Laisse toi porter par le courant
Water ∞ «
Là… Shhhht… Doucement… Ne pleure pas ma douce enfant, je te fais le don de la vie, j’ai confiance, ton chemin sera baigné de lumière et toi mon enfant, tu seras vouée à faire de grandes choses »
Voilà les dernières paroles d’une mère à son enfant. La femme dépose la petite fille, qui n’est encore qu’un bébé dans un panier en osier, enveloppée dans des couvertures, au milieu de quelques affaires pour que l’enfant se souvienne et puisse un jour avoir des réponses à ses questions. Elle pousse ensuite le panier sur l’eau du lac et récite des prières. Elle supplie l’esprit du lac, encore et encore, elle supplie le désert de protéger son enfant, de la garder en vie. Et parce qu’elle n’a que ça à leur offrir en échange, elle se sacrifie, elle offre sa vie aux esprits pour qu’ils protègent son enfant pendant que plus loin, sa caravane se fait massacrer par des guerriers d’un clan voisin au sien. Elle a déjà perdu son mari, son âme sœur, l’amour de sa vie. Alors elle se sacrifie pour que le fruit de leur amour survive, pour que son enfant, son trésor puisse vivre. Elle s’en remet à l’esprit de la nature, à la puissance supérieure et à tout ce qui peut guider ce monde et le faire tourner. Une vie s’est éteinte pour qu’une autre continue. Et le panier flotte au grès des courants du réseau de lac dans le désert, il est poussé par le vent et les crocodiles, attirés par l’odeur du sang de sa mère ou tenus à l’écart par les esprits l’évitent, ils ne cherchent même pas à savoir quelle étrange créature flotte à la surface de leur demeure. Non, ils ont bien d’autres choses à faire. Un ou deux, peut-être moins affamés viennent à la surface pour examiner l’étrange colis mais toujours le vent le porte loin de leurs crocs acérés. Le vent, ou les esprits. Le vent ou la voix du désert. Et lorsque finalement, le panier vient s’échouer sur la berge, il choisit étrangement de le faire sur cette berge sur laquelle l’homme sans âge vient saluer les esprits de la nature chaque matin. Il s’approche curieux et il voit un signe. Il voit un signe sur cette peau foncé encore si jeune et une étincelle dans le regard de cette enfant si calme. Les derniers mots de ma mère et cette première épopée, je ne m’en souviendrais jamais. Seul les récits des esprits, les récits du vieil homme répondront à mes questions. Quant à ma famille, si elle est aujourd’hui éteinte, j’en conserve les histoires des autres nomades et je sais que durant le cours temps que cela aura duré, ils m’ont aimé. Si fort, d’une façon si inconditionnelle que mes parents ont tous deux donnés leur vie pour que la mienne soit assurée.
L’homme sans âge n’a pas choisi de me garder à ses côtés. Telles n’étaient pas les volontés de la nature. Il m’emmène à Tipaza et me confie à une famille dont la bonté d’âme et la grandeur se ressent avant même de s’entendre. Je n’ai que 6 mois mais Althéa et son époux m’adoptent comme si j’étais leur fille. Car c’est ce que je suis à présent. Leur petite fille. Je n’ai pas énormément de souvenir de mon enfance, ce qui est plutôt normal. Mais j’ai grandi à Tipaza. J’ai passé beaucoup de temps dans la demeure d’Uriah, dès que j’ai su marcher, pour faire comme ma mère. J’ai deux ans quand une autre petite fille arrive. Un bébé, elle est toute petite. Je n’ai qu’une image, très vague en mémoire. Danika a rejoint la famille. Plus tard ce sont trois autres filles qui rejoignent la famille. Toutes plus vieilles que Danika et moi. Mais cela ne nous empêche pas d’être une famille. Plus je grandis et plus je suis particulière. Je suis parfois perdue dans mes pensées, mais ce que j’aime le plus c’est regarder la nature. Je regarde les fleurs qui poussent dans les jardins de Tipaza, je regarde les animaux, je regarde tout. Et parfois, je vais jusqu’à l’entrée de Tipaza et je vais avec l’homme sans âge, toujours quand personne ne fait attention à moi. L’homme sans âge me montre, il m’apprend, il me parle. Moi je suis trop petite pour tout comprendre, mais j’aime bien l’homme sans âge. Il me parle des nomades, il me parle de ma famille. Il me raconte tout ce qu’il a appris. J’ai 8 ans quand Uriah devient le chef de clan. J’aime bien parler avec lui parfois et qu’il m’apprenne des choses. Mais Althéa me rappelle souvent à l’ordre en m’envoyant m’occuper de diverses choses dans la demeure.
Earth ∞ Le désert est accueillant, il est chaleureux. La chaleur du soleil réchauffe le sable et le vent le balaye comme s’il n’était rien. Chaque année, le désert se déplace, les dunes bougent, elles semblent vivantes, les esprits les guident, les façonnent. Ou peut-être est-ce simplement la nature.
