| (#) [Drasko - Shirin] trapped in a cage. Dim 3 Juin - 19:03 | |
| trapped in a cage. (rp aléatoire) shirin & drasko. Depuis quasi quinze années que tu as posé bagage dans les terres orketas, tu as à plusieurs reprises eu l’occasion de te rendre à la capitale et pourtant jamais tu ne t’es réellement fait à cette ville suspendue. Alon est à tes yeux d’une surprenante architecture, bien loin des souvenirs que tu te fais de Moroni, cité terrestre au pied des monts – ses passerelles et ponts de bois s’étendant si haut dans le ciel qu’il est impossible dans voir le point culminant sans se dévisser le cou, tu es à chaque fois pris de vertige, te sentant si faible et insignifiant lorsque tu arrives aux racines de l’Arbre Sacré et qu’il te faut grimper dans les hauteurs pour atteindre les petites chaumières masquées par les feuillages. Pourtant tu n’as guère le choix, car la demeure de Silas, avec qui tu dois faire affaire ce jour, se trouve à des centaines de pieds du sol.
Maugréant dans ta barbe, tu attaques donc l’ascension, guère rassuré par l’enchevêtrement des passerelles qui se plient au gré du vent, bien que tu les saches régulièrement entretenues par les habitants d’Alon. Sous tes pas, les planches craquent et bientôt ton souffle se fait court contre tes lippes, rapidement épuisé par l’effort à fournir à chacune de tes enjambées. Tu les maudits, ces Orketas préférant la vie dans ces cabanes au détriment de la sûreté de la terre ferme, tandis que tu t’agrippes fermement aux cordages et aux branches qui te passent sous la main, évitant précautionneusement de laisser couler tes opales vers le vide qui se fait toujours plus grand à mesure que tu prends de la hauteur. Non pas que tu souffres de vertige incontrôlé, loin de là, mais ta confiance s’égraine lorsque tu mesures que toute chute te serait fatale, aussi ton pas se fait-il plus hésitant.
Au détour d’un nouveau pont, le craquement du bois se fait plus sinistre lorsque tu y poses le poids de ton corps – tu n’as cependant guère le temps de reculer que déjà ta jambe passe au travers de la passerelle, entraînant cette dernière dans un balancement dangereux et vertigineux. Tu tentes fébrilement de te dégager, mais sans accroche tangible, tu ne parviens guère à dégager ta jambe immobilisée dans les brisures du bois. Bientôt la douleur de ta chute se fait ressentir, et l’engourdissement se saisit de tes muscles – tu serres les mâchoires, retenant les jurons qui viennent à ta bouche. Passé le fracas de la planche effondrée et les grincements des attaches du pont, le silence se fait dans Alon, et tu désespères que quelqu’un n’ait entendu ton malheur, malgré tes appels à l’aide suintant d’humiliation. Tu tentes une nouvelle fois de te dégager, t’arrachant grognement et sueur glacée, mais t’acharner en fait que rendre la situation périlleuse, et les nouveaux craquements de la passerelle qui subit ton poids te font cesser toute manœuvre.
Ton palpitant s’affole, ton souffle siffle dans ta bouche quand au loin tu aperçois une ombre, sur une plateforme fixée au tronc. « Eh ! Eh toi là ! » Un visage se tourne vers toi, et tu soupires en jaugeant le visage enfantin de la jeune fille qui écarquille ses yeux en comprenant la situation dans laquelle tu t’es embourbé. « Viens voir gamine ! Va chercher de l’aide bon dieu, avant que j’me fracasse en bas ! » tu piaffes en gesticulant. Tu perds patience, plus agacé par ta propre impuissance que par la moue étonnée de la fillette – mais chaque geste que tu esquisses n’est qu’un pas de plus vers une mort certaine, et seule la jeune fille sera capable de te sauver la mise cette fois. |
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