Il y a environs 10-15 ans

- Hissez les voiles de misaine et beaupré ! Préparez les balistes ! Tout le monde à son poste !

Posté sur le bastingage à la droite du capitaine Gates je crie les manœuvres à effectuer à l'équipage sur le pont et dans les cordages. Nous avions enfin rattrapé les pirates Kelowniens qui avaient brûler nos navires de pêches, tuer ou capturer leurs équipages. De l'un de ces navires j'avais sauvé une fillette de la noyade, je m'étais fais la promesse de venger ses parents et je comptais bien la respecter. Tandis que les hommes d'équipage s'affaire en suivant mes ordres, le Ranger prends de la vitesse et se rapproche de plus en plus du vaisseau Kelownien.

Capitaine Gates: - Maitre Priam allez vérifiez que les balistes sont bien en place et que chaque hommes et femmes sur ce bateau soient armés.

J'hoche la tête sous les ordres du capitaine puis m’exécute et descend du bastingage pour me rendre sur le pont. Je le traverse de bout en bout, prenant connaissance de la situation de chaque marins, rassurant et encourageant certains d'entre eux. Une fois fait je m'assure que chaque baliste ne demande plus qu'à faire feu et à réduire le navire du nord en cendres. Je descend ensuite dans la cale pour prévenir les soldats d'infanteries que nous passerons sous peu à l'abordage. Pour cet mission punitive, le chef du clan nous avait fournit quelques bras supplémentaires et ce n'était de refus.

- Messieurs, priez les dieux des océans une dernière fois, aiguisez vos lames, chauffez vos muscles car nous sommes sur le point de passer à l'attaque et faire mordre la poussière à ses chiens.

Je leur adresse un signe de tête puis prend la tête de leur groupe pour remonter sur le pont. Lorsque je m'approche du bord je remarque que nous ne sommes plus qu'à une petites centaines de mètres de notre cible et cela me décroche un sourire malsain.

Priam & Chulainn

An 13X  ▬ Kelowna

L'effervescence avait gagné le navire Pankara dès que le navire du nord fut visible à l'horizon. Les archers s'étaient déjà postés le long du bastingage et les rames fouettaient la surface de l'eau dans un rythme effréné. Les ordres se criaient et se relayaient jusqu'aux ponts inférieurs dont Chulainn avait surgi par une écoutille derrière celui qui se présentait comme le maître d'équipage. L'agitation qui avait gagné le bateau semblait glisser sur lui aussi sûrement que cette brise qui gonflait leurs voiles et les rapprochait du bâtiment qu'ils coursaient depuis plusieurs jours. Mais son calme ne dissimulait pas pour autant son enthousiasme lisible sur les coins de ses lèvres, étirées dans un sourire trahissant son impatience d'en découdre.

Chulainn avait beau être un fidèle et fier patriote Pankara, il ne partageait pourtant pas l'engouement de ses pairs pour la navigation et avait une nette préférence pour la terre ferme sur laquelle il combattait depuis des années face aux ambitieux Askhadis désireux d'étendre leur territoire jusqu'à la côte. Mais les ordres étaient les ordres, et lorsque son unité fut chargée d'embarquer à bord de la flotte Pankara pour prendre en chasse des barbares du nord, Chulainn avait du se résoudre à quitter le plancher des vaches.

L'endroit était étroit et surpeuplé, déplaisant au guerrier qui aimait mieux manier son épée à deux mains dans les vastes plaines askhadis. Mais la petitesse des navire rendait la fuite impossible et ne garantissait qu'une défaite pleine d'honneur ou une victoire absolue. Cela allait sans dire que le pankara optait pour la seconde option, à en juger par cette lueur qui éclaira ses yeux lorsqu'il discerna mieux les formes du navire qu'ils chassaient.

Le poing serré sur la garde de son épée, le guerrier jeta un regard à celles et ceux qui s'apprêtaient à embrocher du kelownien, réprimant un ricanement en ne comptant pas le tiers de ce que comportait les bataillons d'infanterie. L'espace étriqué imposait bien évidemment de réduire le nombre de combattants, mais ces faibles effectifs, aux yeux d'un terrestre, avaient de quoi faire rire. Il se retourna vers un frère d'arme lui aussi appelé en renfort.

- Allez, on embroche les vingts pégus d'en face et on retourne aux choses sérieuses.

Je m'accroche à l'un des nombreux cordages en fixant le navire du nord des yeux, un membre de l'équipage me tends une longue vue mais je la refuse d'un hochement de tête négatif, plus besoin de se servir d'une longue vue pour voir distinctement notre cible. Le vaisseau kelownien est un peu plus petit que le notre ce qui lui donne un avantage pour la vitesse et c'est pourquoi nous avons mis plus de temps que prévu pour le rattraper. Cependant, notre bateau est plus armé et plus résistant, aucun navire du nord ne pourrait s'en sortir indemne face au Ranger. Je souris lorsque notre figure de proue dépasse l'arrière de leur vaisseau, l'abordage est pour bientôt.

- Tous en position de combat ! Amenez nous bord à bord !

Mes ordres sont aussitôt exécutés et en moins de quelques minutes je peux voir le blanc des yeux de nos adversaires. Tous sont armés jusqu'aux dents et tous sont prêts à nous réduire en charpie. Je saute à bas de mon perchoir et dégaine mon sabre, je viens me planter au milieu du pont juste derrière les archers. J'attends que nous soyons en bonne position avant de donner l'ordre de tirer.