Deux ans plus tard, je choisis de rejoindre l’homme du désert. J’aurais pu devenir tanneuse, ou guérisseuse, même guerrière. Mais non. J’aime beaucoup ce que m’apprend l’homme sans âge et j’aime beaucoup nos longues discussions. Et plus je grandis, plus je comprends, plus je suis sensible et mieux je comprends ce que je vois et ce que je ne vois pas. Parce que l’homme sans âge avait raison de me sauver. Il y a ce que je vois et ce que je ne vois pas mais que je comprends. Il a les esprits de la nature. La voix du désert. La voix des plantes. La voix des animaux. La voix du vent. J’aime particulièrement la voix du vent mais celle du désert me réchauffe. Elle trouve un sens en moi, c’est étrange. Alors je suis la voie qui se trace devant moi, c’est naturel, c’est normal. L’homme sans âge m’apprend à lire, il m’apprend l’histoire du monde, mais aussi de vieilles pratiques : la lecture des présages et des signes. Tout au long de sa vie, il a réuni des livres, de vieux livres de toutes cultures pour comprendre les voix et les esprits. Et tout cela, il me l’apprend. Parce qu’il sait que cela trouvera un sens particulier pour moi. Parce qu’il sait que je comprendrais tout.
Mais l’homme du désert accepte aussi que je rentre chez moi et je le fais souvent. Il accepte que je retrouve ma famille parce qu’il sait que je les aime et que j’ai besoin de passer du temps avec eux, parce que sinon je m’inquiète. D’autant plus que nous avons perdu deux sœurs à cause de leurs bébés. La douleur a été grande, vraiment grande. Mais elle m’a renforcée. Elle m’a rendue plus forte et elle a renforcé mon amour pour mes deux autres sœurs. J’apprends avec encore plus de ferveur pour les aider, pour tenter de les guider. Je cherche les signes, les présages, je converse avec les esprits. Et souvent, je tombe juste. Mais c’est aussi à force d’observer la nature, les choses. De comprendre comment se déroule les choses et comment je peux les anticiper. Plus je grandis et plus je me rends utile, de toutes les façons possibles : l’histoire et les présages. Mais aussi quelques plantes et remèdes. L’homme du désert m’apprend le désert, il m’apprend à le comprendre, à le dompter et à en tirer profit autant que je lui offre. Alors je trouve des fleurs, des poisons et de nombreuses autres ressources.
Fire ∞ Il n’y a que les crépitements des flammes qui brisent le silence. Le désert lui-même s’est tu pour saluer et honorer celui qui semblait être son plus vieil ami. L’homme sans âge est mort aujourd’hui, et seule, je regarde le bûcher consumer son corps pour libérer son âme. Elle rejoint les esprits.
Je rentre à Tipaza lorsque j’ai 18 ans. Mais je ne me réinstalle pas chez mes parents. Je préfère m’installer à la périphérie de la ville, presque dans le désert, mais pas tout à fait. Cela me permet de l’entendre, d’être apaisé. Les gens viennent me trouver lorsqu’ils ont besoin d’aide, de conseils ou de présages. Et je me rends utile dans le village. Certains y croient, d’autres non. C’est à leur convenance et je ne m’offusque pas. Je suis patiente, j’observe, j’apprends. Je continue à réaliser des retraites spirituelles dans le désert avec mon mentor. J’apprends toujours. Je suis toujours curieuse. J’écoute, j’observe, j’apprends et j’aide. Voilà à quoi se résume ma vie. Je prends soin de ma famille aussi. Je réalise les cérémonies, les sacrifices et tous les rituels, pour les miens. Pour leur prospérité. Mes errances m’emmènent parfois loin dans le désert, mais aussi dans les autres clans. Surtout ceux de l’Alliance. Pankara pour découvrir l’océan et découvrir sa voix, son esprit, ses conseils. Orketa et ses arbres magnifiques aux voix innombrables et tellement passionnantes. Askhadi et ses immenses prairies qui restent mystérieuses pour moi. Mais je reviens toujours au désert. Je reviens toujours à Tipaza. Je répands juste la voix des esprits. Et ils me guident, à chaque instant. Ils me guident jusqu’aux autres détenteurs de la connaissance. Il me guide jusqu’à cette étrange fille du nord, enveloppée de fourrures. Et il y a celui entouré de brumes. Je ne comprends pas les voix. Je n’arrive pas à le percevoir clairement. Le chemin jusqu’à lui n’est pas clair. Lui ? Ou peut-être elle. Je ne sais pas. Alors j’attends sagement. Et je continue à suivre mon guide, mes guides. Pour devenir leur voix, pour montrer leur chemin, pour guider les autres à mon tour.
