le camp. Alors, on entendait quelques voix, quelques cliquetis, mais guère plus. Le camp, dans le dos de Gaya, était calme. Les hommes étaient épuisés, et profitaient d'une rare journée de calme pour se reposer et se détendre un peu. Depuis quatre mois qu'elle était sur la frontière, il ne se passait pas une semaine sans qu'elle ne doive aller prêter main forte à une caravane ou un village. Les attaques des Sengolis étaient incessantes, épuisantes, et énervantes. Petit à petit, Gaya devenait de plus en plus irascible. Elle qui aimait l'action et le combat, elle ne dirait pas non à un peu de calme pour une fois. Mais ce n'était pas près d'arriver. Tout simplement parce qu'elle attendait l'arrivée d'un chef de clan.
Accroupie à côté du piquet marquant l'entrée du camp, la jeune femme observait les dunes au loin, et le sentier peu à peu plus pratiquable, bien qu'encore sableux. Sa longue épée favorite dépassait de son épaule, et la fine chaîne entourée autour de la garde de son arme cliquetait doucement, agitée par le vent. Les cheveux de Gaya, strictement attachés, se balançaient aussi dans le vent. Un foulard recouvrait le bas de son visage, tenu par son nez droit. Ses yeux, plissés, continuaient de scruter l'horizon. Elle verrait les cavaliers arriver de loin, mais ne serait pas sûre avant un long moment de leur réalité. Ses épaules, en plus de supporter le poids de son arme fétiche, étaient cuirassées. La cuirasse typique des Shisayos couvrait son dos et ses épaules, mais laissait ses bras dénudés. Un long bandage entourait tout son bras gauche, de même que sa main, sans aller jusqu'au bout des doigts. Un coup de hache sengoli lui avait entaillé tout le bras, quant à sa main, elle avait eu l'excellente idée de saisir la hache avant qu'elle ne soit hors de portée pour atteindre son assaillant. Le bandage était aussi sable que le tissu des tentes, malgré les quelques taches de sang qui apparaissaient ça et là.
Gaya soupira, et se passa une main sur le visage. Elle était fatiguée. Pourquoi fallait-il qu'Uriah lui envoie cette chef ? Elle n'avait pas besoin de ça... En plus, elle allait en avoir la responsabilité, ce qui signifiait que tout ce qui lui arriverait serait sa faute ou son mérite. Gaya aurait préféré éviter cette pression supplémentaire, mais elle n'avait pas le choix. Et elle comprenait le déplacement de la chef d'Orketa. Leurs deux clans étaient confrontés aux attaques des Sengolis sur leur frontière ; si elle s'était déplacée en Orketa, ce serait elle qui aurait fait un tour dans les camps près de la frontière. Gaya soupira de nouveau, puis reporta son attention sur les dunes, toujours accroupie. Tout son corps était courbaturé, mais elle était entraînée à la difficulté du terrain. La chef des guerriers en profita pour réviser ses connaissances sur la chef d'Orketa : Nukka, 20 ans, entraînée à Neywick - l'équivalent de leur Semara – plutôt pacifiste de ce qu'elle en savait, en bons termes avec Uriah qui l'appréciait grandement. Gaya savait déjà qu'elle devrait s'empêcher de la surnommer « mini-Uriah ». Devant elle, en tout cas. Les yeux toujours fixés sur l'horizon, la guerrière entreprit des exercices de respiration. Elle devait bien se comporter, pas passer ses nerfs et sa mauvaise humeur sur son invitée. Bien vite, elle se vida l'esprit, et se détendit. Un peu. Elle était toujours à la frontière avec Sengoli.