- Tirez !

Une nuées de flèches foncent vers les soldats du nord, telles des abeilles attaquant le dard en avant. Lorsqu'elles terminent leurs courses, elles fauchent des hommes et des femmes à n'importe quel endroit du corps, œil, jambe, main, torse, épaule, rien n'est épargné. J'ordonne une deuxième salve mais cette fois-ci de flèches enflammées. De grandes flammes ne tardent pas à brûler le bois du navire adverse. Cependant, nos ennemis s'apprêtent eux aussi à nous cribler de flèches.

- A couvert ! Tout le monde à couvert !

C'est à notre tour d'être transpercer par des flèches, je me jette au sol et ramène mes jambes contre moi tout en me plaquant contre le grand mat. Nous perdons 8 marins, dont une femme ainsi qu'un fantassin. Lorsque la pluie tueuse s'arrête je sors de ma planque, rengaine mon sabre et attrape l'un des crochets d'abordage. Les hommes et femmes autour de moi font de même avant de les lancé sur le navire kelownien puis nous tirons dessus pour coller bord à bord les deux vaisseaux. Le capitaine se place à ma droite et ordonne l'abordage, je dégaine à nouveau mon sabre et m'élance avec le reste de l'équipage. Je saute sur le pont adverse en embrochant un homme du nord dans la foulée.

Priam & Chulainn

An 13X  ▬ Kelowna

La lumière rougeoyante des flammes entame les voiles du navire adverse alors que ses occupants bandent à leur tour leurs arcs courts, eux aussi imbibés d'une graisse qu'ils s'empressent d'enflammer.
Abrité derrière des tonneaux de provision, Chulainn lève les yeux sur le ballet mortel qui se déroule au dessus de leurs têtes, jurant bruyamment en entendant les râles d'agonie de quelques uns de ses compatriotes, dont l'un s'effondre à côté de lui, une flèche lui traversant l'épaule.

Pestant à nouveau, le fantassin tend rapidement un bras vers le malheureux qu'il entraîne vers lui pour lui épargner le restant des flèches s'abattant sur le pont principal.

- Ça vous arrive souvent de foutre le feu à nos prisonniers ?

Il n'attend aucune réponse, et tant mieux, parce que son frère d'armes est bien trop occupé à lui jeter un regard assassin alors que la situation lui paraît peu propice à de pareilles remarques. Le fracas des flèches cesse enfin et les poings de Chulainn se resserrent sur la garde de son épée, juste avant qu'il ne surgisse de derrière son abri alors que les deux navires se rapprochent sous la tension des grappins que tirent des marins pankaras.

D'un bond, il enjambe les bastingage et se retrouve sur le pont ennemi où le combat commence enfin. Sa lourde lame s'élève pour mieux s'abattre sur le crâne du premier kelownien venu, l'aspergeant de la première gerbe de sang qu'il aura fait couler dans un cri de rage enthousiasmant.

A peine ai-je retirer ma lame du cadavre qu'une hache tournoie dans ma direction, je m'abaisse pour l'éviter et fauche les jambes de son propriétaire d'un mouvement circulaire de mon sabre. Je ne prend même pas la peine de l'achever et le pousse à l'eau, sans ses jambes il ne pourra pas regagner la côte en un seul morceau. Je m'élance dans la mêlée en dispensant des coups de sabre à chaque guerrier du nord se jetant sur moi, je tranche, coupe et perfore tellement que je suis rapidement couvert de sang. Je fracasse le crâne d'un grand costaud contre le mat de misaine et m'empare de son sabre. Une arme dans chaque main je viens à la rescousse d'un de mes hommes en plantant mes lames dans le dos de son adversaire mais cela est vint lorsque je vois le Pankara se faire décapiter sous mes yeux. Dans un cri de rage je me propulse vers le tueur mais celui-ci dévie ma lame sans problème, s'ensuit alors un long duel dans lequel nous échangeons bottes, feintes et parades. Mais sur un navire les duels ne doivent pas durer si longtemps car sinon aucun des deux adversaires ne tiendra jusqu'au bout. Je tente alors un coup de maître en lancer mon sabre vers lui tel une flèche, surprit il ne réagit même pas et ma lame vient se ficher entre ses deux yeux. Je m'écarte du cadavre en direction de la barre, sur mon chemin je croise un groupe de soldat d'infanterie assez en difficulté. Enfin messieurs on ne se bat de la même manière sur un navire que sur un champ de bataille ! Décidement, je me demande vraiment pourquoi Orion nous a fait embarquer ces mecs. Je lève les yeux au ciel avant d'embrocher un Kelownien par la nuque, je dégaine un couteau de lancé et le fiche dans l’œil du suivant avant de faire un croche-patte au suivant et de lui écraser le crâne sous ma botte. Une fois, fait je lance un regard aux épéistes, je repère rapidement celui qui semble avoir le plus d'influence et lui dit sans détour.

- Si vous voulez que vos hommes survivent c'est comme ça qu'ils doivent se battre.

Je retire mon couteau de l'orbite du nordien mort avant de reprendre.

- Suivez moi, j'ai besoin de vous pour saboter la barre et jeter l'ancre.

Sans attendre sa réponse je m'éloigne vers le pont supérieur en faisant tourner mon sabre d'abordage dans ma main.