Jusqu’à ce que mon mentor ne s’éteigne. L’homme sans âge s’éteint finalement. Il s’éteint seul et ce sont les esprits qui me guident jusqu’à lui. Où l’intuition peut-être. Je passe du temps à façonner un bûcher à sa hauteur et à constituer une offrande au désert. Puis, je prie. Longtemps. Et finalement, j’allume le bûcher et je dis au revoir à celui qui fut mon mentor, ma famille. Je libère son âme, le laissant aller se mêler aux esprits. Le laissant rejoindre le désert, dont il faisait déjà partie depuis tant de temps. Puis, je rentre chez moi avec ses livres et ses affaires. Il me faut plusieurs jours pour tout ramener, pour démonter sa tente. J’offre ses fourrures et ses vêtements à des gens qui en ont besoin, à des couples qui adoptent des orphelins. Puis, je recommence à suivre mon chemin. Avec une nouvelle voix. La sienne. Il me guide toujours. Parfois, je le vois dans la nature. Parfois même, j’ai l’impression de le voir, au milieu de Tipaza, poser son regard sur la foule, sur les gens. C’est étrange, mais cela me semble normal finalement. L’homme sans âge avait guidé mon chemin depuis ma naissance ou presque, il le guiderait jusqu’à ma mort.
Wind ∞ Les murmures sont étranges, ils parlent de mort, ils parlent de perte, de disparition. J’entends les pleurs, la douleur ou plutôt je la ressens. Il y a quelque chose d’étrange, quelque chose se passe. Le vent me porte une mauvaise nouvelle, les esprits se taisent finalement.
Le temps passe. Les gens vont et viennent. Les choses changent. Les dunes de sable bougent dans le désert au gré des vents. Et j’aime les écouter me raconter leurs périples. L’Alliance s’agrandit, accueillant les Sengolis, ce peuple qui a tant pris de vie. Mais l’Ipa a décidé. Les voix ont décidé. J’ai découvert le clan, ses plaines, son désert, ses montagnes. J’ai découvert les montagnes et leur voix imposante, grave, rauque. J’ai passé du temps dans les montagnes de Sengoli et devant la grande porte. J’essaie d’écouter, de déceler sa voix, mais je n’entends rien. Rien du tout. Et j’ai continué à suivre le chemin, à choisir chaque pas et à prendre le temps de considérer chaque possibilité de chemin. J’ai observé, j’ai écouté, j’ai trouvé d’autres livres, j’ai parlé avec les anciens, les hommes et les femmes sans âge que j’ai pu croiser.
Et puis, le vent du nord a apporté des nouvelles étranges. Des nouvelles particulières. Un changement, un changement soudain, annonçant de nombreux autres changements. La paix. Un vent de paix. Et une curiosité nouvelle. Mais je n’ai pas choisi de rejoindre le nord. Je suis rentrée chez moi. Et j’ai attendu. Je suis dans le désert quand le vent m’apporte une inquiétude, une angoisse. Danika est chez les pankaras, pour les aider. Ma sœur est guérisseuse à présent, c’est une femme, qui a eu le cœur brisé mais qui s’est relevée. Et le goût salé du vent, le murmure angoissé de celui-ci me pousse à rentrer. Et je découvre la mauvaise nouvelle : un campement massacré et des femmes disparues. Des femmes dont ma sœur. Les vents ne sont pas d’accord, ils sont inquiets, ils sont en colère. Les choses ne devraient pas être ainsi. Offense.
Les possessions de mon personnage :
De mon apprentissage, je garde
une serpe pour récolter des herbes et des fleurs, mais aussi de nombreux pots de terres cuites et de métal pour les mélanges. Un encensoir pour plonger les guerriers en transe. De nombreux livres, peaux sur lesquelles sont inscrites des rituels, de vieilles histoires. Un jeu de tarot, plusieurs lots de tirage : des runes, des osselets, … De mon passé, je garde quelques bijoux, quelques vieux livres et une statuette en bois. Je porte également toujours une fiole remplie de sable. C’est comme un talisman, en quelque sorte. Et puis, il y a
Ganesh, la petite chèvre blanche que j’ai trouvée il y a deux ans et qui ne m’a pas quittée depuis. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé de lui rendre sa liberté.
Pour aider à ranger :
▬ L'avenir de mon personnage si je viens à partir/disparaître du forum : j'autorise le staff à tuer mon personnage // j'autorise le staff/les membres à le pnjiser // j'autorise le staff/les membres à le mettre en pré-lien
Pour la liste des avatars :
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KYLIE BUNBURY <span class="pris">▬</span> pris(e) par <a href="http://earth-and-ashes.forumactif.com/t330-keren-ferme-les-yeux-et-laisse-toi-guider#3800" class="shisayo">Keren</a>
Pour la liste des métiers :
- Code:
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<a href="http://earth-and-ashes.forumactif.com/t330-keren-ferme-les-yeux-et-laisse-toi-guider#3800" class="shisayo">Keren</a> - shaman
Pour la liste des prénoms :
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<span class="shisayo">Keren</span>